Fleur de cimetière – David Bell – Actes Sud – traduction Claire-Marie CLÉVY – janvier 2013 – 400 pages – 23 €
Résumé :
Tom et Abby Stuart avaient tout pour être heureux : un mariage parfait, une vie confortable et une merveilleuse petite fille de douze ans, Caitlin. Jusqu’à ce que Caitlin disparaisse sans laisser de traces. Pendant un temps, le couple s’accroche à tous les espoirs, toutes les fausses pistes, mais cette vaine attente et le poids de la culpabilité finissent par avoir raison de leur union.
Quatre ans plus tard, au lendemain des funérailles organisées en sa mémoire, Caitlin réapparaît – sale, hirsute, étrangement calme. La jeune fille refuse d’expliquer ce qui lui est arrivé. Et lorsque la police arrête un suspect lié à l’affaire, Caitlin refuse de témoigner contre lui, laissant les Stuart face à une seule alternative : abandonner l’espoir que justice soit faite ou prendre les choses en main. Tom se lance dans une quête obsessionnelle de la vérité, mais rien de ce qu’il a vécu jusqu’alors ne l’a préparé à ce qu’il est sur le point de découvrir.
Savez-vous réellement qui sont vos enfants ? Croyez-vous sincèrement pouvoir les protéger ? Êtes-vous vraiment ce qu’il y a de mieux pour eux ? Avec ce premier roman, David Bell signe un suspense psychologique implacable en forme de huis clos familial et s’affirme d’emblée comme un maître du polar en chambre froide.
Mon avis :
Fleur de cimetière est un thriller très bien construit, très addictif, un brin flippant, bref une réussite dans le genre. MAIS il est vraiment regrettable que la quatrième de couverture en dise autant : un rebondissement page 150, un autre page 250 sur un roman de 387 pages, cela ne laisse que peu de place au suspens et c’est dommage.
Vous vous demandez certainement comme je peux qualifier un thriller de très bien construit et addictif tout en reprochant à la quatrième de couverture de trop en dire. C’est parce que l’auteur a un talent certain pour travailler ses personnages et leurs sentiments et qu’il a réussi à me captiver.
J’ai beaucoup aimé la manière dont l’auteur a traité la manière dont un couple vit la disparition de sa fille. Tout est travaillé en profondeur bien qu’axé essentiellement sur le père. En effet c’est par lui que l’on suit toute l’histoire. L’opposition des sentiments des parents est flagrant. Entre la mère qui semble avoir fait son deuil et qui organise une cérémonie de funérailles pour dire adieu à sa fille, épaulé par le pasteur de la communauté religieuse à laquelle la mère a adhéré, et le père qui, lui, n’a jamais perdu espoir de retrouver sa fille et qui ne supporte pas de vivre sans elle tout en devant en plus se remettre de la fin de son mariage. Toute cette partie m’a plu mais le fait de savoir que la fille allait revenir à un peu pollué ma lecture car ce retour était attendu et c’était très perturbant de tourner les pages encore et encore sans voir arriver le retour annoncé avant la page 150.
Avec ce retour bien évidemment une nouvelle dynamique se met en place, une nouvelle analyse des sentiments des personnages et aussi de Caitlin que l’on découvre et qu’on apprend à connaître. Elle est devenue une adolescente taciturne, son comportement est assez perturbant, on a beaucoup de mal à la cerner. On se pose plein de questions et sa personnalité est assez intriguante et complexe pour susciter l’intérêt du lecteur.
Toute l’intrigue est bien ficelée, c’est très agréable à lire et l’auteur a un talent incontestable pour tenir le lecteur en haleine. Il nous montre bien les mécanismes qui font qu’un méchant arrive à manipuler sa victime pour la garder avec lui sans entraves physiques, comment psychologiquement il est possible de prendre l’ascendant sur sa victime et lui faire croire qu’elle est maître de ses pensées, de son comportement et que rester est le fait de sa volonté propre. C’est effrayant.
Mais la connaissance de certains éléments de l’histoire, en avance, donne une vilaine impression de spoil, on attend les éléments connus et c’est assez dérangeant.
Bref c’est un très bon thriller mais qui aurait mérité une autre approche dans la quatrième de couverture pour maintenir le suspense tout au long de la lecture.
Pour finir un petit mot sur l’auteur :
David J. Bell est écrivain et professeur d’université. Il détient un doctorat (Ph.D) en littérature américaine et création littéraire de l’Université de Cincinnati. Fleur de cimetière (Cemetery Girl, 2011) est son troisième roman. Il vit à Bowling Green, dans le Kentucky, où il enseigne l’écriture à Western Kentucky University. Quand il n’écrit pas, il aime se promener dans le cimetière près de sa maison.