THRILLER

La petite fille du phare – Christophe Ferré

la petite fille du phare

La petite fille du phare – Christophe Ferré – éditions L’Archipel –  3 octobre 2018 – 448 pages – 22 €

Résumé :

« Qui a kidnappé le bébé ? Le temps d’une soirée dans un pub tout proche de leur villa située sur la côte de granit rose de Ploumanac’h, Morgane et Elouan ont laissé la garde de leur fille de 10 jours, Gaela, à son frère adolescent, Arthur. Mais au retour, un berceau vide les attend. Aucune trace d’effraction, pas de demande de rançon. À la douleur de la disparition, s’ajoute la violence du soupçon de la gendarmerie. Morgane est une mère déjà éprouvée par la perte d’un enfant, Elouan, un père souvent absent…Les pistes se multiplient mais l’enquête n’avance pas. Pourtant, près d’un mois plus tard, le miracle : Gaela est rendue à ses parents. Le soulagement l’emporte sur l’incompréhension. Sauf pour Arthur, convaincu que ce bébé n’est pas sa soeur… »

Mon avis :

La petite fille du phare aurait pu être un excellent thriller tant la résolution finale de l’intrigue est surprenante et explique tous les détails troublants de cette histoire … Malheureusement malgré la qualité du dénouement, quoiqu’un peu abrupt, la construction de ce récit haché, décousu bourré d’incohérences, de pseudo-rebondissements étouffés dans l’œuf agace fortement. Et que dire de cette mère aux réactions improbables et tellement peu crédibles ou du juge d’instruction qui mène l’enquête sur le terrain….il y a eu trop de choses mises bout à bout pour créer artificiellement un suspense et certes je l’ai lu jusqu’au bout mais juste pour savoir comment ça allait finir…je n’ai ressenti aucune tension, aucune passion, aucune frénésie à tourner les pages pour arriver à la fin et c’est dommage.

L’idée de base était pourtant bonne, une disparition de bébé, une maman sous les yeux suspicieux de la justice puis une réapparition mystérieuse et un frangin qui dit que le bébé rendu n’est pas sa petite sœur, tous les ingrédients étaient là pour avoir un bon thriller. Seulement à défaut de bien mélanger les ingrédients en les liant ensemble, la recette ne prend pas. Et c’est bien l’impression qui m’est restée en refermant ce roman.

Cette lecture s’est révélée agaçante à plus d’un titre, enlevant toute crédibilité aux personnages et à l’intrigue en elle-même. Des chapitres courts voire ultra courts pour donner du rythme mais sans aucune utilité puisque le chapitre suivant reprend là où le précédent finissait, des rebondissements qui arrivent mais qu’on laisse de côté immédiatement pour passer à autre chose, autant de mises en scènes qui énervent. Certes ce sont les codes du genre qui permettent de donner du rythme au récit mais quand ils sont utilisés correctement.

Le personnage de Morgane, la mère, est au centre de l’intrigue, elle en est l’héroïne mais  au lieu de porter l’intrigue elle flingue toute l’histoire, elle est plate, sans consistance, transparente, elle prend les choses comme elles viennent, sans combattre, sans se défendre. Aucun aspect de sa psychologie n’est abordé et pourtant elle devrait être au cœur du récit. Et c’est hautement agaçant.

Le juge d’instruction chargé de l’enquête n’est guère plus crédible, se déplaçant chez sa suspecte principale pour mener ses investigations comme s’il venait lui rendre des visites de courtoisie… bref autant de situations plus abracadabrantesques les unes que les autres qui font de l’intrigue une succession d’évènements sans lien entre eux et donne un récit décousu et haché qui ne présente que peu d’intérêt.

Et pourtant la résolution de cette énigme est bien surprenante, machiavélique elle te fait revoir tout le récit avec toutes les clefs et il était impossible de la voir venir. Cela aurait pu être la cerise sur le gâteau, sauf que sans tension ni suspense organisé, cette fin arrive comme un cheveu sur la soupe. J’ai eu l’impression que finalement l’auteur était parti de la résolution pour écrire son roman et avait cherché à disséminer les éléments de cette résolution au fil des pages en brodant autour pour construire son intrigue. Cela n’a pas été une réussite en ce qui me concerne et c’est vraiment dommage encore une fois parce que la résolution finale était vraiment bonne.

Bref, un thriller qui n’aura pas su me convaincre.

Pour finir un petit mot sur l’auteur :

Christophe_Ferre

Christophe Ferré est romancier et auteur dramatique. Il a obtenu le Prix de la nouvelle de l’Académie française en 2010. Il est l’auteur de La Chambre d’amour (Arléa, 1995), La Septième nuit (Seuil, 2000) ou encore Paradis Turquoise (Flammarion, 2005). Son premier suspense, La Révélation de Chartres (Salvador, 2015) s’est vendu à plus de 20 000 exemplaires, toutes éditions confondues.

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