JEUNESSE

Soixante-douze heures – Marie-Sophie Vermot

72 heures

Soixante-douze heures – Marie-Sophie Vermot – éditions Thierry Magnier – 14 février 2018 – 173 pages – 13 €

Résumé :

Soixante-douze heures, c’est le temps dont dispose lrène pour revenir sur la décision qu’elle a prise un matin de septembre, pendant un devoir de maths : celle d’accoucher sous X. Dans le silence de sa chambre d’hôpital, elle chasse l’air de ses poumons, puis reprend une inspiration et le chasse à nouveau, avec plus de vigueur cette fois. Par bribes, les souvenirs affleurent, qui reconstituent son histoire.
Ces derniers mois, ces dernières années. Sa rencontre avec ce garçon, fasciné par son ultrafinesse, le lycée, sa mère, les secrets de famille. Malgré ses efforts, Irène est habitée par cette voix qui la poursuit et lui rappelle que ce bébé qu’elle vient d’expulser de son corps est le sien pour la vie. Tout se mêle, c’est le chaos dans son crâne. Et l’heure approche. Mais cette décision lui appartient à elle, et à personne d’autre.
Un texte rare qui dit, sans fard et sans jugement, un combat aussi intime qu’universel.

Mon avis :

72 heures c’est le délai qu’on laisse aux femmes qui viennent d’accoucher pour réfléchir et entériner leur décision de placer leur accouchement sous X. 48 heures c’est le temps qu’il m’aura fallu pour lire cette histoire fort émouvante de ce que va vivre Irène, 17 ans, une jeune fille qui vient d’accoucher et qui, du fond de son lit d’hôpital, nous raconte comment elle en est arrivée là, ses émotions, ses décisions…c’est magnifiquement écrit, fort en émotions, c’est un très beau roman.

La décision d’accoucher sous X est une des décisions les plus difficiles à prendre pour une femme. Porter son bébé jusqu’au bout du bout pour le laisser ensuite partir définitivement est une décision très courageuse et compliquée. L’auteur a choisi de prendre, non pas une femme adulte, mais une jeune fille de 17 ans et c’est encore plus émouvant de voir le choix de cette jeune fille.

L’auteur décortique la situation présente, la chambre dans la maternité au milieu des cris des bébés, des nouvelles mamans, tout ce qui entoure notre jeune héroïne pendant qu’elle doit finaliser sa décision. Ce délai de 72 heures, incompressible, peut paraître une éternité et est certainement une très lourde épreuve pour celle dont la décision est prise fermement mais c’est aussi une garantie de réflexion assurée. Pendant ce délai, l’auteur nous montre par la voix d’Irène, 17 ans, jeune fille de bonne famille, comment elle a vécu sa jeunesse, ce qui l’a amenée là où elle est aujourd’hui, ses sentiments vis-à-vis de cette situation, la confrontation avec ses parents, bref tous les évènements qui se sont déroulés dans sa vie. On l’accompagne jusqu’à sa sortie de la maternité, on attend avec elle le moment où elle partira pour savoir si elle emportera avec elle son bébé où juste les souvenirs qu’elle se sera forgé.

C’est très bien écrit, c’est émouvant et un très beau témoignage de ce que peuvent affronter les femmes/adolescentes. C’est un très beau roman que j’ai énormément apprécié et dont je recommande vivement la lecture.

Pour finir un petit mot sur l’auteur :

mariesophievermot

Extrait du site de la Maison des écrivains et de la littérature où l’auteur se présente avec ses propres mots :

« Je suis née le 16 mai 1960 à Montreuil (93). J’ai passé une partie de mon enfance et toute mon adolescence en Bourgogne. J’ai appris à lire à l’âge de quatre ans ; je me suis réfugiée très tôt dans la lecture. J’ai détesté le système scolaire, je me suis beaucoup ennuyée en classe et je passais un temps fou dans le couloir en représailles de mon indiscipline.
De douloureux événements ont marqué ma jeunesse. J’écris pour cicatriser. Pour avancer, et pour construire. Et puis, parce que les mots bercent ma vie depuis toujours et l’enchantent.
J’écris sur un thème récurrent : le seuil de la vie d’adulte ; qu’est-ce qui fait qu’une vie va prendre tel ou tel sens.
Le problème de l’identité revient souvent aussi, ainsi que celui de la construction de soi.
J’écris sur le mouvement de la vie. Je n’aime ni le virtuel, ni le fantastique. »

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