Les démoniaques – Mattias Köping – édition La mécanique générale – 19 avril 2018 – 372 pages – 9.90 €
Résumé :
Ils reprennent en choeur :
» Joyeux anniversaire, salope ! Joyeux anniversaire, salope ! »
Ils l’ont encerclée, hilares, à poil. Ils sont tous là, son père, son oncle, Simplet, Waldberg, Delveau, Beloncle. Elle est à quatre pattes au milieu de la meute, fragile et nue, déchirée de sanglots. Son père la maintient par les cheveux.
Elle s’appelle Kimy.
Ce soir, on fête ses quinze ans.
Mon avis :
En février j’avais découvert Mattias Köping avec la lecture de son second roman Le Manufacturier que j’avais adoré dès les premières pages et qui avait été un énorme coup de coeur. Lire son premier roman Les démoniaques était donc une évidence. Et cette seconde lecture fût aussi excellente que la précédente, faisant de Mattias Köping mon auteur préféré en lieu et place de Carlos Ruiz Zafon qui occupait cette place depuis ma lecture de L’ombre du vent. Exit l’auteur espagnol, cocorico un auteur français est en tête de liste de mes auteurs chouchous.
Avec Les démoniaques, l’auteur nous offre un thriller magistralement orchestré, qui met des claques en pleine figure jusqu’au bout du bout. Même si j’ai eu un peu de mal à rentrer dedans (trop d’attentes par rapport au Manufacturier), une fois que Kimy a su toucher mon coeur cette lecture est devenue addictive et passionnante. L’intrigue est démoniaque, extrêmement bien construite et sur un rythme endiablé l’auteur nous mène par le bout du nez jusqu’à un final époustouflant. J’ai adoré.
Kimy est une jeune fille sombre, malmenée par la vie dès son plus jeune âge et par une personne dont le rôle était de la protéger et non pas de la violer et de la mettre au milieu d’un immense trafic de drogue, de prostitution et de violence. Car ce monstre de violence et d’horreur n’est autre que son propre père. Mais la jeune fille a de la ressource et elle est loin d’être une de ses filles soumises qui subissent leur sort sans se défendre.
« Elle se demandait s’il ne fallait tout simplement pas fuir sans demander son reste.Mais l’idée que son père s’en tire la révoltait. Elle ne voulait pas non plus juste le tuer. Cela aurait été trop facile. Il était également exclu d’aller en taule à cause de cette ordure. Sinon bonjour la double peine. Il l’aurait torturée toute sa vie durant et il la ferait encore souffrir après sa mort? Pas question bordel! Surtout, elle ambitionnait de détruire son existence avant qu’il ne meure, balayer tout ce qu’il avait bâti et venger tous ceux qu’il avait anéantis »
Et c’est la littérature qui va la sauver, nous la rendre plus humaine, plus sensible. Sa rencontre avec un professeur de lycée, taciturne, provoquée par le vol d’un livre, puis tournant autour d’échanges sur ses lectures va lui faire découvrir que les relations humaines peuvent être basées sur le respect et la douceur. Henri, qui pourrait être son père, va savoir apprivoiser la petite rebelle et la relation qui se développe entre eux m’a embarquée complètement dans l’histoire.
Le « décor » est tellement bien planté qu’on s’y croirait. Le milieu de la drogue et du trafic organisé par l’Ours, le père de Kimy, est extrêmement bien décrit, le lecteur ne peut que visualiser les scènes. On a vraiment l’impression d’y être, un peu comme si on avait un casque de réalité virtuelle autour de la tête qui nous immerge complètement dans l’histoire.
L’auteur a un talent exceptionnel pour captiver son lecteur en le plongeant dans l’horreur la plus totale tout en lui faisant espérer une lueur au bout du tunnel. C’est terrible, glauque, violent mais tellement intelligemment construit, sans temps mort que ça passe tout seul et le pire c’est qu’on en redemande encore et encore.
Je suis définitivement conquise par la plume et le talent de Mattias Köping et je ne peux que vous recommander de découvrir ses romans.
Ce qui m’accroche dans ce roman, ce n’est pas le résumé qui est cru et dur mais la phrase « C’est la littérature qui l’a sauvée »… Le pouvoir des livres est immense… Je suis curieuse de savoir comme un thriller mêle l’amour des livres à des situations aussi épouvantables que le viol d’une gamine, la drogue…
Je suis sceptique mais intéressée… Allons voir ça de plus près…
J’aimeJ’aime