
Résumé :
Catherine ne sait plus comment ce livre lui est parvenu, mais depuis qu’elle l’a commencé, elle ne dort plus. Angoissée, obsédée par cette lecture, elle ne parvient pourtant pas à la terminer, terrifiée par ce que la fin pourrait révéler. Car le personnage de ce livre, c’est elle. Elle en est convaincue. Et l’auteur, E. J. Preston, y expose un secret qu’aucune personne vivante n’est censée connaître. Derrière ce pseudonyme, se cache Stephen Brigstocke. Cet ancien professeur voit sa vie déraper doucement et sûrement depuis le décès de son épouse. Jusqu’au moment où il découvre dans les affaires de celle-ci les photos d’une femme sur une plage et posant nue dans une chambre d’hôtel. Stephen n’a alors plus qu’un but : voir sombrer celle qu’il juge être la source de son malheur…
Mon avis :
Renée Knight est réalisatrice, productrice et auteur de documentaires pour la télévision et le cinéma. Révélée est son premier roman. Best-seller en Angleterre, traduit dans le monde entier et en cours d’adaptation cinématographique, ce roman fût une très belle lecture qui frôle le coup de cœur.
Contrairement aux thrillers anglais classiques, il démarre sur les chapeaux de roue et la tension installée dès les premières pages se poursuit jusqu’à la révélation qui vous retourne le cerveau.
C’est un pur thriller psychologique qui explore en profondeur la nature humaine, les relations de couple et d’autres thèmes qu’il serait cruel de révéler ici.
Tout commence avec un livre « Elle l’observe, posé à l’envers, encore ouvert tel qu’elle l’a laissé : ce livre auquel elle s’est fiée. Les premiers chapitres l’on amadouée et mise en confiance, ils lui ont procuré un sentiment de confort tout en lui laissant deviner le léger frisson à venir, le petit quelque chose qui l’incitait à poursuivre sa lecture, mais sans fournir aucun indice sur ce que le livre lui resservait. Il l’a appâtée, attirée dans ses pages, toujours plus loin, jusqu’à ce qu’elle se rende compte qu’elle était prise au piège. Alors les mots ont ricoché dans sa tête et claqué dans sa poitrine, les uns après les autres. Comme si toute une file de gens avait sauté devant un train et qu’elle, conductrice impuissante, était incapable d’éviter la collision fatale. Trop tard pour freiner. Impossible de faire machine arrière. Malgré elle. Catherine s’est retrouvée coincée dans les pages du livre » et moi aussi par la même occasion.
Catherine est une quadragénaire qui vient d’emménager dans un nouvel appartement avec son mari Robert, après le départ, un peu forcé, de leur fils Nicholas pour vivre sa vie d’adulte. On ressent assez vite une certaine tension, une vie de famille assez particulière finalement. Catherine apparaît froide et distante, accaparée par son métier de journaliste visant à dénoncer les actes de pédophilie, elle semble être une femme droite et intègre, plus en phase avec sa vie professionnelle qu’avec sa vie de mère et de femme. Mais elle a un secret, qu’elle pensait ne jamais voir refaire surface et pourtant….ce livre qu’elle dévore n’est pas une lecture anodine, elle en est l’héroïne, et ce qu’elle y lit va bouleverser sa vie.
Construite sur une alternance de chapitres entre Catherine et l’auteur du livre, l’intrigue est machiavéliquement orchestrée, on ne voit rien venir, on dévore les pages pour connaître tous les tenants et les aboutissants de cette histoire.
Le seul petit bémol qui fait s’envoler le coup de cœur pour cette lecture c’est l’épilogue. Je crois que Mattias Köping a définitivement mis fin à mon goût pour les « happy end » et cela s’est vérifié ici. Si la révélation est une vraie claque qu’on ne voit absolument pas venir et qu’on se prend en plaine face, elle arrive trop tôt ; elle aurait dû être le point final de cette lecture et nous laisser ainsi, abasourdi et estomaqué. Parce que ce sont vraiment les sentiments ressentis à ce moment-là. Sauf qu’il reste encore 50 pages, des pages qui nous font douter encore de connaître le fin mot de l’histoire, qui nous font espérer une nouvelle fin….qui ne s’est pas révélée à la hauteur de ce que j’attendais au regard de la qualité de l’intrigue qui s’était déroulée sous mes yeux. J’ai espéré, attendu un twist final qui n’est pas venu. J’aurai préféré une fin plus punchy.
Mais malgré tout cette lecture est une totale réussite. Pour un premier roman, Renée Knight a mis la barre très haute en se démarquant de tous ses compatriotes anglais. C’est le meilleur thriller anglais que j’ai lu jusqu’à ce jour, rythmé, passionnant, maintenant une tension constante pendant quasi tout le récit, un suspense exceptionnel. J’ai énormément aimé cette lecture.
***
Renée Knight revient le 27 août 2020 avec son nouveau roman qui sera publié chez Fleuve et je peux vous assurer que moi je serai au rendez-vous

Résumé :
Il n’y a qu’un pas entre la loyauté…et l’obsession.
Regardez autour de vous. Qui détient le plus de pouvoir dans la pièce ? Est-ce celui qui parle le plus fort ou celui qui a le plus d’argent ?
Ou peut-être est-ce quelqu’un comme Christine Butcher : une figure douce et invisible, un témoin silencieux lorsque les informations sont partagées et les secrets murmurés.
Quelqu’un qui, tranquillement, parfois même sans le vouloir, accumule des connaissances sur ceux qu’elle est venue servir — ceux qui ne vont pas faire attention à elle.
Mais lorsque quelqu’un comme Christine Butcher est poussé à bout, elle pourrait bien devenir la personne la plus dangereuse et la plus puissante de la pièce…