
Résumé :
Cinq petites filles ont disparu. Cinq petites fosses ont été creusées dans la clairière. Au fond de chacune, un petit bras, le gauche. Depuis qu’ils enquêtent sur les rapts des fillettes, le criminologue Goran Gavila et son équipe d’agents spéciaux ont l’impression d’être manipulés. Chaque découverte macabre, chaque indice les mènent à des assassins différents. La découverte d’un sixième bras, dans la clairière, appartenant à une victime inconnue, les convainc d’appeler en renfort Mila Vasquez, experte dans les affaires d’enlèvement.
Dans le huis clos d’un appartement spartiate converti en QG, Gavila et ses agents vont échafauder une théorie à laquelle nul ne veut croire : tous les meurtres sont liés, le vrai coupable est ailleurs. Quand on tue des enfants, Dieu se tait, et le diable murmure…
Mon avis :
Le chuchoteur est un thriller qui a eu un succès fou auprès des lecteurs et que j’avais envie de lire depuis longtemps. Et s’il a été une très bonne lecture, cela n’a pas été un coup de cœur.
L’auteur place les pièces d’un puzzle dont une en particulier est comme un petit caillou dans la chaussure, gênant, irritant, se rappelant à vous au fur et à mesure de votre marche vers le dénouement. Cette pièce du puzzle est intrigante certes, on sait qu’elle trouvera sa place, mais elle obsède et perturbe.
L’intrigue est bien menée, on a vraiment l’impression de vivre l’enquête de l’intérieur, aux côtés des membres de l’équipe menée par le professeur en criminologie Goran Gavila.
Toutes ses leçons sur le comportement et l’analyse des tueurs en série sont passionnantes et immergent réellement le lecteur dans cette horrible histoire.
L’instinct de tuer est en chacun de nous. Mais grâce au ciel, nous sommes aussi dotés d’un dispositif qui nous permet de le garder sous contrôle, de l’inhiber. Cependant, il existe toujours un point de rupture.
(…)
On part de l’hypothèse que personne ne naît tueur en série, mais qu’on accumule passivement des expériences et des stimuli, comme une sorte d’incubation de la personnalité meurtrière, qui débouche ensuite sur la violence.
(…)
Nous les appelons « monstres » parce que nous les sentons loin de nous, et donc nous les voulons « différents », disait Goran dans ses séminaires. Au contraire, ils nous ressemblent en tout et pour tout. Mais nous préférons balayer l’idée qu’un de nos semblables est capable de telles atrocités. En partie pour absoudre notre nature. Les anthropologues appellent ça la « dépersonnalisation du coupable », et cela constitue souvent le principal obstacle à l’identification d’un tueur en série. Car un homme a des points faibles et peut être capturé. Pas un monstre ».
Mila Vasquez, la nouvelle arrivée, est attachante, on la trouve bizarre mais on l’aime bien.
Le rythme est bon, le lecteur est bien pris dans la toile tissée par l’auteur, accroché et ne pouvant sortir de ce labyrinthe et jusqu’aux 100 dernières pages j’ai bien aimé.
Mais la fin m’a fait brusquement redescendre de mon nuage. Trop de rebondissements assénés comme des coups de poings en pleine figure, ne laissant pas le temps au lecteur d’appréhender les choses et de réfléchir avant le coup suivant….une scène sortie de nulle part, inexplicable et invraisemblable…autant de gros détails qui m’ont refroidie direct dans mon enthousiasme.
Et si les 10 dernières pages ont un peu rattrapé les choses, me faisant découvrir un genre de tueur en série qui m’était jusqu’alors inconnu et mettant au grand jour toute la manipulation mise en œuvre par l’auteur, mon ressenti final est quand même plus modéré.
📈📉📈 Ces emoj reflètent parfaitement mon parcours à la lecture de ce thriller. J’aime me faire manipuler dans mes lectures, ne rien voir venir et me prendre une claque avec la ou les révélations finales mais là c’était beaucoup trop et trop abrupt.
Je lirai le tome suivant et j’espère qu’il m’emportera de la 1ère à la dernière phrase.