HISTORIQUE·LITTERATURE CONTEMPORAINE

Le vent nous portera – Jojo Moyes

Le vent nous portera de Jojo Moyes paru chez Milady le 16.10.2019 – 608 pages – traduction Nathalie Guillaume

Résumé :

Animée par une soif d’aventures et de grands espaces, Alice s’éprend d’un bel Américain et s’empresse d’accepter sa demande en mariage, laissant derrière elle son Angleterre poussiéreuse. Mais le rêve américain est mis à rude épreuve au cours de la Grande Dépression dans la petite ville du Kentucky où elle atterrit, entre un mari qui s’avère décevant et un beau-père au tempérament ombrageux.Aussi, quand la jeune femme répond à l’appel d’Eleanor Roosevelt pour créer des bibliothèques ambulantes afin de lutter contre l’illettrisme, c’est d’abord pour échapper à son quotidien étouffant. Elle se lie alors d’amitié avec Margery, une femme qui n’a peur de rien ni de personne. Ensemble, elles se jettent à corps perdu dans l’aventure et sillonnent à cheval les montagnes du Kentucky, bravant tous les dangers, pour apporter des livres dans les zones les plus reculées. Mais s’il y a bien une chose dont ces porteuses d’histoires ne manquent pas, c’est de courage. Un roman profondément émouvant sur l’épopée de la culture et l’émancipation féminine.

Mon avis :

Je n’avais jamais lu Jojo Moyes mais j’avais envie de la découvrir. J’avais d’ailleurs acheté récemment Les yeux de sophie à cette fin. Et puis j’ai décidé de tester la box littéraire Kube et c’est ce roman, Le vent nous portera, que le libraire m’a proposé. Après avoir été lire le résumé, j’ai accepté cette proposition et j’ai eu totalement raison car cette première lecture de l’autrice est une très belle réussite.

Alice est une jeune anglaise fraîchement débarquée au milieu d’une petite ville du Kentucky après avoir épousé le fils du directeur de la mine. Le rêve américain est loin d’être au rendez-vous pour cette jeune femme qui cherche l’amour. Son implication dans la mise en place d’une bibliothèque itinérante et sa rencontre avec Margery, une jeune femme indépendante et au fort caractère qui dénote dans le paysage rural vont radicalement bouleverser son univers.

Le contexte historique

« C’est au cours de la grande dépression Etats-Unienne du début des années 1930 succédant au krach boursier (« Jeudi noir ») du 24 octobre 1929 qu’une W.P.A. (« Work Progress Administration ») pilotée par le Président Franklin D. Roosevelt au sein du new Deal vit le jour alors que les mesures sur la Santé et la Sécurité étaient insuffisantes et que les maladies pulmonaires dans une région minière, le Kentucky, faisaient des milliers de victimes. Dans ce plan se dessinait notamment la possibilité pour les hommes de l’État du Kentucky de travailler sur des projets de constructions de bâtiments (écoles, cliniques, parkings, centres communautaires, etc.) mais aussi de routes par exemple. Ces projets requérant une force physique au-delà de la moyenne excluant de fait les femmes, des postes furent donc créés pour elles, notamment dans les hôpitaux, les écoles ou les bibliothèques. Dans le cadre de ces projets d’emplois, le « Pack Horse Library Project » fut mis en place, un service à la personne où des bibliothécaires, surtout des femmes, vont mener des livres ou des magazines à cheval ou à dos de mulet dans les coins les plus reculés du Kentucky de l’est, incluant la région montagneuse, escarpée et difficile d’accès des Appalaches. Ce fut la première véritable expérience de bibliothèque itinérante aux Etats-Unis, destinée à fournir aux citoyens une auto-éducation, d’autant que les bibliothèques étaient à peu près absentes dans l’Etat.  » extrait de l’article « Les « Pack horse librarians » bibliothèques itinérantes, Kentucky, U.S.A., 1936-1943 » – L’hirsute fanzine
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extrait de l’article « Les « Pack horse librarians » bibliothèques itinérantes, Kentucky, U.S.A., 1936-1943 » – L’hirsute fanzine

Le roman :

« Chevaucher jusqu’aux maisons les plus reculées et fournir de quoi lire à ceux qui ne sont pas capables de se rendre aux bibliothèques du comté (…) contribuer au développement de l’éducation, aider à apporter le savoir dans ces endroits où il manque cruellement aujourd’hui (…) ramener la connaissance et l’apprentissage au premier plan dans le monde rural »

Telle était la mission de la bibliothèque itinérante de Baileyville dans laquelle, Alice va s’investir et qui va avoir un impact considérable sur sa vie et la faire évoluer dans son caractère et ses convictions.

L’autrice m’a complètement embarquée dans cette histoire qui se complexifie et devient de plus en plus prenante et émouvante au fil des pages. Les différents thèmes évoqués tels que la place et le rôle des femmes mais également des livres dans la société, la violence et le racisme, sont mêlés de façon très habile par l’autrice qui, à travers une galerie de personnages, très attachants et émouvants pour certains, révoltants et détestables pour d’autres, dresse le portrait d’une époque mouvementée où les femmes ont du faire preuve de beaucoup de courage et de force pour faire changer les mentalités.

J’ai énormément aimé cette histoire qui m’a fait passer un très bon moment de lecture, j’ai savouré les pointes d’humour et de sarcasme, j’ai ressenti beaucoup d’émotions différentes, l’immersion dans l’histoire aux côtés d’Alice et Margery est totale et fort plaisante. Et avec une intrigue pour pimenter le tout d’une pointe de suspense, c’est une réussite pour moi.
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C’était mon premier roman de cette autrice, j’en ai un autre dans ma PAL et bien d’autres vont suivre tellement j’ai aimé la plume de Jojo Moyes et l’histoire qu’elle nous a servie, une belle histoire de femmes fortes et courageuses et dans laquelle les hommes biens sont aussi à l’honneur.
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Bref, une excellente lecture que je vous recommande vivement de découvrir

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