LITTERATURE CONTEMPORAINE

Le mystère Henri Pick – David Foenkinos

le mystère henri pick

Le mystère Henri Pick – David Foenkinos – éditions Folio – 4 janvier 2018 – 336 pages – 7.90 €

Résumé:

En Bretagne, un bibliothécaire recueille tous les livres refusés par les éditeurs. Parmi ces manuscrits, une jeune éditrice découvre une pépite écrite par un certain Henri Pick. Elle part à sa recherche et apprend qu’il est mort deux ans auparavant. Mais selon sa veuve, il n’a jamais écrit autre chose que des listes de courses… Aurait-il eu une vie secrète? Auréolé de ce mystère, le livre de Pick aura des conséquences étonnantes sur le monde littéraire.

Mon avis :

« Chacun peut adorer la lecture, à condition d’avoir en main le bon roman, celui qui vous plaira, qui vous parlera, et dont on ne pourra pas se défaire«  (p18). Je n’avais pas lu cet auteur depuis 2011, certainement parce que ma lecture à l’époque de son roman Les souvenirs ne m’avait pas laissé un souvenir impérissable (j’ai du retourner sur mon premier blog pour me souvenir de ce que j’en avais pensé !!!).  Ce roman n’était pas le bon pour me faire apprécier l’auteur…. Ma sœur m’a offert Le mystère Henri Pick pour mon anniversaire l’année dernière et il dormait bien sagement dans ma PAL. C’est en lisant l’avis d’une instagrammeuse que j’ai eu envie de le lire. Et j’ai eu bien raison car j’ai adoré cette lecture.

On y découvre une histoire mystérieuse d’un roman trouvé dans une bibliothèque de livres refusés par les éditeurs…un auteur improbable…. un succès fou… des conséquences divertissantes… une enquête… des soupçons….et puis la révélation finale qui emporte… la magie du processus éditorial, de ce qui fait le succès d’un roman…c’est bien écrit, c’est drôle, attendrissant, émouvant et captivant. Bref j’ai adoré.

La lecture est une question de ressenti et les lecteurs ont chacun leurs propres attentes et  peuvent avoir des ressentis différents à la lecture d’un même roman. Un livre refusé par un éditeur ne signifie pas forcément qu’il est mauvais, cela signifie juste qu’il n’a pas su toucher et combler les attentes du lecteur ou des lecteurs désigné(s) pour décider de l’avenir du manuscrit soumis à la maison d’édition. La bibliothèque des livres refusés de ce petit coin reculé de la Bretagne a été créée par un amoureux des mots, Jean-Pierre Gourvec pour qui « la question n’était pas d’aimer ou de ne pas aimer lire, mais plutôt de savoir comment trouver le livre qui vous correspond…en détaillant l’apparence physique d’un lecteur, il était capable d’en déduire l’auteur qu’il lui fallait« . Après sa mort, Magali, son assistante a continué à tenir la bibliothèque qui avait évolué et dont les étagères contenant les livres refusés se sont retrouvés délaissés… jusqu’à ce que Delphine, une jeune éditrice de passage chez ses parents découvre ce lieu surprenant et ce manuscrit qui va changer la vie de bien des personnes.

Au travers de ce récit très bien construit, mystérieux et très agréable à lire, l’auteur décortique habilement et avec subtilité tout le processus éditorial, la communication autour de la sortie d’un roman, ce qui fait que les lecteurs achètent ou non le roman. Tout en associant le lecteur à l’enquête pour savoir qui était ce Henri Pick et surtout comment ce pizzaiolo avait pu écrire un tel roman, l’auteur nous divertit avec les conséquences d’un tel succès, qu’elles soient bonnes ou mauvaises.

Les personnages sont tous aussi attachants les uns que les autres et c’est un vrai plaisir de lire ce qui leur arrive à la suite de cette découverte et comment ils affrontent les situations qui se présentent.

Le tout donne un roman captivant dont on tourne les pages avec frénésie pour connaître le fin mot de l’histoire qui est à la hauteur de la tension progressive qui se dégage de cette lecture. Les cinquante dernières pages sont rudes pour toute autre activité que la lecture car on ne peut pas se sortir de ce roman avant de découvrir la résolution finale.

Une lecture passionnante, une comédie qui prend des airs de thriller, un petit bijou à lire pour percer le mystère!!

LITTERATURE CONTEMPORAINE

Tu comprendras quand tu seras plus grande – Virginie Grimaldi

tu comprendras quand tu seras plus grande

Tu comprendras quand tu seras plus grande – Virginie Grimaldi – éditions Le livre de poche – 3 mai 2017 – 480 pages – 8.20 €

Résumé :

Quand Julia débarque comme psychologue à la maison de retraite Les Tamaris, elle ne croit plus guère au bonheur. Une fois sur place, elle se souvient aussi qu’elle ne déborde pas d’affection pour les personnes âgées. Dire qu’elle a tout plaqué pour se sauver, dans tous les sens du terme.
Mais au fil des jours, la jeune femme découvre que les pensionnaires ont des choses à lui apprendre. Son quotidien avec des papys farceurs, des mamies fantaisistes et des collègues au cœur brisé lui réserve des surprises qui pourraient bien l’aider à retrouver le sourire. Sans oublier Raphaël, le petit-fils d’une résidente, qui ne lui est pas indifférent…
Une histoire de résilience, d’amour, d’amitiés, un livre plein d’humour et d’humanité, qui donne envie de savourer les petites joies de l’existence.

Mon avis :

Je n’avais jamais lu cette auteure mais j’avais envie de la découvrir vu tout le bien que ceux qui l’ont lue en disent alors quand je suis tombée sur ce titre à la médiathèque, j’ai saisi l’occasion…et je ne me regrette absolument pas tant la découverte fût belle.

Ralph Waldo Emerson a écrit « Notre plus grand mérite n’est pas de ne jamais tomber, mais de nous relever à chaque fois ». C’est cette citation qui ouvre le début de ce roman et elle s’applique parfaitement à ce que vit Julia, l’héroïne de ce roman. Après avoir vécu un drame, cette parisienne part dans le sud pour prendre le poste de psychologue dans la maison de retraite Les Tamaris.

« Plus ma voiture avance, plus j’ai envie de reculer (…) Peut-être que personne ne me remarquera si je fais demi-tour (…) Le derniers pas qui me séparent de l’entrée durent une éternité. Une marche. Je peux encore partir. Deux marches. Il me suffit de regagner ma voiture. Trois marches. Personne n’en saura rien, après tout.

– Entrez, nous vous attendions!

Je n’ai pas le temps d’atteindre la porte qu’une femme apparaît dans l’encadrement.(…) Je cherche mentalement une issue de secours, une excuse pour fuir, mais rien ne vient. Alors, je souris poliment, lui tends la main et la suis vers mes huit prochains mois« 

Dès les premières phrases j’ai accroché au ton très pétillant et teinté d’humour que l’auteur met dans les pensées de Julia et je n’ai pas réussi à le lâcher. Le rythme est ultra dynamique grâce à des chapitres extrêmement courts qui donnent envie de lire le suivant. Ce roman est comme un paquet de m&m’s, on le commence en se disant qu’on en prend un et puis finalement on se retrouve au bout du paquet qu’on a dévoré sans s’en rendre compte tellement c’est bon. Et c’est exactement ça, on avale les chapitres les uns derrière les autres en suivant la vie et les péripéties de Julia dans la maison de retraite, ses rencontres avec les pensionnaires, son immersion dans leur vie rythmée par les épisodes de Plus belle le vie, les séances de gymnastique douce, sa vie en communauté avec les autres membres du personnel. C’est drôle et émouvant à la fois, c’est très bien amené, on savoure tous les petits moments de bonheur, d’émotion et de situations cocasses parfois avec un plaisir immense.

L’auteure nous montre également, certes de façon peut-être idéalisée, que les maisons de retraite ne sont pas forcément des mouroirs et que les personnes âgées peuvent encore y vivre de belles histoires.

En tous cas, j’ai pris un énorme plaisir à lire ce roman qui fait sourire bien plus souvent qu’il ne fait pleurer. C’est un excellent moyen pour passer un très bon moment de détente et de plaisir livresque. A lire absolument !!!

LITTERATURE CONTEMPORAINE·PREMIER ROMAN

La vraie vie – Adeline Dieudonné

la vraie vie

La vraie vie – Adeline Dieudonné – éditions L’iconoclaste – 29 août 2018 – 265 pages – 17 €

Résumé :

Un huis-clos familial noir. Un roman initiatique drôle et acide.
Le manuel de survie d’une guerrière en milieu hostile. Une découverte.

Le Démo est un lotissement comme les autres. Ou presque. Les pavillons s’alignent comme des pierres tombales. Chez eux, il y a quatre chambres. Celle du frère, la sienne, celle des parents. Et celle des cadavres. Le père est chasseur de gros gibier. Un prédateur en puissance. La mère, est transparente, amibe craintive, soumise à ses humeurs.
Avec son frère, Gilles, elle tente de déjouer ce quotidien saumâtre. Ils jouent dans les carcasses des voitures de la casse en attendant la petite musique qui annoncera l’arrivée du marchand de glace. Mais un jour, un violent accident vient faire bégayer le présent. Et rien ne sera plus jamais comme avant.

Mon avis :

Le problème avec les romans encensés par la critique c’est qu’on s’attend à un truc de fou et que finalement on peut se retrouver déçu à sa lecture s’il ne correspond pas à ce qu’on attendait, à ce que les critiques élogieuses nous avaient fait miroiter. Pour éviter ce problème, j’attends toujours (ou presque) que la pression retombe pour lire ce genre de romans afin de garder un oeil neuf.

La vraie vie est une lecture dérangeante. Émouvante par le sujet qu’elle traite du point de vue d’un enfant, une jeune fille de 11/12 ans, cette lecture me laisse quand même perplexe.

Dans ce roman il y a des choses que j’ai aimées. L’idée de base de choisir un enfant  pour nous raconter l’histoire m’a séduite, sa vision au premier degré des choses mais avec quand même une pointe d’imagination enfantine pour rendre la vie plus douce. Quand le terrible accident arrive et que notre petite héroïne veut retourner dans le passé pour changer les choses et toutes ses réflexions autour de son but étaient plaisantes à lire et les métaphores sur les cadavres empaillés dans la chambre interdite et la hyène représentant le mal qui gangrenait sa famille m’ont plu.

Mais il y a aussi des choses que je n’ai pas aimées. On ne sait finalement pas grand chose de ce qui caractérisait le petit frère avant et en quoi cet accident l’a changé. J’ai trouvé que ce changement était vraiment traité superficiellement. En réalité, était-il vraiment différent avant ou l’accident a-t-il ouvert les yeux de la jeune fille sur son frère. On ne sait rien de tout cela et ça m’a gênée car l’auteure nous laisse complètement dans le flou. En plus, je n’ai pas du tout adhéré à la façon dont l’auteure fait évoluer son héroïne au fil des pages. Je n’ai pas trouvé cette évolution crédible et cette petite héroïne qui m’avait tant plu au départ a fini par m’agacer.

Tout ce qui lui arrive dans cette histoire est horrible on est d’accord, j’ai compatis à ce qu’elle vit, mais ces situations, si horribles soient-elles, m’ont paru trop exagérées pour être réalistes et je n’ai pas trouvé de cohérence dans les enchaînements, ça manquait de « liant ». J’ai eu l’impression d’une juxtaposition d’évènements pour émouvoir le lecteur mais sans profondeur sur les sentiments de la petite fille qui vivait ces choses.

« Les histoires, elles servent à mettre dedans tout ce qui nous fait peur, comme ça on est sûr que ça n’arrive pas dans la vraie vie ». C’est vraiment l’impression qui ressort de cette lecture, un condensé d’histoires qui font peur mais qui ne reflètent pas la réalité de la vraie vie.

Bref, c’est une lecture rapide et facile mais sans être, pour moi, transcendante.

Pour finir un petit mot sur l’auteure :

adeline dieudonné

Adeline Dieudonné est une femme de lettres belge. Sa première nouvelle, « Amarula », parue dans le recueil « Pousse-café » en 2017, remporte le Grand Prix du concours de la Fédération Wallonie-Bruxelles. La même année, elle écrit et interprète le seul en scène « Bonobo Moussaka ». Elle a publié aux éditions Lamiroy un opuscule, « Seule dans le noir » (2017). En 2018, elle publie un premier roman remarqué, « La vraie vie », qui remporte le Prix Première Plume 2018, le Prix du roman Fnac 2018 et le prestigieux prix Victor Rossel 2018.

LITTERATURE CONTEMPORAINE

Une anglaise à bicyclette – Didier Decoin

une anglaise à bicyclette

Une anglaise à bicyclette – Didier Decoin – Editions Stock – 1er juin 2011 – 336 pages – 20.80 €

Résumé :

Tout commence par un massacre d’Indiens en décembre 1890 dans le Dakota du Sud. Jayson Flannery, un photographe anglais veuf de son état, recueille une petite fille de trois ans dont la mère a été victime du massacre. Il songe bien sûr à confier Emily à un orphelinat, s’apprête à reprendre son paquebot pour l’Angleterre, mais il ne repartira pas seul et décide d’enlever la petite Emily aux soeurs qui l’ont prise en charge.
On les retrouve tous les deux dans un manoir du Yorkshire où Jayson a toujours vécu. Emily grandit, va à l’école, apprend à lire. Tous dans le village se posent mille questions à son sujet. Jayson l’a-t-il adoptée, kidnappée ? Viendra-t-on un jour la chercher ? Un policier mène son enquête, s’obstine et s’entête à rechercher les véritables origines d’Emily. Jayson comprend bientôt que, s’il veut donner une véritable identité à son Indienne d’Emily et donc des papiers et donc une appartenance sociale, il n’a d’autre choix que celui de l’épouser. Le mariage sera grandiose et mettra fin à la suspicion de tous, y compris celle du policier.
Emily rêvait d’un cheval, dans sa corbeille de noces elle trouve une bicyclette. Jayson ne pouvait imaginer que ce cadeau de mariage allait changer la destinée d’Emily. Elle commence par rouler pendant des heures, puis pendant des jours, puis pendant des nuits. Au terme de ses randonnées, elle fait une découverte spectaculaire : deux fillettes de quatorze et seize ans dans un village lointain prétendent fréquenter des fées au bord d’une rivière. Tout le monde a envie de les croire, Emily la première. Le père des jeunes filles, lui aussi photographe, demande à ses enfants de photographier la preuve de ce qu’elles avancent. Les fillettes s’exécutent et rapportent cinq clichés stupéfiants. Le village où a grandi Emily avait des doutes sur sa véritable identité, l’Angleterre toute entière va se diviser en croyants et non-croyants de l’existence des fées. Dans cette Angleterre qui entre dans les années folles de l’après-Première Guerre mondiale vieillit Sir Conan Doyle, qui se console et se passionne jusqu’à l’obsession pour le spiritisme. Cette fabuleuse histoire de fées tombe si bien dans sa vie. Il y croira dur comme fer, en fera son dernier combat et entraînera Emily dans la protection de la vérité et des mensonges des petites filles.
Hélas, il y a toujours une vérité, aussi parfois vaut-il mieux la taire.

Mon avis :

Une anglaise à bicyclette est un roman français écrit par Didier Decoin qui n’aura pas su me convaincre…malgré un bon début, un homme qui, un peu malgré lui, sauve la vie d’une petite sioux rescapée d’un massacre et l’emmène avec lui en angleterre pour lui offrir une meilleure vie, le récit s’essouffle très vite et l’histoire devient longue et sans attrait…j’ai espéré jusqu’au bout trouver un sens à cette lecture mais ce ne fût pas le cas, je n’ai pas compris où l’auteur voulait en venir…cette lecture transitoire entre 2018 et 2019 a donc été un flop…à oublier très vite

Il y a des lectures comme ça qu’on lit jusqu’au bout sans y trouver grand intérêt parce qu’on espère toujours cette petite étincelle qui transformera une lecture très moyenne en lecture sympathique même si elle reste sans plus. Tel ne fût même pas le cas de cette lecture.

J’ai bien accroché au début de l’histoire quand Jayson Flannery, un photographe anglais, se retrouve contraint, un peu malgré lui, de venir au secours d’une petite sioux rescapée d’un massacre d’Indiens, les Lakotas, en décembre 1890 dans le Dakota du Sud. Lui, un homme qui semble assez égoïste et à qui on remet cette petite fille, Ehawee, sauvée in extremis du massacre de son peuple et qui, après s’en être débarrassé dans un orphelinat, fait marche arrière et la récupère pour l’emmener avec lui en Angleterre. J’ai bien aimé cette partie, m’imaginant qu’on allait découvrir comment cette petite indienne allait pouvoir s’adapter à la vie anglaise et surtout comment elle et son sauveur allait s’apprivoiser et pouvoir vivre ensemble. Mais voilà les attentes qu’on peut avoir d’une histoire ne sont pas forcément en raccord avec l’orientation que l’auteur a choisi de donner à son histoire. Et malheureusement ce fût le cas ici…Il y a bien eu une petite pointe de regain de suspens quand un des membres du village anglais où vivent Jayson et Ehawee devenue Emily, décide de mener son enquête pour découvrir comment Jayson a fait pour ramener cette jeune fille en Angleterre, mais cela n’a pas duré.

J’ai trouvé que le récit avait très vite perdu en attrait et intérêt, qu’il n’était finalement qu’une juxtaposition de situations sans lien les unes avec les autres et sans cohérence…L’auteur m’a perdue dans ses digressions interminables sur le bien-être que pouvait procurer la bicyclette aux femmes….J’ai terminé cette lecture avec beaucoup de mal, espérant toujours un évènement qui donnerait un intérêt à cette lecture. Malheureusement le seul évènement intéressant qui s’est produit est l’arrivée de la dernière page qui m’a délivrée de cette lecture plus qu’ennuyeuse.

Bref, une lecture à oublier très vite….

Pour finir un petit mot sur l’auteur :

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Didier Decoin est un scénariste et écrivain français. Il est le fils du cinéaste, écrivain, scénariste et réalisateur français ainsi que nageur et joueur de water-polo Henri Decoin (1890-1969). Il débute sa carrière comme journaliste de presse écrite à France Soir, au Figaro et à VSD, et de radio sur Europe 1. En parallèle il se lance dans l’écriture. Il a vingt ans lorsqu’il publie son premier livre, « Le Procès à l’amour » (1966). Celui-ci sera suivi d’une vingtaine de titres, dont « John l’Enfer » pour lequel, en 1977, il reçoit le prix Goncourt. Tout en continuant son métier d’écrivain, il devient scénariste au cinéma puis à la télévision (adaptations et scripts pour la télévision comme les grands téléfilms Les Misérables, Le Comte de Monte-Cristo, Balzac ou Napoléon). En 1995, il est devenu le Secrétaire de l’Académie Goncourt. En 2007, il est élu président de l’association écrivain de Marine. En 2012, il est élu à l’unanimité président du Festival International des programmes audiovisuels (FIPA). Marié, il est père de trois enfants dont l’écrivain Julien Decoin (1985).

LITTERATURE CONTEMPORAINE

Une douce lueur de malveillance – Dan Chaon

une douce lueur de malveillance

Une douce leur de malveillance – Dan Chaon – Editions Albin Michel – traduction Hélène Fournier – 22 août 2018 – 528 pages – 24.50 €

Résumé :

« Nous n’arrêtons pas de nous raconter des histoires sur nous-mêmes. Mais nous ne pouvons maîtriser ces histoires. Les événements de notre vie ont une signification parce que nous choisissons de leur en donner une. »

Tel pourrait être le mantra de Dustin Tillman, psychologue dans la banlieue de Cleveland. Ce quadragénaire, marié et père de deux adolescents, mène une vie somme toute banale lorsqu’il apprend que son frère adoptif, Rusty, vient d’être libéré de prison. C’est sur son témoignage que, trente ans plus tôt, celui-ci a été condamné à perpétuité pour le meurtre de leurs parents et de deux proches. Maintenant que des tests ADN innocentent son frère, Dustin s’attend au pire. Au même moment, l’un de ses patients, un policier en congé longue maladie, lui fait part de son obsession pour une étrange affaire : la disparition de plusieurs étudiants des environs retrouvés noyés, y voyant la marque d’un serial killer. Pour échapper à sa vie personnelle, Dustin se laisse peu à peu entraîner dans une enquête périlleuse, au risque de franchir les limites que lui impose son rôle de thérapeute. Plongée dans les ténèbres, celles d’un homme submergé par ses propres contradictions et les failles de sa mémoire, Une douce lueur de malveillance est un livre virtuose et vénéneux. Une écriture glaçante, une inventivité littéraire qui bouscule les structures du roman contemporain : rarement un écrivain aura su explorer le mystère de l’identité avec un réalisme aussi obsédant.

Mon avis :

Une douce lueur de malveillance de Dan Chaon est une lecture perturbante. Passionnante et bien construite au niveau de l’intrigue j’ai beaucoup aimé l’histoire en elle même mais la forme du texte, très originale certes, m’a agacée, je n’ai trouvé aucun intérêt à cette mise en scène du texte qui n’apporte rien selon moi à l’intrigue et qui m’a parfois fait perdre le fil de narration.

Quand les éditions Albin Michel ont lancé la « publicité » pour le nouveau roman de Dan Chaon, dont j’avais apprécié la lecture de Cette vie ou une autre, j’ai complètement craqué pour le titre et la lecture du résumé m’avait définitivement convaincue. Il fallait que je lise ce roman. Alors quand la bibliothèque l’a intégré à son catalogue je l’ai aussitôt réservé…et aussitôt emprunté, aussitôt lu. Sauf que parfois à trop en attendre d’une lecture, on est parfois un peu déçu. Et malheureusement c’est ce qui s’est passé.

La construction de ce roman qui alterne différents points de vue selon les chapitres est fort intéressante et captivante. On suit alternativement les points de vue de Dustin Tillman et de son fils Aaron tout en faisant des allers/retour dans le passé et la complexité de l’intrigue qui se joue est magistralement orchestrée pour prendre le lecteur dans la toile de l’intrigue, comme une toile d’araignée dont les fils aux multiples ramifications vous conduisent sur de multiples pistes dont vous n’arrivez pas à vous sortir.

Les  réflexions d’aujourd’hui de Dustin Tillman sur son passé et ce qui lui est arrivé quand ses parents et son oncle et sa tante ont été massacrés, quand son frère adoptif Rusty vient d’être reconnu non coupable de ces meurtres et libéré après de longues années de prison sont captivantes et les questions vont bon train. Avec en parallèle l’enquête d’un patient de Dustin, Aquil Ozorowski, policier déprimé, sur des morts de jeunes hommes noyés qu’il ne croit pas être des morts accidentelles et dans laquelle il embarque notre Dustin dans sa quête…Ces deux intrigues parallèles mais qui s’entrecroisent au fil des pages sont captivantes et j’ai énormément apprécié être embarquée avec nos deux « enquêteurs » dans leurs réflexions. Le rythme progressif et l’alternance des points de vue font qu’on ne s’ennuie pas (ou presque…) et les pages défilent pour nous faire arriver au fin mot de l’histoire.

Sauf que la fin nous laisse un peu sur notre faim. On a des réponses à certaines de nos questions mais l’auteur nous laisse sur notre perplexité et toutes nos attentes ne sont pas comblées. Comme le dit Dustin à ses patients « Il y a toujours des résultats. C’est juste que nous devrions pas attendre ceux que nous escomptons. Nous devons être ouverts à l’éventualité que les choses ne tournent pas comme nous l’avons imaginé« . Et je dois dire que moi qui d’habitude déteste ce genre de fin, je me suis surprise à accepter cette fin à l’image de tout le roman, une fin perturbante.

Finalement la seule chose qui m’a gênée dans ce roman c’est la forme. Encensé pour la manière très originale dont l’auteur a écrit ce roman, en laissant de gros espaces typographiques entre des phrases, en ne les finissant pas pour certaines et en insérant des pages où le récit se fait à plusieurs voix en colonnes, c’est le gros point noir qui m’a agacée. Alors autant les espaces et le manque des fins de phrase ça pouvait encore aller, mais les longues pages de récit en colonnes à multiples voix et notamment quand la dernière phrase de la dernière colonne ne se finit que dans la dernière colonne de la page suivante ça ne l’a pas fait. Cette gymnastique imposée pour suivre le récit m’a profondément agacée car cela m’a parfois fait perdre le fil de la narration. Je comprends que cela serve la volonté de l’auteur de nous mettre dans l’ambiance générale du roman mais pour moi cette mise en scène du texte n’était pas impérative et une écriture plus « classique » aurait certainement eu meilleur effet, sur moi en tous cas.

Bref, c’est un roman que j’ai beaucoup aimé pour la plume de l’auteur et l’intrigue bien menée mais dont la forme a été trop dérangeante à mon goût.

Pour finir un petit mot sur l’auteur :

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Originaire du Nebraska, Dan Chaon est l’auteur de Parmi les disparus, Le Livre de Jonas, Cette vie ou une autre et Surtout rester éveillé, tous parus chez Albin Michel et salués par la critique. Dan Chaon enseigne à l’université à Cleveland (Ohio), où il vit aujourd’hui. Son nouveau roman, Une douce lueur de malveillance, a été consacré comme l’un des meilleurs romans de l’année par de nombreux quotidiens et magazines, dont le New York Times, le Washington Post et le Los Angeles Times.

LITTERATURE CONTEMPORAINE

Les inséparables – Stuart Nadler

les inseparables livre

Les inséparables – Stuart Nadler – Editions Albin Michel – Traduction Hélène Fournier – 3 mai 2017 – 416 pages – 22.50 €

Résumé :

Boston, de nos jours. Avec la mort de son mari, Henrietta Olyphant, a tout perdu. Confrontée à de sérieuses difficultés financières, elle accepte à contrecœur que soit réédité le roman osé qu’elle a publié dans sa jeunesse : Les Inséparables. Jugé trash à l’époque, il est devenu culte mais a valu à son auteur, féministe engagée et universitaire accomplie, d’être rejetée par ses pairs.
Au même moment, Oona, sa fille, brillante chirurgienne de quarante ans, débarque chez elle après avoir quitté son mari. Sans savoir que Lydia, sa propre fille âgée de quinze ans, vit un cauchemar depuis que circule une photo d’elle dénudée dans son prestigieux pensionnat…
Bientôt réunies, toutes trois devront faire face à leurs désirs, à leurs contradictions et à leurs tabous.

Mon avis :

Les inséparables est un très bon roman, une plongée au coeur des relations familiales à travers l’histoire de 3 femmes, la grand-mère, la mère et la petite-fille et leurs amours. Un excellent moment de lecture.

Les relations amoureuses sont au coeur de ce roman. Henrietta, la grand-mère vient à peine de perdre son mari qu’elle aimait depuis longues années et elle doit apprendre à vivre sans lui et affronter des difficultés financières qui la contraignent à accepter la réédition d’un livre qu’elle a écrit dans sa jeunesse mais dont elle est loin d’être fière. Sa fille Oona, a une belle carrière professionnelle mais son mariage bat de l’aile et elle envisage le divorce. Quant à Lydia la petite fille d’Henrietta et la fille d’Oona, elle découvre les « joies » d’une première relation amoureuse qui lui vaudra les foudres de la communauté puritaine après qu’une photo d’elle dénudée se soit retrouvée sur le net.

Les péripéties qui arrivent à nos 3 héroïnes les conduisent à se retrouver tant physiquement que moralement, elles n’ont jamais autant échanger que depuis qu’elles connaissent des déboires qui les ont conduites à se retrouver dans la même maison.

C’est drôle de par les situations qui se présentent mais aussi très profond sur les relations familiales et amoureuses, l’auteur en profite pour égratigner au passage le puritanisme, les façons de gérer le harcèlement à l’école des écoles privées où le maître mot est qu’il ne faut pas faire de vagues. Tout comme Henrietta avait eu a affronter les reproches à la sortie de son livre, sa petite fille Lydia doit affronter les mêmes reproches suite à ses déboires. Toutes les deux sont de 2 générations différentes, ne semblent pas si proches l’une de l’autre mais ce que vit aujourd’hui Lydia va leur permettre de renouer des liens.

Le style de l’auteur est fluide et très agréable à lire, c’est rythmé et tout s’enchaîne bien.

Après avoir découvert cet auteur avec Un été à bluepoint que j’avais bien aimé, j’ai tout autant aimé, voire même un peu plus, ce roman que j’ai trouvé plus dynamique. J’ai beaucoup aimé voir les relations des 3 femmes évoluer au fil des pages, les voir se rapprocher et se comprendre.

Bref, j’ai beaucoup aimé cette lecture qui confirme mon goût pour la plume de son auteur que je vais suivre avec intérêt et que je vous invite à découvrir à votre tour si ce n’est pas déjà fait.

Pour finir un petit mot sur l’auteur :

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Diplômé de l’Université de l’Iowa, Stuart Nadler a été distingué par la National Book Foundation comme l’une des cinq révélations 2012 aux Etats Unis.
Il enseigne la littérature dans le Wisconsin.

Il est l’auteur d’un recueil de nouvelles Le livre de la vie.

Un été à Bluepoint est son premier roman a rencontré un vif succès.

Les inséparables est son second roman.

HISTORIQUE·LITTERATURE CONTEMPORAINE

Château de femmes – Jessica Shattuck

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Château de femmes – Jessica Shattuck – Editions JC Lattès – 31 octobre 2018 traduction Laurence Kiéfé – 480 pages – 22.50 €

Résumé :

La Seconde Guerre mondiale vient de s’achever et, dans un château de Bavière en ruines qui accueillait autrefois la haute société allemande, on suit l’histoire puissante de ces trois veuves de résistants allemands dont la vie et le destin s’entrecroisent.
Au milieu des cendres de la défaite de l’Allemagne nazie, dans l’immédiat après-guerre, Marianne von Lingenfels revient dans le château, autrefois grandiose, des ancêtres de son époux, une imposante forteresse de pierre désormais à l’abandon. Veuve d’un résistant pendu à la suite de l’assassinat raté de Hitler, le 20 juillet 1944, Marianne a bien l’intention de tenir la promesse faite aux courageux conspirateurs dont son mari faisait partie : retrouver et protéger leurs enfants et leurs femmes, devenues comme elle des veuves de résistants.
En rassemblant cette famille de bric et de broc, Marianne croit que les chagrins partagés vont les souder. Mais elle s’aperçoit rapidement que ce monde en noir et blanc, plein de principes est devenu infiniment plus complexe et alourdi de sombres secrets qui menacent de les déchirer. Ces trois femmes se retrouvent finalement confrontées aux choix qui ont défini leurs vies avant, pendant et après la guerre, avec de nouveaux défis à relever.

Mon avis :

Château de  femmes est une histoire passionnante, émouvante, une histoire de femmes courageuses, battantes, l’image d’une Allemagne investie, humaine, résistante, un roman extrêmement bien documenté servi par une écriture magnifique, fluide avec une certaine poésie, un régal à lire.

C’est un roman très fort avec des personnages qui le sont tout autant.

La construction de l’histoire en aller/retour présent passé, encore plus loin dans le passé est très addictive, les faits s’enchaînent et on a certaines explications au fur et à mesure et d’autres questions, d’autres mystères qui rendent ce récit hautement passionnant.On sent bien l’énorme travail de recherche de l’auteur pour nous fournir un roman très riche en détails sur les évènements qui se sont déroulés.

Les personnages de ce roman sont très attachants et fort bien travaillés en profondeur. La principale est  Marianne Von Lingenfels, une femme issue de la haute société allemande qui organisait de belles réceptions dans le château Von Ligenfelds, elle est le pilier de ce roman. Son mari, Albrecht, était un des conspirateurs ayant tenté d’assassiner Hitler. « C’est seulement quand nous prouverons que les lois internationales et les droits de l’humanité comptent davantage qu’un scélérat que nous pourrons vaincre le mal« . Mais « Jamais l’Allemagne toute entière ne se mobiliserait. Les Allemands étaient trop imprégnés de la rhétorique hitlérienne, trop lâches, trop impliqués dans les abominations de sa guerre pour le rejeter« . Marianne était une femme engagée, « Elle avait poussé Albrecht à soutenir le projet, elle l’avait encouragé à passer à l’acte presque depuis le début. Impossible de rester inactif. Dès qu’on savait – on savait vraiment – que les femmes et les enfants étaient fusillés dans les bois, que des salles de douche avaient été construites dans l’unique but d’exterminer des humains, comment pouvait-on ne pas agir? Mais maintenant, la raison évidente qu’elle avait toujours mise sous le boisseau ressortait : le prix à payer. En cas d’échec, elle perdrait tout ce à quoi elle tenait« . Elle, était « Commandante en chef des épouses et des enfants. A l’époque ces mots là lui avaient paru dévalorisants – une façon de l’exclure du vrai travail de conspiration, un rappel du fait qu’elle était, en définitive, une femme et, à ce titre, reléguée à la tâche de ramasser les morceaux. Mais, au cours des années qui venaient de s’écouler, elle en était venue à interpréter autrement ce titre : elle restait le dernier homme debout, celui qui détenait la clé du fort. » Et quelle femme forte. Elle va tout faire pour sauver les femmes et les enfants des résistants. C’est ainsi qu’elle rencontrera Benita et Ania et que toutes les 3 nous livrerons leur histoire, la manière dont elles ont vécu la guerre et la force qu’elles mettront en oeuvre pour s’en sortir.

C’est un très beau roman qui a su allier la réalité de ce qui s’est passé à travers des personnages forts attachants, humains et qui nous montreront leurs failles et leurs faiblesses. A travers leur histoire nous découvriront différents points de vue, différents aspects de cette horrible période. Aujourd’hui nous savons toutes les choses horribles qui se sont passées mais par ces personnages nous découvriront comment les choses étaient vues au moment des faits, sans le recul que nous pouvons avoir aujourd’hui et c’était très intéressant de voir l’évolution de certains personnages.

L’auteure a su nous livrer un récit magnifiquement bien écrit de 3 femmes au caractère différent qui ont vécu la guerre de manière bien différente et dont la rencontre à bouleversé chacune de leurs vies.

C’est une belle histoire qui nous montre que les allemands n’étaient pas tous des « méchants », que parmi les allemands certains ont su voir ce qui se déroulait vraiment et qui, au péril de leurs vies, ont tout fait pour combattre le mal. Un des résistants a écrit à son épouse : « Si moi en tant qu’être humain, je n’agis pas contre Hitler, alors je ne peux plus me regarder en face. Si nous Allemands, n’abattons pas notre propre démon, il ne sera jamais exorcisé. » 

Château de femmes est un magnifique roman que j’ai pris beaucoup de plaisir à lire et qui intègre indéniablement mon top 5 de mes meilleures lectures sur la seconde guerre mondiale.

A lire impérativement !!!

Je remercie vivement Netgalley et les éditions JC Lattès pour leur confiance

Pour finir un petit mot sur l’auteur :

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Jessica Shattuck a des origines allemandes. Diplômée de Harvard, elle vit à Brookline, dans le Massachusetts. Durant plusieurs années, elle a fait des recherches pour ce roman qui évoque avec beaucoup d’intelligence et d’émotion la complexité de l’après-guerre en Allemagne. Traduit dans dix pays, ce roman est un véritable succès.

LITTERATURE CONTEMPORAINE

La couleur de la neige – Jodi Picoult

la couleur de la neige

La couleur de la neige – Jodi Picoult – Editions Presses de la cité – traduction Régina Langer – 14 février 2008 – 432 pages – 20.80 €

Résumé :

En apparence, la famille Stone est l’image même du bonheur : Daniel, auteur de bandes dessinées, mène une vie harmonieuse avec sa femme Laura, brillante universitaire, et Trixie, sa fille de quatorze ans qu’il adore. Mais le monde des Stone s’effondre lorsque Trixie accuse son petit ami Jason de l’avoir droguée et violée. La police semble mettre en doute les allégations de l’adolescentes, la soupçonnant de chercher à se venger. Et quand on découvre Jason assassiné, elle est la première suspecte sur la liste… 

Mon avis :

La couleur de la neige est une magnifique histoire avec des airs de thriller. Les parents connaissent-ils vraiment leur enfant ? C’est prenant, angoissant et ça tient en haleine jusqu’à la toute dernière page.

Trixie est une adolescente taciturne, assez fermée, adepte de la scarification, on a beaucoup de mal à la cerner, elle nous dérange, elle est perturbante dans ses actions. Alors quand elle accuse Jason son ancien petit ami de l’avoir violée, la communauté a du mal à la croire et c’est l’enfer qui commence pour Trixie et ses parents.

L’auteur a inversé le schéma parental, c’est le papa, auteur de bandes dessinées qui travaille à la maison et qui du coup s’occupe depuis son plus jeune âge de Trixie pendant que la maman mène sa carrière professionnelle. L’auteur décortique les relations familiales et la culpabilité maternelle face à cette situation.

Les chapitres sont assez courts avec une alternance des points de vue ce qui donne un rythme assez soutenu, bien mené, on ne s’ennuie jamais. En effet, on se pose plein de questions et il est bien difficile de se faire une idée sur ce qui s’est passé. Trixie était amoureuse de Jason et quand il l’a quittée son monde s’est effondré. Elle voulait une vengeance et cela provoque chez le lecteur un fort questionnement.

Le personnage du père est aussi très fort du fait de son passé qui nous est révélé au fur et à mesure et jette une voile de suspicion sur toute cette histoire.

C’est très bien construit, l’intrigue est très bien menée et le lecteur est en questionnement continuel jusqu’au dénouement.

Bref, La couleur de la neige est un très bon roman, très plaisant à lire, une nouvelle belle découverte de la plume de l’auteure dont je suis fan.

Pour finir un petit mot sur l’auteure :

Image associée

Jodi Picoult est née en 1966 à Long Island, dans l’État de New York. Après avoir étudié la littérature à Princeton et les sciences de l’éducation à Harvard, elle se consacre à l’écriture à partir des années 1990. Son œuvre, traduite en trente-sept langues, compte vingt-trois romans, dont dix ont paru en France aux Presses de la cité et aux éditions Michel Lafon.

LITTERATURE CONTEMPORAINE

Le gang des rêves – Luca Di Fulvio

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Le gang des rêves – Luca Di Fulvio – Editions Slatkine et compagnie – 2 juin 2016 – traduction Elsa Damien –  720 pages – 23 €

Résumé :

New York ! En ces tumultueuses années 1920, pour des milliers d’Européens, la ville est synonyme de  » rêve américain « . C’est le cas pour Cetta Luminata, une Italienne qui, du haut de son jeune âge, compte bien se tailler une place au soleil avec Christmas, son fils. Dans une cité en plein essor où la radio débute à peine et le cinéma se met à parler, Christmas grandit entre gangs adverses, violence et pauvreté, avec ses rêves et sa gouaille comme planche de salut. L’espoir d’une nouvelle existence s’esquisse lorsqu’il rencontre la belle et riche Ruth. Et si, à ses côtés, Christmas trouvait la liberté, et dans ses bras, l’amour ?

Mon avis :

Tenir en haleine et garder le lecteur dans les pages d’une roman pendant plus de 700 pages est un pari risqué. Mais Luca Di Fulvio l’a fait et très bien fait. Dès les premières pages l’écriture m’a conquise. Fluide mais travaillée, elle m’a emportée dans l’histoire. Et le personnage de Cetta qui ouvre ce roman m’a touchée en plein cœur. S’en était fini de moi, j’étais embarquée dans cette longue épopée romanesque et j’ai dévoré ce pavé en 7 jours.

Quand je lis, j’aime me faire le film dans ma tête, imaginer les personnages et ca l’a tout de suite fait avec ce roman. Christmas était Léonardo Di Caprio et dans ma tête défilaient les belles images provoquées par cette lecture envoûtante. L’auteur a su décrire et travailler ses personnages, le contexte et l’ambiance qui font qu’on a l’impression de lire un film. Il n’y a pas de personnages superflus ou inutiles, tous apportent quelque chose à l’histoire et on prend plus ou moins de plaisir à les suivre.

C’est une belle chronique de la vie à l’américaine des années 20 entre le milieu mafieux, la prostitution comme mode de survie, la montée en puissance du cinéma et l’annonce des dérives liées à l’appât du gain et du toujours plus sensationnel. C’est aussi une belle preuve de ce que les rêves sont le moteur qui anime notre vie. Quand on a un rêve, qu’on y tient réellement, alors tout est possible et on peut y arriver, peu importe d’où on vient et peu importe les obstacles sur le chemin.

Bref, Le gang des rêves est un COUP DE COEUR monumental qui se place en 2eme position derrière mon coup de cœur intersidéral de tous les temps (L’ombre du vent de Carlos Ruiz Zafon). 700 pages de bonheur livresque, une écriture sublime, une histoire passionnante, des personnages attachants et émouvants, de l’humour, de l’amour, du suspens, aucun ennui, j’ai adoré.

Pour finir un petit mot sur l’auteur :

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Luca Di Fulvio est un homme de théâtre et un écrivain italien, auteur de roman policier, de fantastique et de littérature d’enfance et de jeunesse. Publié en 1996, son premier roman, « Zelter », est une histoire de vampire. Luca Di Fulvio est devenu l’un des nouveaux phénomènes littéraires à suivre avec la sortie de « Le gang des rêves » (« La gang dei sogni », 2008) publié en France en juin 2016 chez Slatkine & Cie et premier tome d’une forme de trilogie. Plébiscité par les libraires et les lecteurs, le livre, qui raconte le New York des années 20 par les yeux d’un jeune Italien, s’est lentement mais sûrement transformé en best-seller. Suivra, un an plus tard, « Les enfants de Venise » (La ragazza che toccava il cielo, 2013) puis « Le soleil des rebelles » (2018).

LITTERATURE CONTEMPORAINE

La tristesse des éléphants – Jodi Picoult

la tristesse des elephants

La tristesse des éléphants – Jodi Picoult – Actes Sud – traduction Pierre GIRARD – janvier 2017 – 23.00 €

Résumé :

Jenna avait trois ans quand a inexplicablement disparu sa mère Alice, scientifique et grande voyageuse, spécialiste des éléphants et de leurs rituels de deuil. Dix années ont passé, la jeune fille refuse de croire qu’elle ait pu être tout simplement abandonnée. Alors elle rouvre le dossier, déchiffre le journal de bord que tenait sa mère, et recrute deux acolytes pour l’aider dans sa quête : Serenity, voyante extralucide qui se prétend en contact avec l’au-delà ; et Virgil, l’inspecteur passablement alcoolique qui avait suivi – et enterré – l’affaire à l’époque.

Mon avis :

Fan inconditionnelle de Jodi Picoult je prends un énorme plaisir à lire chacun de ses romans qui sont toujours passionnants et émouvants, des valeurs sûres pour passer un bon moment livresque. Et La tristesse des éléphants ne déroge pas à la règle et même si j’ai un peu moins aimé que mes autres lectures, il n’en reste pas moins un très bon roman qu’on prend plaisir à lire et où on apprend des choses.

Comme à son habitude l’auteur traite d’un sujet en profondeur et l’insert avec brio dans un roman à l’intrigue bien ficelée. Dans ce roman l’auteure nous fait entrer dans l’univers des éléphants.

Au travers d’une histoire basée sur la disparition d’Alice, une scientifique passionnée d’éléphants, quand sa petite fille Jenny n’avait que trois ans et l’enquête de la jeune Jenny 10 ans plus tard pour comprendre ce qui s’est passé, l’auteure nous plonge dans les rapports entre les mamans éléphants et leur bébés, sur les rituels mis en place quand les éléphants doivent affronter la perte de leur bébé. L’auteure, par ce biais, creuse en profondeur les relations mère/enfant et les comparaisons entre la maternité éléphantesque et humaine sont passionnantes et font énormément réfléchir, on y apprend beaucoup. J’ai beaucoup aimé ces parties consacrés aux éléphants par le jeu de retours en arrière sur la vie d’Alice avant sa disparition.

L’enquête qui se situe dans le présent est plus classique, on y suit Jenny la fille d’Alice qui harcèle Sérénity, une voyante, pour qu’elle l’aide et Virgil l’ancien policier qui avait mené l’enquête à l’époque. Les 3 personnages sont bien travaillés et on apprend à bien les connaître. J’ai eu une petite préférence pour Serenity, cette voyante qui a traversé bien des épreuves dans sa vie et qui rechigne à renouer avec le monde des prédictions et la pression de devoir mettre ses dons de voyance au service d’une enquête dont le résultat bouleversera ou non la vie d’une petite fille de 10 ans. Les relations entre nos 3 personnages s’étoffent au fil des pages et avec les retours en arrière on se retrouve pris dans l’engrenage et on a hâte de connaître la fin de cette histoire.

Pour moi il y a eu un petit déséquilibre entre les passages relatifs au passé que j’ai adorés et l’enquête dans le présent que j’ai suivie avec un peu moins d’entrain. Un sentiment de lecture tout juste sympa commençait à s’imposer quand je suis arrivée à la fin et là l’auteur m’a scotchée avec un truc que je n’avais absolument pas vu venir et qui a changé mon appréciation.

Alors même si ce roman n’est pas un coup de cœur (contrairement à toutes mes lectures précédentes de cette auteure) c’est tout de même une très belle lecture 

 

Pour finir un petit mot sur l’auteure :

Image associée

Jodi Picoult est née en 1966 à Long Island, dans l’État de New York. Après avoir étudié la littérature à Princeton et les sciences de l’éducation à Harvard, elle se consacre à l’écriture à partir des années 1990. Son œuvre, traduite en trente-sept langues, compte vingt-trois romans, dont dix ont paru en France aux Presses de la cité et aux éditions Michel Lafon.