POLARS/THRILLERS

Tu tairas tous les secrets – Hervé Jourdain

Tu tairas tous les secrets de Hervé Jourdain paru chez Fleuve noir le 11.10.2018 et chez Pocket le 27.08.2020- 448 pages

Résumé :

Une femme est retrouvée morte dans le parc naturel des Ardennes.
À quelques kilomètres de là, le corps d’une autre est repêché dans la Seine.

Sur le pull que portait la première victime, l’ADN de l’épouse d’une chef de brigade de la PJ de Paris.
Au cou de la deuxième, un curieux médaillon en forme de chouette.

Le commande Guillaume Desgranges est chargé de l’enquête parisienne. Et ce qui se passe dans les Ardennes, il refuse d’en entendre parler : il a élevé seul son fils et remué ciel et terre pour retrouver celle qu’il aimait. Le temps a passé. Son évaporation ne regarde qu’elle, à présent, où qu’elle soit.
La brigadière Zoé Dechaume ne l’entend pas de cette façon et n’a qu’une idée en tête : remonter la piste ardennaise. Alors, en toute clandestinité, et en duo avec sa coéquipière Lola Rivière, elle va se lancer sur les traces d’une femme qu’elle ne connaît pas, mais dont elle a toutes les raisons de penser qu’elle vit encore.

Entre Paris, la Belgique et les Ardennes, mettant en péril leurs carrières et bien plus encore, les deux jeunes femmes vont se heurter aux secrets qui contraignent au silence, écorchent, et finissent par tuer ceux qui les portent.

Mon avis :

J’avais repéré ce roman sur les étals d’une librairie, je l’avais pris puis reposé et l’avis d’Anaïs (Anaïs serial lectrice) m’avait fait regretter mon choix alors quand je suis tombée dessus dans les rayons de ma bibliothèque, là je n’ai pas hésité et l’ai emprunté. Et ce fût finalement une bonne solution car si j’ai bien aimé cette lecture, elle ne m’a pas emballée plus que ça.

Tu tairas tous les secrets est un pur polar français sympathique à lire et où les femmes prennent le pouvoir mais dans lequel il m’a manqué une pointe de densité dans l’intrigue pourtant promise par la quatrième de couverture.
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Ce polar a toutes les qualités d’un polar écrit par quelqu’un de la « maison »; il n’y a pas à dire, seuls les policiers savent retranscrire fidèlement cette ambiance que j’apprécie beaucoup. C’est direct, fluide ca se lit tout seul.
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On suit deux enquêtes sur des meurtres de femmes, menées principalement par des femmes policiers. Et quelles femmes !!! Deux enquêtrices qui n’ont pas froid aux yeux et qui n’ont pas peur de désobéir. Je les ai beaucoup aimées ces deux fliquettes, du début à la fin.
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Au niveau des deux enquêtes il y en a une qui se résout assez vite finalement, trop vite à mon goût et l’autre prend une tournure inattendue, juste au moment où je commençais à ressentir le manque de rythme. Timing parfait. La deuxième moitié se dévore dans une ambiance très dynamique et tendue donc très appréciable.
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Mais si j’ai bien aimé globalement l’histoire et les thèmes abordés, il m’a manqué quand même certains éléments espérés à la lecture de la quatrième de couverture et trop de questions sont restées en suspens pour que ce soit une totale réussite.
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C’est un très bon polar qui fait le job que j’ai bien aimé mais pas autant que je l’espérais. Une bonne lecture tout de même.

HISTORIQUE·LITTERATURE CONTEMPORAINE·POLARS/THRILLERS

Darktown – Thomas Mullen

Darktown de Tomas Mullen paru chez Rivages le 4.03.2020 – 500 pages – traduction Anne-Marie Carrière

Résumé :

Atlanta, 1948. Répondant aux ordres d’en haut, le département de police d’Atlanta est forcé d’embaucher ses premiers officiers noirs. Parmi eux, les vétérans de guerre Lucius Boggs et Tommy Smith. Mais dans l’Amérique de Jim Crow, un flic noir n’a pas le droit d’arrêter des suspects, de conduire des voitures de police ou de mettre les pieds dans les locaux de la police… Quand une femme métisse disparaît après avoir été vue pour la dernière fois dans la voiture d’un édile blanc, Boggs et Smith soupçonnent leurs collègues de vouloir étouffer l’affaire. Leur enquête les confrontera à un policier brutal qui dirige depuis longtemps le quartier.

Mon avis :

Darktown est un excellent roman qui mêle très habilement intrigue policière et roman historique sur l’intégration des premiers policiers noirs dans une Amérique encore très ségrégationniste de la fin des années 40.
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Boggs et Smith, deux anciens combattants, font partie des huit premiers noirs à avoir été recrutés, sous la contrainte du mouvement naissant pour les droits civiques des noirs, dans la police d’Atlanta. Révoltés par l’indifférence totale face au meurtre d’une jeune femme noire et malgré les restrictions qu’on leur impose dans l’exercice de leurs fonctions, ils décident de mener, au péril de leur vie, leur propre enquête pour trouver le coupable. Parce que s’ils sont bien policiers, ils ne peuvent pas mener d’enquête, ne peuvent circuler qu’à pied et toute interpellation n’est possible que par le concours de leurs « collègues » blancs. Et même leur uniforme de policier n’est qu’un faible rempart contre la haine raciale de certains blancs.

Dès les premières pages on est révoltés par ce qu’on lit, on est emportés dans un tourbillon de violence et de haine.

L’auteur a su créer une double tension dans ce roman qui attrape le lecteur et le kidnappe entre les pages jusqu’à la fin. Au suspense de savoir si nos deux policiers noirs vont réussir à trouver le coupable du meurtre s’ajoute celui de savoir s’ils vont, eux même, s’en sortir indemnes.

Eux qui avaient survécu jusqu’à l’âge adulte grâce à leur prudence et à leur discrétion, étaient tenus de patrouiller dans Darktown d’un pas lourd, dos droit et menton relevé, alors qu’ailleurs, en civil, ils devaient se faire tout petits, voire transparents.

Tout le contexte historique de cette époque est très bien présenté, tous les aspects en sont bien décortiqués et c’est un vrai plaisir de lecture.
Sans jugement, l’auteur dresse le portrait d’une époque qui, malheureusement, n’est pas encore totalement disparue de nos jours.

J’ai tout aimé dans ce roman, le parallélisme des deux duos de policiers, les deux policiers noirs auxquels on s’attache très vite, les deux policiers blancs qui interpellent le lecteur et donnent chacun une image de certains comportements.

C’est passionnant, j’ai énormément aimé cette lecture qui m’a fait penser aux romans de Jodi Picoult, mon autrice préférée pour sa capacité à traiter des questions essentielles de société en les intégrant dans des intrigues prenantes. Thomas Mullen a fait exactement pareil ici avec ce premier tome d’une série que j’ai dévoré. Et j’ai déjà le tome suivant Temps noirs dans ma PAL que j’ai trop hâte de lire.

JEUNESSE·POLARS/THRILLERS

Jefferson – Jean-Claude Mourlevat

Jefferson de Jean-Claude Mourlevat – Illustré par Antoine Ronzon – chez Gallimard-jeunesse paru le 1.03.2018 – 272 pages

Résumé :

En ce radieux matin d’automne, le hérisson Jefferson décide d’aller chez son coiffeur se faire raffraîchir la houpette. Comment pourrait-il imaginer, alors qu’il arrive plein d’entrain au salon « Défini-Tif », que sa vie est sur le point de basculer ?
Accusé d’un meurtre qu’il n’a pas commis, le brave Jefferson, 72 cm de frousse et de courage, est jeté dans une aventure qui le mènera, pour le meilleur et pour le pire, au pays des êtres humains.

Dans un polar haletant, parfois féroce, mais où dominent la tendresse, l’amitié et le bonheur de vivre, Jean-Claude Mourlevat aborde de façon inédite la question de notre rapport aux animaux.

Mon avis :

La classe de ma fille lit les romans du prix des incorruptibles de l’année précédente et c’est dans ce cadre là qu’elle a ramené ce roman à la maison. Elle l’a lu, l’a bien aimé et m’a réclamé le même genre de romans policiers. J’avais lu le résumé pour voir de quoi il était question et je suis tombée sous le charme. Le ton du résumé m’a donné envie à moi la quadragénaire de lire une histoire pour les 10-12 ans. Et bien figurez-vous que je ne regrette absolument pas tellement je me suis régalée.

Une formidable histoire, un roman « policier » jeunesse qui n’a rien à envier aux romans du même genre pour les adultes.

L’écriture est soignée, belle, teintée d’humour et très agréable a lire.

Dans un monde où le pays des humains côtoie le pays des animaux, l’histoire met en scène un petit hérisson se retrouve accusé d’un meurtre qu’il n’a pas commis. Avec son ami Gilbert, un jeune cochon, ils partent en voyage organisé au pays des humains afin de découvrir qui a bien pu assassiner Monsieur Edgar, blaireau, coiffeur au pays des animaux. Et ce voyage va se révéler palpitant.

On retrouve tous les codes du roman policier, un héros accusé à tort qui décide de mener l’enquête pour prouver son innocence, des questions qui se posent, des péripéties qui dynamisent le récit et un dénouement qui répond à toutes nos attentes. C’est dynamique, drôle et fort en même temps. L’auteur en profite pour délivrer des messages modernes sur le respect envers les filles, l’amitié, la cause animale, la solidarité et l’entraide.

L’intrigue est très bien construite, simple mais addictive, on prend un énorme plaisir à suivre Jefferson et Gilbert dans leurs aventures au pays des humains pour débusquer les assassins.

On ne s’ennuie jamais, c’est un beau roman d’aventures sur fond d’enquête qui ravira les jeunes lecteurs férus d’action, d’humour et de belles histoires.

Bref, j’ai énormément aimé cette lecture, ma fille aussi et je suis sûre que vous l’aimerez aussi.

Toujours pas convaincu? Il a aussi obtenu les prix suivants :

PRIX QUAI DU POLAR 2019

PRIX DES LIBRAIRES DU QUÉBEC 2019

PRIX LECTURE LA BOÎTE À LIVRES (CM2) 2019

PRIX DU LIVRE JEUNESSE DES MONTS D’OR 2019

PRIX DES EMBOUQUINEURS 2018-2019

PRIX JE LIS JE SUIS 2019

PRIX DE L’ESTUAIRE 2019

PRIX DES INCORRUPTIBLES 2019 NIVEAU CM2 – 6ème

Et croyez-moi c’est largement mérité !!!

POLARS/THRILLERS

Némésis – Xavier Masse

Némésis de Xavier Masse chez Taurnada – 5 novembre 2020 – 320 pages

Résumé :

« David… ? C’est moi, c’est Vincent ! Il faut que tu viennes ! Il faut que tu me rejoignes dans notre village d’enfance… il s’est passé quelque chose… c’est horrible, je n’ai jamais vu ça !… »
Une disparition anormale, un meurtre sans précédent, un village divisé entre croyances et superstitions, une atmosphère étouffante…
David et Vincent, deux gosses d’Assieu devenus flics, vont s’immerger dans cette enquête, et sans le savoir vont descendre aux portes de l’enfer…

Mon avis :

J’avais beaucoup aimé L’inconnue de l’équation de cet auteur lu également grâce à un partenariat avec les éditions Taurnada alors quand Joël m’a proposé cette nouvelle lecture j’ai foncé, d’autant plus que chaque lecture de cette maison d’édition a été un bon moment de lecture. Et Némésis n’a pas dérogé à la règle, j’ai énormément aimé cette lecture.

On suit deux policiers, David et Vince, amis depuis l’enfance, qui se retrouvent dans leur village natal, l’un y vivant toujours, l’autre y revenant pour les besoins de l’enquête, pour arrêter un tueur qui s’en prend à des bébés….Et dès les premières pages l’auteur donne le ton, cette lecture va être une source d’émotions fortes. Et effectivement la nature horrible des crimes perpétrés ne peut que vous retourner.

Ca démarre fort, c’est rythmé, haletant, c’est un vrai bon polar qui vous attrape et qui ne vous lâche plus. Pas d’alternance de point de vue, on suit vraiment les deux policiers dans leur enquête et dans leurs réflexions. On vit avec eux les courses poursuites, les discussions avec les différents intervenants de cette histoire. On est vraiment plongés dans cette enquête qu’on a l’impression de mener nous-même en même temps que David et Vince.

L’intrigue est bien construite, l’auteur nous balade, évoque des pistes dans lesquelles le lecteur s’engouffre, on ne s’ennuie pas un seul instant et quand on croit arriver au bout de cette macabre histoire, l’auteur nous surprend encore en faisant basculer cette lecture. On passe d’un polar déjà bien prenant vers un thriller très sombre et qui interpelle de par la thématique révélée dans les dernières pages. Une thématique intéressante et qui provoque une réflexion personnelle que j’ai beaucoup aimée.

Bref, ce fût encore une belle lecture que je vous recommande vivement. Xavier Masse est un excellant auteur qui sait vous faire passer une très bon moment de lecture, un auteur à suivre assurément.

Je remercie encore une fois Joël des éditions Taurnada pour sa confiance

HISTORIQUE·POLARS/THRILLERS

Le violoniste – Mechtild Borrmann

Le violoniste de Mechtild Borrmann paru le 6.01.2016 chez Le livre de poche

Résumé :

Moscou, 1948. Alors que le célèbre violoniste Ilia Grenko quitte la salle de concert sous un tonnerre d’applaudissements, son Stradivarius à la main, il est arrêté par le KGB, sans comprendre ce qu’on lui reproche. Après des jours de privations, d’humiliations et d’interrogatoires, Ilia signe des aveux absurdes qui le condamnent à vingt ans de goulag. Sa famille est envoyée en exil. Et son violon, d’une valeur inestimable, disparaît à jamais.
Deux générations plus tard, Sacha, le petit-fils d’Ilia, se met en quête du Stradivarius et découvre l’histoire de sa famille, broyée par le régime totalitaire et ses hommes de main, indifférents à toute dignité humaine.

Mon avis :

J’ai découvert Mechtild Borrman avec son roman Sous les décombres qui m’avait tellement emportée que j’ai eu envie de découvrir ses autres romans alors quand je suis tombée sur Le violoniste , je n’ai pas hésité…et ce fût encore une belle lecture même si j’ai été moins touchée par cette lecture.

Le violoniste est un bon thriller historique qui nous emmène en 1948 aux côtés d’Ilia Grenko, musicien talentueux, qui se retrouve arrêté à la sortie d’un concert sans avoir le temps de parler à sa femme Galina. Son étui à violon contenant son stradivarius, disparaît en même temps que lui. Galina sa femme va devoir assurer sa survie et celle de ses enfants tout en cherchant à savoir ce qui est arrivé à son époux.

En 2008, Sasha Grenko se retrouve embarqué dans une course poursuite qui le conduira à découvrir les secrets de cette sombre histoire.

En alternant les deux époques, l’auteure nous raconte les histoires d’Ilia, de Galina et de Sasha. La vie dans le goulag, les atrocités, les difficultés, la peur, tout y est et donne envie de savoir comment Ilia et Galina vont s’en sortir. L’époque actuelle avec Sasha, dynamique et rythmée, trop rapide à mon goût m’a laissé un peu de marbre. J’ai aimé suivre les personnages mais j’ai trouvé qu’ils manquaient un peu de profondeur et ils n’ont pas su provoquer chez moi ces sentiments d’empathie et de compassion que j’aime ressentir dans mes lectures.

Peut-être être qu’à cause de mon énorme coup de coeur pour Sous les décombres j’en attendais trop de cette lecture…

Cependant, l’intrigue est bien menée, on reste embarqué dans l’histoire et la révélation finale est surprenante et effrayante, ce qui en fait une très bonne lecture.

POLARS/THRILLERS

Révélée – Renée Knight

Révélée de Renée Knight chez Fleuve en 2015 et chez 10/18 en 2016

Résumé :

Catherine ne sait plus comment ce livre lui est parvenu, mais depuis qu’elle l’a commencé, elle ne dort plus. Angoissée, obsédée par cette lecture, elle ne parvient pourtant pas à la terminer, terrifiée par ce que la fin pourrait révéler. Car le personnage de ce livre, c’est elle. Elle en est convaincue. Et l’auteur, E. J. Preston, y expose un secret qu’aucune personne vivante n’est censée connaître. Derrière ce pseudonyme, se cache Stephen Brigstocke. Cet ancien professeur voit sa vie déraper doucement et sûrement depuis le décès de son épouse. Jusqu’au moment où il découvre dans les affaires de celle-ci les photos d’une femme sur une plage et posant nue dans une chambre d’hôtel. Stephen n’a alors plus qu’un but : voir sombrer celle qu’il juge être la source de son malheur…

Mon avis :

Renée Knight est réalisatrice, productrice et auteur de documentaires pour la télévision et le cinéma. Révélée est son premier roman. Best-seller en Angleterre, traduit dans le monde entier et en cours d’adaptation cinématographique, ce roman fût une très belle lecture qui frôle le coup de cœur.

Contrairement aux thrillers anglais classiques, il démarre sur les chapeaux de roue et la tension installée dès les premières pages se poursuit jusqu’à la révélation qui vous retourne le cerveau.

C’est un pur thriller psychologique qui explore en profondeur la nature humaine, les relations de couple et d’autres thèmes qu’il serait cruel de révéler ici.

Tout commence avec un livre « Elle l’observe, posé à l’envers, encore ouvert tel qu’elle l’a laissé : ce livre auquel elle s’est fiée. Les premiers chapitres l’on amadouée et mise en confiance, ils lui ont procuré un sentiment de confort tout en lui laissant deviner le léger frisson à venir, le petit quelque chose qui l’incitait à poursuivre sa lecture, mais sans fournir aucun indice sur ce que le livre lui resservait. Il l’a appâtée, attirée dans ses pages, toujours plus loin, jusqu’à ce qu’elle se rende compte qu’elle était prise au piège. Alors les mots ont ricoché dans sa tête et claqué dans sa poitrine, les uns après les autres. Comme si toute une file de gens avait sauté devant un train et qu’elle, conductrice impuissante, était incapable d’éviter la collision fatale. Trop tard pour freiner. Impossible de faire machine arrière. Malgré elle. Catherine s’est retrouvée coincée dans les pages du livre » et moi aussi par la même occasion.

Catherine est une quadragénaire qui vient d’emménager dans un nouvel appartement avec son mari Robert, après le départ, un peu forcé, de leur fils Nicholas pour vivre sa vie d’adulte. On ressent assez vite une certaine tension, une vie de famille assez particulière finalement. Catherine apparaît froide et distante, accaparée par son métier de journaliste visant à dénoncer les actes de pédophilie, elle semble être une femme droite et intègre, plus en phase avec sa vie professionnelle qu’avec sa vie de mère et de femme. Mais elle a un secret, qu’elle pensait ne jamais voir refaire surface et pourtant….ce livre qu’elle dévore n’est pas une lecture anodine, elle en est l’héroïne, et ce qu’elle y lit va bouleverser sa vie.

Construite sur une alternance de chapitres entre Catherine et l’auteur du livre, l’intrigue est machiavéliquement orchestrée, on ne voit rien venir, on dévore les pages pour connaître tous les tenants et les aboutissants de cette histoire.

Le seul petit bémol qui fait s’envoler le coup de cœur pour cette lecture c’est l’épilogue. Je crois que Mattias Köping a définitivement mis fin à mon goût pour les « happy end » et cela s’est vérifié ici. Si la révélation est une vraie claque qu’on ne voit absolument pas venir et qu’on se prend en plaine face, elle arrive trop tôt ; elle aurait dû être le point final de cette lecture et nous laisser ainsi, abasourdi et estomaqué. Parce que ce sont vraiment les sentiments ressentis à ce moment-là. Sauf qu’il reste encore 50 pages, des pages qui nous font douter encore de connaître le fin mot de l’histoire, qui nous font espérer une nouvelle fin….qui ne s’est pas révélée à la hauteur de ce que j’attendais au regard de la qualité de l’intrigue qui s’était déroulée sous mes yeux. J’ai espéré, attendu un twist final qui n’est pas venu. J’aurai préféré une fin plus punchy.

Mais malgré tout cette lecture est une totale réussite. Pour un premier roman, Renée Knight a mis la barre très haute en se démarquant de tous ses compatriotes anglais. C’est le meilleur thriller anglais que j’ai lu jusqu’à ce jour, rythmé, passionnant, maintenant une tension constante pendant quasi tout le récit, un suspense exceptionnel. J’ai énormément aimé cette lecture.

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Renée Knight revient le 27 août 2020 avec son nouveau roman qui sera publié chez Fleuve et je peux vous assurer que moi je serai au rendez-vous

Résumé :

Il n’y a qu’un pas entre la loyauté…et l’obsession.

Regardez autour de vous. Qui détient le plus de pouvoir dans la pièce ? Est-ce celui qui parle le plus fort ou celui qui a le plus d’argent ?
Ou peut-être est-ce quelqu’un comme Christine Butcher : une figure douce et invisible, un témoin silencieux lorsque les informations sont partagées et les secrets murmurés.
Quelqu’un qui, tranquillement, parfois même sans le vouloir, accumule des connaissances sur ceux qu’elle est venue servir — ceux qui ne vont pas faire attention à elle.
Mais lorsque quelqu’un comme Christine Butcher est poussé à bout, elle pourrait bien devenir la personne la plus dangereuse et la plus puissante de la pièce…

POLARS/THRILLERS

Resurrection bay – Emma Viskic

Resurrection bay d’Emma Viskic paru le 13.02.2020 aux éditions du Seuil

Résumé :

Caleb Zelic, détective privé à Melbourne, est bien décidé à retrouver le meurtrier de son meilleur ami Gary, un flic intègre, retrouvé égorgé chez lui. Mais Caleb est sourd depuis l’enfance et lire sur les lèvres peut parfois porter à confusion… Il sait toutefois parfaitement lire les expressions et le moindre geste de ses interlocuteurs. De plus, Caleb n’oublie jamais un visage. Avec l’aide de son associée Frankie, ex flic alcoolo, il mène son enquête mais se fait brutalement agresser. Et Frankie disparaît. Blessé, aux abois, il se réfugie chez son ex-femme à Resurrection Bay, sa ville natale.

Alors qu’il commence à remonter le fil des derniers événements menant à la mort de Gary, il réalise que tous autour de lui ont quelque chose à cacher…

Mon avis :

Résurrection bay est le premier roman d’Emma Viskic, clarinettiste professionnelle et professeure de musique et il l’a propulsée en tête des ventes dans son pays puis en Angleterre après qu’il ait remporté le Ned Kelly Award en 2016 ainsi que le Davitt Award dans trois catégories.

Resurrection bay est un bon polar, rythmé, sans temps mort, avec une intrigue bien ficelée servie par un personnage principal atypique. En effet, Caleb Zelic, détective privé à Melbourne, sourd depuis l’enfance, peut lire sur les lèvres pour peu qu’on le regarde en face et qu’on articule mais il ne comprend pas forcément tout ce qu’on lui dit. Il peut lire également les expressions et le moindre geste de ses interlocuteurs et surtout il n’oublie jamais un visage. Aidé par son associée et amie Frankie, ex flic, ex alcoolique, il enquête sur la mort de son ami Gary, égorgé par des méchants alors qu’il aidait Caleb dans une enquête sur un cambriolage. Et cette enquête menée tambour battant, sans laisser au lecteur le temps de respirer, va conduire Caleb à se dépasser.

Si l’on peut regretter une écriture (ou une traduction) un peu alambiquée, cherchant vainement à se faire poétique, et un trop léger aspect australien de cette histoire, ce roman n’en demeure pas moins un très bon polar qui se lit bien, vite et qui tient sa promesse d’une enquête prenante et au dénouement convaincant.

L’écriture m’a semblé quelque peu forcée et manquant parfois de fluidité. Les phrases sont parfois très courtes, sans queue ni tête ce qui donne une lecture hachée peu cohérente avec le rythme soutenu de cette histoire. C’est un style auquel il faut s’habituer afin d’entrer pleinement dans l’ambiance.

Si ce n’est que l’histoire se passe près de Melbourne en Australie, on ne ressent pas vraiment la réalisme du pays dans lequel se déroule cette intrigue. Je m’attendais à un plus fort accent sur le côté australien, tant dans les lieux que dans les personnages. Là on pourrait tout aussi bien être en Angleterre ou aux Etats-Unis tant le lieu de situation de l’intrigue n’est pas marqué.

Mais l’auteure rattrape ces petits défauts par une intrigue haletante et originale dans la personnalité du héros qui est très attachant. Il refuse de faire jouer son handicap et préfère se débrouiller pour réussir à lire sur les lèvres de ses interlocuteurs…ou pas, ce qui donne des situations et des conversations parfois assez loufoques. On ressent très bien, en tant que lecteur, les difficultés qu’il peut rencontrer pour comprendre les autres. On sent bien le travail de l’auteur sur le thème de la surdité, de ses conséquences et des limites que ce handicap cause à ceux qui en sont victimes. A travers les échanges entre Caleb et différents personnages, l’auteur explore les différentes façon de communiquer avec un malentendant.

L’auteure nous plonge dans le bain dès les premières pages en nous faisant assister au décès de Gary dans les bras de Caleb et à son interrogatoire par des policiers assez perturbés par le comportement de Caleb. Il se retrouve malgré lui dans une situation complexe et son envie de savoir ce qui s’est passé va le plonger dans la tourmente. Et nous aussi, par la même occasion. L’auteure arrive à maintenir la tension en continu, plaçant judicieusement les rebondissements pour rendre ce polar trépidant et haletant. On est pris complètement dans le déroulement des évènements, on ne voit pas les pages défiler et c’est très agréable de se sentir happé comme ça, d’avoir envie de tourner les pages pour connaître la fin. Et la tension ne redescend qu’à la dernière ligne de ce court polar pour le grand plaisir du lecteur.

J’ai bien aimé cette lecture et je lirai avec plaisir les autres enquêtes de Caleb Zelic déjà parues en Australie dès qu’elles seront traduites et publiées en France (message subliminal si par hasard les éditions du Seuil passaient par là et avaient envie de renouveler l’expérience)

POLARS/THRILLERS

T’en souviens-tu mon Anaïs? et autres nouvelles de Michel Bussi

paru le 4.01.2018 aux éditions Pocket

Quatrième de couverture :

Voilà treize jours qu’Ariane a posé ses valises dans cette villa de la Côte d’Albâtre. Pour elle et sa fille de 3 ans, une nouvelle vie commence. Mais sa fuite, de Paris à Veules-les-Roses, en rappelle une autre, plus d’un siècle plus tôt, lorsqu’une fameuse actrice de la Comédie-Française vint y cacher un lourd secret. Se sentant observée dans sa propre maison, Ariane perd peu à peu le fil de la raison…

Bienvenue au pays de Caux, terre de silences, de pommiers et de cadavres dans les placards…

Dans les romans de Michel Bussi, vous étiez surpris jusqu’à la dernière page…
Dans ses nouvelles, vous le serez jusqu’à la dernière ligne.

Mon avis :

T’en souviens-tu mon Anaïs ? et autres nouvelles de Michel Bussi est un recueil de nouvelles agréable à lire où l’auteur nous livre 4 histoires bien différentes où il est question de faux semblants et de manipulation.

Le rythme est irrégulier, parfois lent et plat mais relevé par la fin, parfois prenant mais qui retombe à la fin.

J’en ai aimé une pour le côté touchant de l’explication finale, une autre m’a, à la fois, surprise et fait rire avec son twist final, une autre était bien mystérieuse et prenante et enfin une était originale dans la construction.

Toutes avaient des qualités et des défauts mais toutes m’ont fait passer un agréable moment de lecture et c’est bien là le principal ❤️❤️❤️

POLARS/THRILLERS

Dans la peau de Nicci French

paru le 10.05.2011 aux éditions Pocket

Quatrième de couverture :

Zoé, institutrice fraîchement débarquée à Londres, n’a qu’une hâte : se débarrasser de son appartement sordide acheté trop vite.

Jennifer, mère de famille bourgeoise, s’investit dans la rénovation de sa maison du nord de Londres.

Nadia, animatrice de spectacles pour enfants, essaie de remettre de l’ordre dans sa vie… et dans son appartement.

Ces trois femmes ont un point commun : un tueur les observe, les connaît, les aime, et leur écrit…

Mon avis :

Dans la peau de Nicci French est un pur thriller anglais.

On suit 3 femmes différentes, Zoé, Jennifer et Nadia, mais qui ont toutes reçu une lettre qui leur annonce à l’avance qu’elles vont mourir.

La construction de l’intrigue est très linéaire, avec comme seul point de vue celui de ces 3 femmes, le lecteur ne suit absolument pas l’enquête de police, il doit se contenter des discussions entre les femmes et les policiers.

Les personnages sont froids, on a du mal à s’y attacher même si on ressent un peu d’empathie en lisant comment elles vivent la situation et l’impact de ces lettres sur leurs vies.

Le couple d’auteurs a choisi de nous montrer à un moment qui est la personne qui envoie ces fameuses lettre et c’est perturbant, surtout quand on reste extérieur à l’enquête de police.

On ressent bien la tension de la menace et on attend avec impatience de savoir comment tout va se résoudre à la fin, avec en même temps la crainte que cette fin ne soit pas à la hauteur.

Tout se fait dans les dernières pages et c’est très bien fait, c’est un poil surprenant, c’est cohérent avec tout le reste, c’est crédible et ça fait le job.

Bref, ce n’est pas un coup de coeur mais cette première découverte thriller de Nicci French est une très bonne lecture. ❤️❤️❤️

POLARS/THRILLERS

Le miroir des âmes de Nicolas Feuz

paru le 21.08.2019 aux éditions Le livre de poche

Quatrième de couverture :

Lorsque le procureur Jemsen se réveille à l’hôpital, il ne lui reste que quelques bribes de souvenirs : le centre-ville de Neuchâtel, la terrasse d’un café, des visages souriants, puis l’explosion. Ensuite, le trou noir.
Tandis que le procureur, aidé de sa greffière, tente de remonter le fil de sa mémoire pour comprendre qui était visé par la bombe, deux policiers se lancent sur les traces d’un mystérieux tueur en série qui sévit dans la région. On le surnomme Le Vénitien à cause d’un procédé singulier : il coule du verre de Murano dans la gorge de ses victimes.

Un attentat sans commanditaire, des meurtres sans mobile apparent, tout est trouble dans ce polar essoufflant où se mêlent assassinats barbares, corruption politique, réseau de prostitution et mafia albanaise…

Mon avis :

Un rythme décoiffant, une intrigue passionnante mêlant enquête policière et quête de réponses pour le procureur amnésique, une plongée au coeur d’un réseau de prostitution, c’est le côté le plus noir des hommes qu’exploite l’auteur de façon très intelligente. Orchestré de main de maître, ce ballet entre les différents personnages, trépidant, captivant vous capture dès les premières pages et c’en est fini de votre vie personnelle, impossible d’en sortir avant la fin. Bref tout ce que j’aime dans un roman