LITTERATURE CONTEMPORAINE·PREMIER ROMAN

Le passeur – Stéphanie Coste

Le passeur de Stéphanie Coste paru aux éditions Gallimard le 7.01.2021 – 136 pages

J’aime beaucoup lire sur les histoires des migrants, ces hommes et ses femmes qui mettent leur vie en danger pour espérer avoir une vie meilleure dans un autre pays en prenant d’énormes risques pour essayer d’atteindre leur rêve. Tout ce que j’avais lu jusqu’alors, c’était du point de vue des migrants. Avec Le passeur, c’est du point de vue de celui qui « aide » les migrants à accomplir leur rêve qu’on se place. Oui mais voilà, Le passeur n’est pas un gentil dans l’histoire.

J’ai fait de l’espoir mon fonds de commerce .Tant qu’il y aura des désespérés, ma plage verra débarquer des poules aux œufs d’or. Des poules assez débiles pour rêver de jours meilleurs sur la rive d’en face

Seymoun, le plus puissant passeur de migrants de la côte libyenne vers Lampedusa, est un homme détestable, dépourvu de toute humanité, qui ne voit ces hommes, ces femmes et même ces bébés, qui, au péril de leur vie, tentent le voyage vers un monde qu’ils espèrent meilleur, que comme des marchandises à convoyer. C’est une lecture difficile car criante de réalise et de vérité.

A la veille d’une énième traversée, « la cargaison » c’est-à-dire le groupe de migrants qui se présente va perturber Seymoun et faire remonter des souvenirs de son passé. Le lecteur découvre alors tout ce qu’a vécu Seymoun et cela apporte un peu de lumière à cet homme si sombre, froid et inhumain.

la résilience finit par capituler sous le poids des chagrins

J’ai eu beaucoup de mal, émotionnellement, au début avec la personnalité de Seymoun, cette inhumanité, cette façon de traiter ses compatriotes, de rester complètement insensible, dénué de toute empathie. Et puis, quand on découvre ce qu’il a vécu avant, page après page, on se surprend à éprouver nous même un peu d’émotion positive pour cet homme que la vie n’a pas épargné.

On se dit Dieu va me donner du répit, des forces, du sursis. Puis on se demande à quel moment Dieu a enfilé les habits du Diable, et ses chaussures pour nous piétiner avec ?

C’est une histoire marquante, forte en émotions qui décrit de façon directe et très réaliste ce que vivent les migrants mais d’un point de vue totalement différent de ce qu’on lit habituellement sur le sujet. C’est une lecture que j’ai énormément aimée. L’autrice a une plume précise et directe qui donne toute sa force à cette histoire et est très agréable à lire. Je ne m’attendais pas à ressentir autant d’émotions différentes pendant cette lecture que j’ai terminée complètement scotchée.

Ce roman a été une très belle découverte pour moi et je vous recommande vivement de lire à votre tour cette histoire.

LITTERATURE CONTEMPORAINE·PREMIER ROMAN

La librairie de Téhéran – Marjan Kamali

La librairie de Téhéran de Marjan Kamali paru chez Hauteville le 18 août 2021 – 384 pages

La littérature du Moyen-Orient est un thème de lecture qui me plaît énormément depuis que j’ai dévoré tous les romans de Khaled Hosseini. Quand je suis tombée sur ce roman La librairie de Téhéran de Marjan Kamali paru aux éditions Hauteville pour le rentrée littéraire de septembre, je n’ai pas résisté à découvrir une autrice que je ne connaissais pas. Il s’agit d’un premier roman et si le résumé m’a bien plu, la lecture a été quelque peu perturbante. Au début de ma lecture j’ai été assez déçue de la façon dont se déroulait l’histoire et il m’a fallu attendre la dernière partie du roman pour apprécier pleinement cette histoire.

On suit Roja en 2013 qui va retrouver Bashman, son amour de jeunesse dans sa maison de retraite et enfin découvrir pourquoi il l’a abandonnée 60 ans plus tôt alors qu’ils avaient prévu de se marier. Ce jeune activiste politique, bien décidé à changer le monde qu’elle avait rencontré à La librairie de Téhéran, avec qui elle avait noué une relation amoureuse dans un pays mouvementé et qui n’a pas tenu sa promesse, l’épouser.

Après l’ouverture du roman où Roya, septuagénaire, mariée à Walter, se rend dans cette fameuse maison de retraite pour y retrouver Bahman, on bascule en 1953 au moment où Roya a rencontré Bahman dans cette librairie tenue par un homme charmant qui offrait la possibilité aux jeunes de découvrir tant des romans du pays que des romans étrangers. L’histoire qui se déroule alors sous nos yeux est assez sympa, la rencontre entre Roya et Bahman, l’amour qui nait entre eux jusqu’à vouloir se marier, la façon dont leurs parents respectifs voient les choses différemment, les relations tendues entre Roya et sa future belle-mère le tout sur fond de contexte politique instable dans lequel Bahman joue un jeu dangereux, tout cela se lit bien mais reste assez plat et trop lisse. Quand arrive le moment où Bahman n’est pas au rendez-vous et que Roya voit sa vie basculer, il n’y a aucune surprise puisqu’on sait dès le départ que nos deux amoureux ne sont plus ensemble. Cela m’a enlevé un peu de piment à cette longue partie où on découvre la naissance de leur amour car on sait qu’ils ne se marieront pas. J’ai donc trouvé cette première moitié de roman assez décevante, trop longue et manquant de dynamisme, d’autant plus qu’on devine assez facilement ce qui s’est passé et qu’on attend de voir comment l’autrice va amener le reste de l’histoire.

On bascule ensuite dans la vie qu’a eu Roya après cet évènement, son départ pour les Etats-Unis, la façon dont elle rencontre Walter et leur vie et si l’émotion était au rendez-vous à certains moments ce n’était pas non plus transcendant.

La dernière partie, celle où pointent les révélations et explications, de façon progressive et de plus en plus émouvante au fil des pages a, heureusement, relevé cette lecture. J’ai beaucoup aimé cette second moitié que j’ai trouvé beaucoup plus riche et profonde dans le traitement des personnages et de leurs comportements qui donnent un éclairage nouveau sur la lecture. Et la fin a été largement à la hauteur et a fait basculer cette lecture de « mouais » à « chouette ».

C’est donc une lecture qui s’est révélée être une bonne lecture au final pour un premier roman qu’il faut, à mon sens, découvrir sans en attendre trop. C’est une belle histoire d’amour, agréable et facile à lire.

LITTERATURE CONTEMPORAINE·PREMIER ROMAN

Canyons – Samuel Western

Canyons de Samuel Western paru chez Gallmeister le 6.06.2019 – 224 pages – traduction Juliane Nivelt

Résumé:

Idaho, 1970. Ward, sa petite amie Gwen, et Eric, le frère jumeau de cette dernière, partent chasser sous un ciel d’azur. La vie semble sourire à ces trois jeunes gens insouciants à peine sortis de l’adolescence. Mais par un coup cruel du destin, Ward tue accidentellement Gwen et anéantit ainsi à tout jamais leur avenir. Vingt-cinq ans plus tard, Ward, abîmé par l’alcool et hanté par le passé, recroise la route d’Eric. Sa rage intérieure a consumé son talent de musicien et fait le vide autour de lui. Le moment est désormais venu pour chacun d’affronter ses démons, et Ward invite Eric à une partie de chasse dans son ranch au pied des Bighorn Mountains. Les deux hommes se préparent alors à une nouvelle expédition : Ward espère y trouver sa rédemption, Eric sa vengeance.

Mon avis :

Tout commence par un terrible accident de chasse, terrible car tellement stupide…un fusil dans une main, chargé, un doigt qui appuie accidentellement, bêtement sur la détente, et malheureusement la tête de Gwen dans la ligne de mire. Voilà ce qui est arrivé lorsque Gwen, son frère jumeau Éric et son petit ami Ward étaient tous les trois, pour la dernière fois…de la vie de Gwen.
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Ce drame a eu un impact considérable sur la vie d’Éric, musicien talentueux qui a sombré. Ward ne s’en est guère mieux sorti même s’il s’est marié et a eu des enfants, son acte dramatique est resté dans ses pensées. Quand les 2 hommes se retrouvent 25 ans plus tard et décident de partir ensemble pour une chasse au cerf, que va-t-il se passer?
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J’ai globalement bien aimé cette lecture où on voit évoluer les sentiments des 2 hommes, cette histoire où la nature joue aussi un rôle. Entre vouloir tuer et pouvoir passer à l’acte il y a une différence. Cette expédition à la chasse au cerf est une occasion pour les 2 hommes de se retrouver, de s’expliquer et comme ils n’ont pas le même but, ce périple est source de tension.
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Cela étant je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages, si au début Eric m’a touchée, ce sentiment a été trop fugace et au final je suis ressortie de ma lecture assez mitigée dans mes sentiments. J’ai bien aimé mais j’ai trouvé que ça restait assez superficiel. Il m’a manqué un petit quelque chose pour faire de cette histoire une excellente lecture. Elle restera dans mes souvenirs une lecture sympathique mais sans plus.

COUP DE COEUR·HISTORIQUE·LITTERATURE CONTEMPORAINE·PREMIER ROMAN

L’hiver de Solveig – Reine Andrieu

L’hiver de Solveig de Reine Andrieu chez Préludes le 10.02.2021 – 448 pages

Résumé :

Été 1940. Dans la France occupée par les Allemands, les habitants sont contraints de donner gîte et couvert à l’ennemi. À Lignon, paisible bourg du Bordelais, les Lenoir, une famille de notables, doivent héberger Günter Kohler. Passée sa répulsion première, Noémie, la jeune épouse, éprouve une violente attirance pour l’adjudant qui vit désormais sous leur toit.
Printemps 1946. La guerre est terminée, mais elle a laissé derrière elle son lot de malheurs, et de nombreux déplacés. Parmi eux, une fillette, retrouvée assise sur un banc, dans un village non loin de Bordeaux. Qui est-elle ? d’où vient-elle ? et pourquoi semble-t-elle avoir tout oublié ? Justin, un gendarme de vingt-quatre ans, décide de la prendre sous son aile et de percer le mystère qui l’entoure.

Mon avis :

Ce roman il m’avait tapé dans l’œil dès que la maison d’édition en avait parlé sur Instagram en novembre dernier et j’attendais février avec impatience pour découvrir cette histoire sur un de mes thèmes préférés de lecture. Alors quand la maison d’édition me l’a proposé en service presse, c’était à nouveau Noël pour moi. Et je n’ai du tout été déçue après sa lecture.

Alternant des périodes pas si éloignées et les personnages, l’autrice nous offre une magnifique histoire, prenante et passionnante sur la seconde guerre mondiale.
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La parole est donnée à chaque personnage et c’est très agréable d’avoir les pensées de chacun des protagonistes. On se retrouve pris dans une intrigue savamment orchestrée où la tension s’amplifie au fil des pages et de l’écoulement du temps qui fait se rapprocher les deux « périodes » principales de cette histoire.
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L’aspect historique est très bien mené, on est vraiment immergés dans cette horrible période, on vit avec les personnages les événements qui se déroulent, on tremble avec eux car on sait qu’il va se passer quelque chose de dramatique mais dont on ignore encore tout.
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J’adore ce genre de romans où on est plongés au milieu d’une énigme, où on cherche nous-mêmes à trouver la solution et où on tourne chaque page avec frénésie parce que l’histoire est palpitante, parce que plus on avance plus on se rapproche du dénouement.
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Porté par une très belle plume, très agréable à lire, offrant une intrigue riche, dense et passionnante, ce roman se dévore d’une traite. Le commencer c’est accepter de ne pas pouvoir le lâcher avant la fin tant les personnages sont attachants.
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J’ai vraiment adoré cette lecture, c’est un coup de cœur que je vous recommande vivement de découvrir dès le 10 février 2021 en librairie.

Je remercie Maud des éditions Préludes de m’avoir envoyé ce roman dont j’attendais la parution avec impatience.

POLARS/THRILLERS·PREMIER ROMAN

La mystérieuse affaire de styles – Agatha Christie

La mystérieuse affaire de styles d’Agatha Christie parue aux éditions Le masque en 1991 – traduction Thierry Arson – 223 pages

Résumé :

Lorsque la richissime Emily Inglethorp est retrouvée empoisonnée dans son manoir de Styles, les soupçons se portent rapidement sur son très jeune mari, Alfred Inglethorp. Mais le verdict paraît trop évident au colonel Hastings, qui décide de faire appel à son vieux compagnon Hercule Poirot. Ce dernier met alors tout en œuvre pour découvrir à qui pourrait profiter le crime. Car il y a aussi les beaux-enfants de Mme Inglethorp, et Cynthia, la protégée de la défunte : tous auraient pu se procurer la strychnine qui a servi à la tuer…
Les maigres indices ne faciliteront pas la tâche d’Hercule Poirot et mettront à l’épreuve sa perspicacité légendaire…

Mon avis :

En 2021 j’ai décidé de lire les romans d’Agatha Christie où apparaît Hercule Poirot dans l’ordre. J’ai donc commencé avec La mystérieuse affaire de styles, qui est le premier roman d’Agatha Christie et aussi le premier roman où apparaît Hercule Poirot, son personnage fétiche et celui de la majorité de ses lecteurs.

Mrs Inglethorp meurt chez elle au petit matin dans des circonstances troublantes sans que les autres résidents de la maison réveillés en sursaut ne puissent rien y faire. Qui pouvait lui en vouloir au point de la tuer? Ses 2 fils issus de son premier mariage, son nouveau mari, ses domestiques ? Il faut dire que cette vieille dame n’était pas très aimée car bien que très généreuse « elle rappelait toujours aux gens ce qu’elle avait fait pour eux« .
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c’est donc la première fois qu’on voir apparaître Hercule Poirot, sollicité par son ami Hastings également ami avec un des fils de Mrs Inglethorp, pour résoudre cette mystérieuse affaire.
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Hercule Poirot mène l’enquête, il discute, interroge, fouine mais sans jamais nous donner aucun indice. Parce que ce n’est pas lui qui raconte, on n’est pas dans sa tête, toute l’histoire nous est racontée par Hastings. On reste éloignés du raisonnement d’hercule Poirot, seules ses petites conversations avec Hastings ou avec d’autres pourraient nous donner des pistes si l’on pouvait voir où il veut en venir. Mais ce n’est jamais le cas.
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C’est très rythmé sans temps mort, il y a des rebondissements des arrestations et des fausses pistes. Et si l’annonce du coupable m’a fait tiquer, l’explication détaillée, marque de fabrique du fameux détective, m’a finalement convaincue.
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Mais il y a quand même un petit bémol : il ne me semble pas que nous, lecteurs, puissions trouver le coupable autrement que par un coup de chance en misant sur le bon suspect. On ne se dit pas « ah mais bien sûr!! » quand à la fin on sait, l’explication finale ne nous ouvre pas les yeux en raccordant tous les indices qu’on avait sous le nez, on y apprend aussi des choses qu’Hercule Poirot a découvertes en « coulisses » et qui l’ont mis sur la piste du coupable. C’est frustrant.
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Cela reste tout de même une bonne lecture détente, un bon moment livresque.

Rendez-vous en février pour ma lecture du second roman de la série Hercule Poirot : Le crime du golf

LITTERATURE CONTEMPORAINE·PREMIER ROMAN

La vraie vie – Adeline Dieudonné

la vraie vie

La vraie vie – Adeline Dieudonné – éditions L’iconoclaste – 29 août 2018 – 265 pages – 17 €

Résumé :

Un huis-clos familial noir. Un roman initiatique drôle et acide.
Le manuel de survie d’une guerrière en milieu hostile. Une découverte.

Le Démo est un lotissement comme les autres. Ou presque. Les pavillons s’alignent comme des pierres tombales. Chez eux, il y a quatre chambres. Celle du frère, la sienne, celle des parents. Et celle des cadavres. Le père est chasseur de gros gibier. Un prédateur en puissance. La mère, est transparente, amibe craintive, soumise à ses humeurs.
Avec son frère, Gilles, elle tente de déjouer ce quotidien saumâtre. Ils jouent dans les carcasses des voitures de la casse en attendant la petite musique qui annoncera l’arrivée du marchand de glace. Mais un jour, un violent accident vient faire bégayer le présent. Et rien ne sera plus jamais comme avant.

Mon avis :

Le problème avec les romans encensés par la critique c’est qu’on s’attend à un truc de fou et que finalement on peut se retrouver déçu à sa lecture s’il ne correspond pas à ce qu’on attendait, à ce que les critiques élogieuses nous avaient fait miroiter. Pour éviter ce problème, j’attends toujours (ou presque) que la pression retombe pour lire ce genre de romans afin de garder un oeil neuf.

La vraie vie est une lecture dérangeante. Émouvante par le sujet qu’elle traite du point de vue d’un enfant, une jeune fille de 11/12 ans, cette lecture me laisse quand même perplexe.

Dans ce roman il y a des choses que j’ai aimées. L’idée de base de choisir un enfant  pour nous raconter l’histoire m’a séduite, sa vision au premier degré des choses mais avec quand même une pointe d’imagination enfantine pour rendre la vie plus douce. Quand le terrible accident arrive et que notre petite héroïne veut retourner dans le passé pour changer les choses et toutes ses réflexions autour de son but étaient plaisantes à lire et les métaphores sur les cadavres empaillés dans la chambre interdite et la hyène représentant le mal qui gangrenait sa famille m’ont plu.

Mais il y a aussi des choses que je n’ai pas aimées. On ne sait finalement pas grand chose de ce qui caractérisait le petit frère avant et en quoi cet accident l’a changé. J’ai trouvé que ce changement était vraiment traité superficiellement. En réalité, était-il vraiment différent avant ou l’accident a-t-il ouvert les yeux de la jeune fille sur son frère. On ne sait rien de tout cela et ça m’a gênée car l’auteure nous laisse complètement dans le flou. En plus, je n’ai pas du tout adhéré à la façon dont l’auteure fait évoluer son héroïne au fil des pages. Je n’ai pas trouvé cette évolution crédible et cette petite héroïne qui m’avait tant plu au départ a fini par m’agacer.

Tout ce qui lui arrive dans cette histoire est horrible on est d’accord, j’ai compatis à ce qu’elle vit, mais ces situations, si horribles soient-elles, m’ont paru trop exagérées pour être réalistes et je n’ai pas trouvé de cohérence dans les enchaînements, ça manquait de « liant ». J’ai eu l’impression d’une juxtaposition d’évènements pour émouvoir le lecteur mais sans profondeur sur les sentiments de la petite fille qui vivait ces choses.

« Les histoires, elles servent à mettre dedans tout ce qui nous fait peur, comme ça on est sûr que ça n’arrive pas dans la vraie vie ». C’est vraiment l’impression qui ressort de cette lecture, un condensé d’histoires qui font peur mais qui ne reflètent pas la réalité de la vraie vie.

Bref, c’est une lecture rapide et facile mais sans être, pour moi, transcendante.

Pour finir un petit mot sur l’auteure :

adeline dieudonné

Adeline Dieudonné est une femme de lettres belge. Sa première nouvelle, « Amarula », parue dans le recueil « Pousse-café » en 2017, remporte le Grand Prix du concours de la Fédération Wallonie-Bruxelles. La même année, elle écrit et interprète le seul en scène « Bonobo Moussaka ». Elle a publié aux éditions Lamiroy un opuscule, « Seule dans le noir » (2017). En 2018, elle publie un premier roman remarqué, « La vraie vie », qui remporte le Prix Première Plume 2018, le Prix du roman Fnac 2018 et le prestigieux prix Victor Rossel 2018.

PREMIER ROMAN·THRILLER

Les illusions – Jane Robins

les illusions

Les illusions – Jane Robins – éditions Sonatine – traduction Caroline Nicolas – 4 octobre 2018 – 360 pages – 21 €

Résumé :

Jusqu’où peut-on s’immiscer dans la vie de ses proches ?
Callie a toujours vécu dans l’ombre de sa sœur, Tilda, à qui tout réussit. Celle-ci est actrice et forme un couple heureux avec Felix, un riche banquier, alors que Callie vit seule et végète dans la librairie où elle travaille. Si elle admire toujours autant sa sœur, elle ne peut néanmoins s’empêcher de penser que quelque chose se cache sous ce vernis de perfection. Tilda ne serait-elle pas sous l’emprise de Felix, dont les comportements obsessionnels sont de plus en plus inquiétants ? Ou bien Callie se fait-elle des illusions ? N’est-ce pas plutôt elle qui a un problème avec la réussite de Tilda ? Lorsque Felix décède d’une crise cardiaque, les relations entre les deux sœurs prennent un tour complètement inattendu.

La jalousie, la culpabilité, le remords… dans ce roman au suspense hitchcockien, Jane Robins joue sur tous les registres des liens familiaux. D’une étonnante acuité psychologique, elle dessine des personnages à l’humanité poignante, jusque dans leurs familles et leurs excès, pris dans une intrigue où il est impossible jusqu’à la fin de démêler le vrai du faux.

Mon avis :

Les illusions est un très bon thriller psychologique. Une histoire particulièrement malsaine de jumelles aux relations inhabituelles pour des jumelles, une ambiance sombre et glauque, des personnages intrigants, une tension grandissante malgré un début un peu longuet, bref tous les ingrédients pour une lecture prenante et surprenante. J’ai beaucoup aimé. ❤❤❤❤

C’est une lecture qui met mal à l’aise tant le comportement des deux sœurs n’est pas celui qu’on attend de la part de jumelles et on ne ressent aucune empathie pour aucune des deux. Entre Tilda qui maintient une distance et a l’air de prendre sa sœur de haut en la traitant comme un boulet et Callie qui voue un culte à sa sœur au point de manger des choses qui lui appartiennent, des rognures d’ongles, dents de lait et autres horreurs qui font qu’on s’interroge grandement sur la santé mentale de Callie.

C’est à travers elle et sa vision des choses que l’on vit cette histoire malsaine et qui devient angoissante et prenante au fil des pages. C’est un thriller anglais donc le rythme est assez lent avec un démarrage un peu longuet. Mais progressivement la tension monte, l’auteure arrive bien à faire ressentir l’ambiance glauque et pesante qui règne entre les deux sœurs, on ne sait pas trop les sentiments qui le anime, on se pose plein de questions et on a bien envie de savoir comment cette histoire va finir.

L’auteure nous offre un très bon thriller psychologique sur le thème de la gémellité et des violences conjugales qui tient la route jusqu’à la fin. L’intrigue est très bien ficelée, on ne voit rien venir du dénouement final qui est à la hauteur de l’ensemble du récit.

Un bon moment de lecture!!

Pour finir un petit mot sur l’auteure :

jane robins

Jane Robins a débuté sa carrière comme journaliste dans les années 1980, travaillant pour des médias reconnus tels que The Economist, The Independent et la BBC. Habituée à couvrir l’actualité étrangère et politique (en Inde et en Asie du Sud-Est), elle devient, à son retour en Grande Bretagne, animatrice radio puis, à partir de 2006, écrivaine. Elle commence par publier des essais historiques avant de se lancer dans le thriller. « Les illusions » (White Bodies, 2017) est son premier roman.