LITTERATURE CONTEMPORAINE

Une douce lueur de malveillance – Dan Chaon

une douce lueur de malveillance

Une douce leur de malveillance – Dan Chaon – Editions Albin Michel – traduction Hélène Fournier – 22 août 2018 – 528 pages – 24.50 €

Résumé :

« Nous n’arrêtons pas de nous raconter des histoires sur nous-mêmes. Mais nous ne pouvons maîtriser ces histoires. Les événements de notre vie ont une signification parce que nous choisissons de leur en donner une. »

Tel pourrait être le mantra de Dustin Tillman, psychologue dans la banlieue de Cleveland. Ce quadragénaire, marié et père de deux adolescents, mène une vie somme toute banale lorsqu’il apprend que son frère adoptif, Rusty, vient d’être libéré de prison. C’est sur son témoignage que, trente ans plus tôt, celui-ci a été condamné à perpétuité pour le meurtre de leurs parents et de deux proches. Maintenant que des tests ADN innocentent son frère, Dustin s’attend au pire. Au même moment, l’un de ses patients, un policier en congé longue maladie, lui fait part de son obsession pour une étrange affaire : la disparition de plusieurs étudiants des environs retrouvés noyés, y voyant la marque d’un serial killer. Pour échapper à sa vie personnelle, Dustin se laisse peu à peu entraîner dans une enquête périlleuse, au risque de franchir les limites que lui impose son rôle de thérapeute. Plongée dans les ténèbres, celles d’un homme submergé par ses propres contradictions et les failles de sa mémoire, Une douce lueur de malveillance est un livre virtuose et vénéneux. Une écriture glaçante, une inventivité littéraire qui bouscule les structures du roman contemporain : rarement un écrivain aura su explorer le mystère de l’identité avec un réalisme aussi obsédant.

Mon avis :

Une douce lueur de malveillance de Dan Chaon est une lecture perturbante. Passionnante et bien construite au niveau de l’intrigue j’ai beaucoup aimé l’histoire en elle même mais la forme du texte, très originale certes, m’a agacée, je n’ai trouvé aucun intérêt à cette mise en scène du texte qui n’apporte rien selon moi à l’intrigue et qui m’a parfois fait perdre le fil de narration.

Quand les éditions Albin Michel ont lancé la « publicité » pour le nouveau roman de Dan Chaon, dont j’avais apprécié la lecture de Cette vie ou une autre, j’ai complètement craqué pour le titre et la lecture du résumé m’avait définitivement convaincue. Il fallait que je lise ce roman. Alors quand la bibliothèque l’a intégré à son catalogue je l’ai aussitôt réservé…et aussitôt emprunté, aussitôt lu. Sauf que parfois à trop en attendre d’une lecture, on est parfois un peu déçu. Et malheureusement c’est ce qui s’est passé.

La construction de ce roman qui alterne différents points de vue selon les chapitres est fort intéressante et captivante. On suit alternativement les points de vue de Dustin Tillman et de son fils Aaron tout en faisant des allers/retour dans le passé et la complexité de l’intrigue qui se joue est magistralement orchestrée pour prendre le lecteur dans la toile de l’intrigue, comme une toile d’araignée dont les fils aux multiples ramifications vous conduisent sur de multiples pistes dont vous n’arrivez pas à vous sortir.

Les  réflexions d’aujourd’hui de Dustin Tillman sur son passé et ce qui lui est arrivé quand ses parents et son oncle et sa tante ont été massacrés, quand son frère adoptif Rusty vient d’être reconnu non coupable de ces meurtres et libéré après de longues années de prison sont captivantes et les questions vont bon train. Avec en parallèle l’enquête d’un patient de Dustin, Aquil Ozorowski, policier déprimé, sur des morts de jeunes hommes noyés qu’il ne croit pas être des morts accidentelles et dans laquelle il embarque notre Dustin dans sa quête…Ces deux intrigues parallèles mais qui s’entrecroisent au fil des pages sont captivantes et j’ai énormément apprécié être embarquée avec nos deux « enquêteurs » dans leurs réflexions. Le rythme progressif et l’alternance des points de vue font qu’on ne s’ennuie pas (ou presque…) et les pages défilent pour nous faire arriver au fin mot de l’histoire.

Sauf que la fin nous laisse un peu sur notre faim. On a des réponses à certaines de nos questions mais l’auteur nous laisse sur notre perplexité et toutes nos attentes ne sont pas comblées. Comme le dit Dustin à ses patients « Il y a toujours des résultats. C’est juste que nous devrions pas attendre ceux que nous escomptons. Nous devons être ouverts à l’éventualité que les choses ne tournent pas comme nous l’avons imaginé« . Et je dois dire que moi qui d’habitude déteste ce genre de fin, je me suis surprise à accepter cette fin à l’image de tout le roman, une fin perturbante.

Finalement la seule chose qui m’a gênée dans ce roman c’est la forme. Encensé pour la manière très originale dont l’auteur a écrit ce roman, en laissant de gros espaces typographiques entre des phrases, en ne les finissant pas pour certaines et en insérant des pages où le récit se fait à plusieurs voix en colonnes, c’est le gros point noir qui m’a agacée. Alors autant les espaces et le manque des fins de phrase ça pouvait encore aller, mais les longues pages de récit en colonnes à multiples voix et notamment quand la dernière phrase de la dernière colonne ne se finit que dans la dernière colonne de la page suivante ça ne l’a pas fait. Cette gymnastique imposée pour suivre le récit m’a profondément agacée car cela m’a parfois fait perdre le fil de la narration. Je comprends que cela serve la volonté de l’auteur de nous mettre dans l’ambiance générale du roman mais pour moi cette mise en scène du texte n’était pas impérative et une écriture plus « classique » aurait certainement eu meilleur effet, sur moi en tous cas.

Bref, c’est un roman que j’ai beaucoup aimé pour la plume de l’auteur et l’intrigue bien menée mais dont la forme a été trop dérangeante à mon goût.

Pour finir un petit mot sur l’auteur :

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Originaire du Nebraska, Dan Chaon est l’auteur de Parmi les disparus, Le Livre de Jonas, Cette vie ou une autre et Surtout rester éveillé, tous parus chez Albin Michel et salués par la critique. Dan Chaon enseigne à l’université à Cleveland (Ohio), où il vit aujourd’hui. Son nouveau roman, Une douce lueur de malveillance, a été consacré comme l’un des meilleurs romans de l’année par de nombreux quotidiens et magazines, dont le New York Times, le Washington Post et le Los Angeles Times.

LITTERATURE CONTEMPORAINE

Les inséparables – Stuart Nadler

les inseparables livre

Les inséparables – Stuart Nadler – Editions Albin Michel – Traduction Hélène Fournier – 3 mai 2017 – 416 pages – 22.50 €

Résumé :

Boston, de nos jours. Avec la mort de son mari, Henrietta Olyphant, a tout perdu. Confrontée à de sérieuses difficultés financières, elle accepte à contrecœur que soit réédité le roman osé qu’elle a publié dans sa jeunesse : Les Inséparables. Jugé trash à l’époque, il est devenu culte mais a valu à son auteur, féministe engagée et universitaire accomplie, d’être rejetée par ses pairs.
Au même moment, Oona, sa fille, brillante chirurgienne de quarante ans, débarque chez elle après avoir quitté son mari. Sans savoir que Lydia, sa propre fille âgée de quinze ans, vit un cauchemar depuis que circule une photo d’elle dénudée dans son prestigieux pensionnat…
Bientôt réunies, toutes trois devront faire face à leurs désirs, à leurs contradictions et à leurs tabous.

Mon avis :

Les inséparables est un très bon roman, une plongée au coeur des relations familiales à travers l’histoire de 3 femmes, la grand-mère, la mère et la petite-fille et leurs amours. Un excellent moment de lecture.

Les relations amoureuses sont au coeur de ce roman. Henrietta, la grand-mère vient à peine de perdre son mari qu’elle aimait depuis longues années et elle doit apprendre à vivre sans lui et affronter des difficultés financières qui la contraignent à accepter la réédition d’un livre qu’elle a écrit dans sa jeunesse mais dont elle est loin d’être fière. Sa fille Oona, a une belle carrière professionnelle mais son mariage bat de l’aile et elle envisage le divorce. Quant à Lydia la petite fille d’Henrietta et la fille d’Oona, elle découvre les « joies » d’une première relation amoureuse qui lui vaudra les foudres de la communauté puritaine après qu’une photo d’elle dénudée se soit retrouvée sur le net.

Les péripéties qui arrivent à nos 3 héroïnes les conduisent à se retrouver tant physiquement que moralement, elles n’ont jamais autant échanger que depuis qu’elles connaissent des déboires qui les ont conduites à se retrouver dans la même maison.

C’est drôle de par les situations qui se présentent mais aussi très profond sur les relations familiales et amoureuses, l’auteur en profite pour égratigner au passage le puritanisme, les façons de gérer le harcèlement à l’école des écoles privées où le maître mot est qu’il ne faut pas faire de vagues. Tout comme Henrietta avait eu a affronter les reproches à la sortie de son livre, sa petite fille Lydia doit affronter les mêmes reproches suite à ses déboires. Toutes les deux sont de 2 générations différentes, ne semblent pas si proches l’une de l’autre mais ce que vit aujourd’hui Lydia va leur permettre de renouer des liens.

Le style de l’auteur est fluide et très agréable à lire, c’est rythmé et tout s’enchaîne bien.

Après avoir découvert cet auteur avec Un été à bluepoint que j’avais bien aimé, j’ai tout autant aimé, voire même un peu plus, ce roman que j’ai trouvé plus dynamique. J’ai beaucoup aimé voir les relations des 3 femmes évoluer au fil des pages, les voir se rapprocher et se comprendre.

Bref, j’ai beaucoup aimé cette lecture qui confirme mon goût pour la plume de son auteur que je vais suivre avec intérêt et que je vous invite à découvrir à votre tour si ce n’est pas déjà fait.

Pour finir un petit mot sur l’auteur :

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Diplômé de l’Université de l’Iowa, Stuart Nadler a été distingué par la National Book Foundation comme l’une des cinq révélations 2012 aux Etats Unis.
Il enseigne la littérature dans le Wisconsin.

Il est l’auteur d’un recueil de nouvelles Le livre de la vie.

Un été à Bluepoint est son premier roman a rencontré un vif succès.

Les inséparables est son second roman.

LITTERATURE CONTEMPORAINE

Un été à Bluepoint – Stuart Nadler

un été à bluepoint

Un été à Bluepoint – Suart Nadler – Editions Albin Michel – 2 janvier 2015 – Traduction Bernard Cohen –  – 432 pages – 22.90 €

Résumé :

Arthur Wise est devenu en peu de temps l’un des plus puissants avocats des États-Unis. Fort de cette ascension fulgurante, il s’offre une maison à Bluepoint, non loin de Cape Cod, à proximité de celle de son associé, Robert Ashley.

C’est là, durant l’été 1952, que Hilton, son fils de dix-sept ans, se lie d’amitié avec Lem Dawson, le « boy de couleur » chargé de l’entretien des lieux et du courrier. Bien que sensible à la discrimination – les Wise sont juifs –, son père voit d’un mauvais œil cette complicité. Mais ce même été, lorsque l’adolescent tombe amoureux de Savannah, la nièce de Lem, il ne sait pas encore que l’innocente idylle va tourner au drame, lui révélant la face cachée de son père et signant pour ainsi dire l’arrêt de mort de Lem.

Des années plus tard, hanté par le souvenir de la jeune fille qu’il n’a jamais oubliée, Hilly part à sa recherche. Mais la culpabilité et les bonnes intentions peuvent-elles racheter le passé ?

Mon avis :

Un été à Bluepoint est un chouette roman bien écrit sur les secrets et leurs conséquences sur nos vies, sur la culpabilité et la manière dont on vit avec et dont le dénouement est surprenant. J’ai bien aimé cette lecture toute en linéarité mais qui tient tout de même en haleine jusqu’au bout.

Ce roman tourne autour de Hilton Wise « Hilly » qui nous raconte sa vie en 3 parties. La première partie est celle de son adolescence, celle qui a bouleversé sa vie. La richesse nouvelle de son père qui a provoqué leur déménagement à Bluepoint, qui a changé radicalement le comportement de ses parents qu’il ne reconnait plus, on voit bien les relations entre le fils et le père se tendre au fil des pages. Et l’amitié qui se lit entre Hilly et Lem Dawson le « boy noir vendu » avec la maison, et surtout avec sa nièce Savannah va provoquer le drame qui bouleversera la vie de Hilly. Hilly, qui n’est qu’un adolescent, ne veut pas affronter la colère de son père en lui avouant qu’il craque pour Savannah, il n’a pas le caractère suffisant pour assumer ses opinions face à son père. Alors à la place il révèle à son père un autre secret, un truc qu’il a vu pour dévier l’attention de son père sur autre chose. Mais cela va avoir des conséquences bien lointaines de ce que Hilly aurait pu imaginer. Et c’est ce qu’il nous raconte dans les deux parties suivantes, à des années d’écart et jusqu’à la fin le lecteur est plongé dans les relations père/fils que l’auteur dissèque en profondeur.

Ce roman est très bien écrit, la plume de l’auteur est très agréable à lire et du coup même s’il ne se passe pas grand chose, ça se lit bien et le lecteur n’a pas envie de quitter cette histoire. En effet, le rythme est très linéaire, il n’y a pas de gros rebondissements, le narrateur nous déroule tranquillement son histoire, sa vie, sa culpabilité, comment il doit se battre faire oublier qui est son père. On sent bien la rancœur à l’égard de ce père qu’il tient aussi pour responsable de ce qui s’est passé ce fameux été et sa rupture totale avec lui et son argent. Mais peut-on vraiment se couper complètement de son père?

Et malgré cette linéarité qui pourrait être dérangeante, on arrive à la dernière partie où tout se met en place et s’accélère progressivement. On sent bien que des choses vont apparaître et on a hâte de savoir lesquelles. Et c’est là qu’on voit le talent de l’auteur car on ne voit rien venir, l’auteur nous a baladé pendant 400 pages et nous a amené tranquillement jusqu’à un dénouement cohérent qui surprend sans surprendre finalement.

Bref, c’est un très bon roman que j’ai pris beaucoup de plaisir à lire et un auteur que j’ai découvert et que je vais suivre dorénavant avec beaucoup d’attention.

Pour finir un petit mot sur l’auteur :

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Diplômé de l’Université de l’Iowa, Stuart Nadler a été distingué par la National Book Foundation comme l’une des cinq révélations 2012 aux Etats Unis.
Il enseigne la littérature dans le Wisconsin.

Il est l’auteur d’un recueil de nouvelles Le livre de la vie.

Un été à Bluepoint est son premier roman. Il a écrit ensuite Les inséparables (terminé tout juste ce matin et apprécié également, chronique à venir très prochainement)

HISTORIQUE·LITTERATURE CONTEMPORAINE

Elle voulait juste marcher tout droit – Sarah Barukh

elle voulait juste marcher tout droit

Roman de 432 pages publié par les éditions Albin Michel le 1er février 2017, cette lecture fût un énormissime coup de coeur livresque.

De quoi ça parle :

1946. La guerre est finie depuis quelques mois lorsqu’Alice, huit ans, rencontre pour la première fois sa mère. Après des années à vivre cachée dans une ferme auprès de sa nourrice, la petite fille doit tout quitter pour suivre cette femme dont elle ne sait rien et qui lui fait peur, avec son drôle de tatouage sur le bras.
C’est le début d’un long voyage : de Paris à New York, Alice va découvrir le secret de son passé, et quitter à jamais l’enfance.

Comment trouver son chemin dans un monde dévasté par la guerre ? Avec une sensibilité infinie, Sarah Barukh exprime les sentiments et les émotions d’une enfant prise dans la tourmente de l’Histoire.

Un premier roman magistral.

Mon avis :

Depuis mes débuts de lectrice et ma lecture de Au nom de tous les miens de Martin Gray, je suis une inconditionnelle des romans qui traitent de cette horrible période de l’Histoire qu’est la seconde guerre mondiale, parce qu’ils sont toujours porteurs d’émotion et de courage. Et ce premier roman de l’auteur ne déroge pas à cette règle.

J’ai dévoré ce roman, happée dès les premières pages par le personnage d’Alice, une petite fille de 5 ans, qui doit affronter les moqueries de ses petits camarades de classe parce qu’elle n’a pas de maman, ni de papa et qu’elle vit chez une nourrice, Jeanne, depuis qu’elle est tout bébé. Elle est extrêmement attachante avec ses questions auxquelles la réponse automatique donnée est « parce que c’est la guerre ». Elle se pose des questions, elle s’imagine des choses qui façonnent son caractère et la rendent encore plus attachante. De son côté le lecteur, eu égard à la période, se fait également son propre scénario et attend avec avidité de savoir s’il a raison ou non, embarqué aux côtés de cette petite fille courageuse et déjà malmenée par la vie.

Le retour de la mère est une étape importante dans la vie d’Alice. Cette maman qu’elle a fantasmée, rêvée, espérée et qui revient la chercher. Oui mais voilà, on est loin de la parisienne belle et bien habillée à laquelle Alice s’attendait. C’est une femme frêle, froide, limite mutique qui vient arracher Alice à la vie qu’elle s’était faite et à laquelle elle avait fini par s’habituer aux côtés de Jeanne, cette femme gentille aimante qu’elle aimait comme une mère et qui a tout fait pour la protéger et la rendre heureuse. Le choc est rude. Mais Alice est une petite fille obéissante et respectueuse et elle se résout à quitter son petit village de campagne pour suivre sa maman à Paris avec l’espoir de pouvoir tout savoir et rattraper le temps perdu.

Et c’est le début d’une aventure palpitante pour notre jeune héroïne.

L’histoire est très bien construite, alternant moments calmes et rebondissements qui donnent du rythme à cette lecture sans enlever le côté émotions fortes. Le lecteur est tenu en haleine et tourne les pages encore et encore pour accompagner Alice dans tous les évènements qui vont se produire et avoir les réponses à ses questions.

Le personnage d’Alice est extrêmement bien travaillé, cohérent avec son âge, c’est une belle réussite d’avoir su garder la naïveté de l’enfance en miroir avec la « noirceur » des adultes. Elle est empathique, courageuse et en constante évolution au fil des pages. C’est un réel bonheur que de la suivre et de le voir se dépatouiller et affronter la vie.

Bref, Elle voulait juste marcher tout droit est une histoire émouvante, passionnante qui vous emporte des les premières pages, c’est aussi petite héroïne tellement attachante et forte qui vous touchera, c’ est encore des rebondissements, du suspens qui vous tiennent en haleine et vous gardent dans les pages qui se tournent encore et encore…

A LIRE ABSOLUMENT !!!!!