LITTERATURE CONTEMPORAINE

Le clan suspendu – Etienne Guéreau

le clan suspendu

Roman de 466 pages, publié en août 2014 par les éditions Denoël

« Un clan haut perché dans les bois. Un ennemi étrange. Seule une jeune fille osera désobéir afin d’échapper à son destin. Ismène vit parmi les siens, dans un village accroché à dix mètres de hauteur. Tous pratiquent des rites immuables et répètent inlassablement Antigone, la tragédie qu’il leur faut connaître sur le bout des doigts. Descendre leur est interdit, car en bas une créature sanguinaire massacre ceux qui s’aventurent sur son territoire. Quand le jeune Hémon décide de contester l’ordre établi, tout bascule. Pour fuir cet univers oppressant et comprendre le sens profond de la tradition qui leur a été inculquée, Ismène va devoir percer le secret qui menace son clan.« 

Mon avis :

Il s’agit du premier roman de l’auteur et pour un premier roman c’est tout à fait convaincant.

Je pense que je n’aurai pas pensé à lire ce roman tant la couverture n’est pas attirante. Mais voilà, lors de la précédente réunion du club de lecture auquel je participe, la chef s’est amusée à choisir pour chacun des membres un roman de la rentrée littéraire et c’est celui-ci qu’elle m’a attribué. Un peu sceptique en entendant le résumé où il était question d’Antigone, j’ai quand même fait honneur au choix de ma bibliothécaire préférée. Et ce fût une excellente chose car j’ai beaucoup aimé ce roman.

C’est un roman dont il est difficile de parler sous peine de révéler certains éléments qui pourraient gâcher le suspense mais je vais quand même essayer.

C’est une lecture mystérieuse où l’auteur a su distiller les informations au compte-gouttes pour attiser la curiosité du lecteur et conduire l’héroïne jusqu’à la vérité et la compréhension de ce qui a amené les gens à vivre ainsi, perchés dans les arbres.

C’est un roman à l’intrigue bien ficelée, racontée selon un rythme lent mais très « poétique » et très agréable à lire. Les chapitres sont courts et ont tous un titre comme autant d’épisodes ou de scènes d’une vaste pièce où il est question de liberté, de peur, de société organisée, de rebellion, de soumission, bref de tous les éléments qui font qu’une société peut fonctionner.

Bref, c’est un excellent roman qui offre à la fois du mystère, de l’aventure et de l’émotion.

THRILLER

Un vent de cendres – Sandrine Colette

un vent de cendres de sandrine collette

Thriller de 255 pages publié par les Editons Denoël le 13/02/14 – 18 €

« Des années plus tôt, un accident l’a défiguré. Depuis, il vit reclus dans sa grande maison. Jusqu’au jour où surgit Camille…
Malo a un mauvais pressentiment. Depuis leur arrivée au domaine de Vaux pour faire les vendanges, Octave, le maître des lieux, regarde sa sœur Camille d’un œil insistant. Le jeune homme voudrait quitter l’endroit au plus vite, partir loin de cette angoisse qui ne le lâche plus.
Camille trouve ses inquiétudes ridicules, mais Malo n’en démord pas. L’étrange fascination d’Octave pour Camille, pour ses cheveux d’un blond presque blanc, le met mal à l’aise. Camille, elle, oscille entre attirance et répulsion envers cet homme autrefois séduisant, au visage lacéré par une vieille blessure.
Ils se disputent et, le troisième jour, Malo n’est plus là. Personne ne semble s’en soucier, hormis Camille qui veut retrouver son frère à tout prix.

Mais leur reste-t-il une chance de sortir vivants de ce domaine, ou le piège est-il déjà refermé?« 

Mon avis :

Je tiens tout d’abord à remercier les Editions Denoël et Babélio pour m’avoir permis de découvrir le nouveau roman de Sandrine Collette, une lecture incontournable après l’immense succès de son précédent roman Des nœuds d’acier. Et le résultat est plutôt mitigé pour moi.

Le roman commence très violemment et avec beaucoup d’action. Un terrible accident de voitures, une morte, deux survivants… et un bon en avant de 10 ans pour découvrir Camille et son frère Malo, 2 jeunes venus faire les vendanges, avec des amis, dans un domaine dirigé par Octave et Andréas, nos deux survivants de l’accident. Et le sentiment de malaise ne tarde pas à s’installer quand Malo commence à voir d’un mauvais œil les regards qu’Octave jette sur sa petite sœur. Sous des airs de colonie de vacances, le ton monte et finalement l’inévitable se produit… après une énorme dispute, Malo disparaît. Et seule Camille est inquiète, se pose des questions et cherche à savoir.

Et là où le bas blesse, c’est que le lecteur sait quasiment tout de ce qui s’est passé, sans pour autant en connaître l’auteur quoique… Et il y a comme une espèce de torpeur qui s’installe, Camille cherche mais sans vraiment s’investir beaucoup, elle continue à vivre au milieu des jeunes vendangeurs, et le lecteur reste dans l’attente pendant quasiment toute la lecture, une attente certes agréable en raison de la jolie plume de l’auteur et de l’histoire somme toute agréable à lire, mais une attente qui laisse espérer quelque chose et qui finalement ne vient pas avant les toutes dernières pages qui se révèlent encore violentes et hautement machiavéliques.

Et en fait, j’ai refermé ce livre avec un sentiment bizarre, de lecture inachevée, un manque cruel d’explications et qui me donne une impression de lecture en dent de scie, manquant un peu de liant et de cohérence. J’ai bien aimé cette lecture mais je n’ai pas été aussi embarquée que ce que j’espérais.

Bref, une lecture agréable mais beaucoup moins angoissante que prévu.

LITTERATURE CONTEMPORAINE

La bibliothèque des cœurs cabossés – Katarina Bivald

la bibliotheque des cours cabossesRoman de littérature contemporaine de 482 pages publié par les éditions Denoël le 15 janvier 2015

« Tout commence par les lettres que s’envoient deux femmes très différentes : Sara Lindqvist, vingt-huit ans, petit rat de bibliothèque mal dans sa peau, vivant à Haninge en Suède, et Amy Harris, soixante-cinq ans, vieille dame cultivée et solitaire, de Broken Wheel, dans l’Iowa. Après deux ans d’échanges et de conseils à la fois sur la littérature et sur la vie, Sara décide de rendre visite à Amy. Mais, quand elle arrive là-bas, elle apprend avec stupeur qu’Amy est morte. Elle se retrouve seule et perdue dans cette étrange petite ville américaine.
Pour la première fois de sa vie, Sara se fait de vrais amis – et pas uniquement les personnages de ses romans préférés –, qui l’aident à monter une librairie avec tous les livres qu’Amy affectionnait tant. Ce sera pour Sara, et pour les habitants attachants et loufoques de Broken Wheel, une véritable renaissance.
Et lorsque son visa de trois mois expire, ses nouveaux amis ont une idée géniale et complètement folle pour la faire rester à Broken Wheel… »

Mon avis :

Ce roman a connu un certain succès lors de sa sortie, on le retrouve sur les blogs de nombreux lecteurs mais au final quand on lit les différents avis on se rend compte qu’ils sont très partagés, on va du coup de cœur à la déception et je dois bien avouer que je me situe au milieu avec un tendance à pencher plus vers la déception que le coup de cœur.

Et à mon avis tout est la faute du personnage principal, Sara, à qui j’ai eu bien du mal à m’identifier, contrairement à ce que laissaient penser le titre et le résumé car si comme moi elle est une mordue de lecture et ne sort jamais sans son livre, s’immergeant complètement dans sa lecture pendant des heures au point d’en oublier le monde extérieur, elle est très caricaturale, décrite comme asociale, renfermée, timide et isolée ce qui est loin d’être mon cas. Et je pense que cette différence de caractère m’a empêchée de m’attacher à Sara qui m’a énervée bien plus souvent qu’elle ne m’a touchée.

L’histoire en elle-même est certes sympathique mais bien trop longuette par moments, alternant des passages prenants et intéressants avec d’autres qui le sont beaucoup moins et qui rendent la lecture chaotique et irrégulière. On se plait à découvrir la vie des personnages et habitants de cette petite ville de l’Iowa où Sara a débarqué et s’est installée avec l’envie de leur faire partager son amour pour les livres mais finalement ces personnages sont traités tellement superficiellement qu’ils nous restent étrangers et qu’on ne sait finalement rien d’eux et de leurs vies.

Quand à Sara, si on voit son comportement évoluer, elle reste quand même très irritante parfois, trop lisse trop passive et du coup très ennuyante. On voit tout de suite comment va se terminer le roman et du coup les longueurs et les détours que nous impose l’auteur pour y parvenir agacent au plus haut point.

Et la fin ne relève rien car pourtant très attendue et connue depuis bien des pages, elle arrive comme un cheveu sur la soupe sans que le lecteur sache vraiment ce qui vient de se passer.

C’est au final une lecture sympathique (même si en relisant ce que je viens d’écrire je me demande d’où me vient ce sentiment) mais qui souffre de beaucoup trop de longueurs et digressions qui n’apportent rien au déroulement du récit et qui aurait pu/du être beaucoup plus courte ou en tous cas beaucoup plus rythmée.

Bref, ce fut une lecture chaotique que j’ai réussi à lire jusqu’au bout mais qui ne restera pas longtemps dans mon esprit et c’est dommage car le titre et le résumé étaient très prometteurs.