THRILLER

Nuits à haut risque – Marie-Bernadette Dupuy

nuits a haut risque

Nuits à haut risque – Marie-Bernadette Dupuy – Editions L’Archipel / Archipoche – octobre 2018 – 395 pages – 7.80 €

Résumé :

Le sort semble s’acharner sur la ville d’Angoulême !
Une psychiatre, Éléonore Bonnel, voit ses confrères mystérieusement assassinés les uns après les autres. L’inspectrice Maud Delage et ses deux acolytes, Irwan et Xavier, sont chargés d’assurer sa protection.
Mais la passion vient s’en mêler : Irwan s’éprend d’Éléonore, sous les yeux de Maud, en proie à la jalousie… tandis que le tueur rôde et joue avec les nerfs du trio d’inspecteurs.
C’est compter sans le professionnalisme de Maud, qui va devoir faire preuve de sang-froid…

Mon avis :

Nuits à haut risque est un recueil d’enquêtes policières. Toujours les 3 mêmes enquêteurs qui résolvent ensemble des énigmes. C’est perturbant au départ mais ca va vite, ca se lit bien, les enquêtes sont bien ficelées, le rythme proche de la nouvelle est dynamique et fluide. Un bon moment livresque pour moi.

Contrairement à ce que laissait penser la lecture de la quatrième de couverture, il ne s’agit pas d’une unique histoire que l’auteure nous raconte mais d’un recueil de plusieurs enquêtes. Et cela a été assez perturbant au départ car j’ai cherché à comprendre comment on allait pouvoir passer de ce que je lisais à ce que la quatrième de couverture racontait (j’ai même retourné plusieurs fois mon livre pour voir si j’avais loupé un truc…)…jusqu’à ce que je me décide à regarder à la fin pour constater qu’il y avait le plan avec les numéros de pages pour chaque enquête :

  • L’enfant mystère des terres confolentaises
  • Maud sur les chemins de l’étrange
  • Nuits à haut risque

Bon après c’est mon côté blonde certainement parce que chaque enquête commence avec une page consacrée au titre !!! Bref, passé ce petit temps de flottement de mon cerveau, j’ai pris beaucoup de plaisir avec cette lecture.

Chaque enquête est assez courte, environ 120 pages chacune, on est plus proche de la nouvelle que du roman à la seule différence qu’on retrouve toujours les mêmes personnages principaux et que tout se déroule de manière chronologique. Le style est fluide, ca se lit bien et l’auteur va au plus près des choses, sans trop de détails donnant un rythme ultra dynamique. L’auteure ne laisse pas le temps au lecteur de formuler des hypothèses, tout s’enchaîne assez vite et on arrive au dénouement qu’on n’avait pas vu venir. Les intrigues sont bien ficelées, on ne s’ennuie pas du tout et l’auteur réussit en peu de pages à assurer la construction classique des polars. On a bien un évènement mystérieux, une enquête des policiers qui gagne en tension au fil des pages et un épilogue. Bref tout est bien orchestré et c’est un vrai plaisir. Et les 3 enquêtes sont dans un registre complètement différent mais tout aussi plaisant parce que quelque peu surprenant. Toutes les questions trouvent une explication à la fin et c’est ce que je préfère. Une belle réussite pour moi.

Les 3 personnages principaux que sont les enquêteurs sont un peu caricaturaux mais sympathiques tout de même. Irwan, le beau gosse ténébreux, Maud la fille qui aime Irwan (je ne spoile pas on le sait dès le début) et Xavier, le bon copain qui aime Maud mais qui sait qu’il n’a aucune chance et qui se contente d’une belle amitié (je ne spoile pas non plus on le sait assez vite). Xavier est le personnage que l’auteur utilise pour faire découvrir sa région au lecteur. Féru d’histoire, Xavier ne cesse de vanter les mérites architecturaux des bâtiments qu’ils peuvent croiser sur leur chemin et de raconter les histoires anciennes qui s’y rapportent. Cela n’apporte rien aux intrigues mais cela permet de découvrir la région d’Angoulème. Et même si je ne me suis pas attachée plus que ça aux personnages, qui m’ont parfois bien agacée (surtout Irwan et Maud), cela ne m’a aucunement gênée dans ma lecture tournée essentiellement vers la consistance propre des intrigues.

Bref, cette lecture fût une belle découverte d’une auteure que je n’avais jamais lue et qui m’a plu par la haute qualité de ses intrigues plus que par la personnalité de ses personnages.

Je remercie vivement les éditions L’Archipel pour leur confiance 

Pour finir un petit mot sur l’auteur :

Née à Angoulême en 1952, Marie-Bernadette Dupuy se passionne dès l’adolescence pour la généalogie de sa famille : des cousins de son arrière-grand-père habitaient le château d’Azay-le-Rideau, en Touraine. Son atmosphère mystérieuse lui inspire sa vocation. On lui doit de nombreux romans à succès dont Le Refuge aux roses et L’Amour écorché (l’Archipel, 2011 et 2012). Trois tomes d’aventures de Maud Delage ont paru : Du sang sous les collines (L’Archipel, 2014 ; Archipoche, 2015), Les Croix de la pleine lune (L’Archipel, 2015 ; Archipoche, 2016), Un festival meurtrier (L’Archipel, 2016 ; Archipoche, 2017). Marie-Bernadette Dupuy réside en Charente.

THRILLER

Examen clinique – Ken McClure

examen clinique

Examen clinique – Ken McClure – Editions Archipoche – traduction François Tétreau – octobre 2018 – 330 pages – 7.80 €

Résumé :

Vite, aux urgences ! Amanda Chapman est conduite à l’Hôpital pour enfants de Glasgow.
Ses parents sont inquiets : à moins de procéder très vite à une greffe du foie, la vie de leur unique enfant est en danger.
Hélas, aucun organe compatible n’est disponible. Ultime chance pour Amanda : le Medic Scotland Hospital – seul établissement à disposer d’infrastructures à même de la maintenir en vie en attendant l’opération.
Le discours rassurant des médecins, les installations luxueuses de cette clinique, tout laisse espérer une issue heureuse.
Mais, que cache le Dr Steven Dunbar ? Et pour quelles raisons plusieurs chirurgiens se retrouvent-ils, une fois la nuit tombée, à la morgue ?

Mon avis :

Examen clinique est un excellent thriller médical. Sans temps mort, rondement mené, une intrigue extrêmement bien ficelée, un suspens maîtrisé, une lecture hautement addictive du début à la fin. Deux histoires en parallèle, une enquête dans un hôpital privé suite à des plaintes d’infirmières après deux décès inexpliqués d’enfants récemment greffés d’un rein, alors que la petite Amanda vient d’être admise dans cet hôpital pour espérer recevoir un nouveau rein, le compte à rebours commence. Et une fois commencé, cette lecture est impossible à lâcher.

C’est le premier point fort de ce thriller. Il démarre sur les chapeaux de roue…en posant très vite les jalons de l’intrigue qui va se jouer. Le chapitre d’ouverture est perturbant car on découvre un couple dont la petite fille vient de mourir et qui doivent assister à son enterrement où la présence d’une infirmière provoque la colère de la maman… puis on passe à l’histoire proprement dite. Celle d’Amanda, une petite fille qui tombe très malade et dont on découvre très vite qu’elle doit subir une greffe de rein sous peine de ne pas survivre… En parallèle, on entre dans les coulisses de la gestion d’un hôpital, le Médic Scotland Hospital, géré comme une entreprise commerciale qui doit générer des profits et faire en sorte de gagner de l’argent alors qu’il vient de perdre les subventions de l’Etat…et où le docteur Steven Dunbar, médecin enquêteur, a été dépêché en cachette pour mener une enquête suite aux décès de petits patients ayant subi des greffes de reins.

C’est très bien fait, l’intrigue est très bien ficelée, on suit Steven Dunbar dans ses réflexions et son enquête, dans ses relations avec le personnel de l’hôpital, on vit l’enquête avec lui. Le rythme est dynamique, il y a de l’action, l’auteur ne s’encombre pas de détails inutiles, tout s’enchaîne très bien et la lecture en devient très addictive.

Les passages relatifs à la petite Amanda, sont comme des petites pauses dans l’enquête mais ils servent aussi l’intrigue car ils marquent le temps qui s’écoule et rappellent que c’est sa vie qui est en jeu et que chaque minute qui passe la rapproche du danger.

L’auteur aborde avec beaucoup de doigté je trouve, la question des hôpitaux gérés comme des entreprises commerciales où la rentabilité et le profit sont les maîtres mots en opposition aux besoins de soins des patients. C’est très bien argumenté, on comprend bien tous les tenants et les aboutissants de cette épineuse question.

Cette lecture fût ma première du genre Thriller médical, et ce fut une belle réussite. J’ai été happée dans cette histoire captivante.

Bref j’ai adoré et Ken McClure est un auteur que je vais suivre avec intérêt.

Je remercie vivement les éditions L’Archipel de leur confiance.

Pour finir un petit mot sur l’auteur :

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Spécialise en biologie moléculaire et en bactériologie, ancien expert primé par le Conseil de la recherche médicale de Grande-Bretagne, Ken McClure est avec Robin Cook et Patricia Cornwell l’un des maîtres du thriller médical.
Ses romans, dont Examen clinique (L’Archipel, 2000 ; Livre de Poche, 2002), ont été traduits en dix-huit langues. Il réside à Édimbourg.

Examen clinique est son deuxième roman publié chez les éditions L’Archipel, et en français d’ailleurs. Le précédent Blouses blanches est paru en 2007 chez les éditons L’Archipel est vient d’intégrer ma Wish List.

LITTERATURE CONTEMPORAINE

Etoiles dans le ciel du sud – Elisabeth Haran

etoiles dans le ciel du sud

Etoiles dans le ciel du sud – Elisabeth Haran – Traduction Danièle Momont – Editions l’Archipel – 7 février 2018 – 484 pages – 23 €

Résumé :

Londres, 1954. Estella mène une vie des plus confortables… Jusqu’à ce qu’elle découvre que son mari, en plus d’avoir fermé son cabinet d’avocat et dilapidé leur fortune, la trompe.
Le cœur brisé, Estella décide de refaire sa vie en Australie, où un poste de vétérinaire l’attend. Mais la jeune femme n’est pas seule à effectuer la traversée : elle est enceinte.
Arrivée à Kangaroo Crossing, Estella déchante. Peuplé d’une poignée d’habitants, le hameau est infesté de mouches et la chaleur y est suffocante. Et tous observent la nouvelle venue d’un œil suspicieux.
Parviendra-t-elle à gagner le respect et la confiance des habitants du village, plutôt rustres ? Un pari d’autant plus difficile à relever qu’elle leur a caché plusieurs pans de son passé. Et que ce dernier pourrait bien la rattraper…

Mon avis :

Etoiles dans le ciel du sud de Elisabeth Haran est un magnifique voyage au cœur du paysage australien des années 50, une très belle histoire passionnante et émouvante portée par une héroïne adorablement attachante, courageuse, obstinée et sensible. Ce fût un réel bonheur de la suivre pendant toute son aventure australienne qui nous est racontée de manière fluide par l’auteure qui parvient à nous embarquer dans son roman, on s’y croirait. Enorme coup de coeur pour ce roman.

Savant mélange de L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux et de Crocodile Dundee version féminine, ce roman est hautement captivant. Dès les premières pages on s’attache à Estella qui s’en prend plein la figure d’un seul coup. Non seulement son mari la trompe mais en plus il les a ruiné. Et le monde d’Estella s’écroule d’autant plus qu’elle découvre qu’elle est enceinte de son vilain mari. Elle aurait pu fermer les yeux et accepter mais elle se rebelle et décide de tout quitter. Et pour l’époque c’est une belle preuve de courage. Et du courage il va lui en falloir une sacrée dose. Elle part à l’autre bout du monde, dans le pays où son père était vétérinaire pour prendre la place qu’il a laissé en mourant.

Et cette nouvelle vie va être source de bien des aventures pour notre jeune héroïne courageuse. Se faire une place en tant que femme vétérinaire dans le bush australien parmi les aborigènes et les habitants plus que bourrus du village va se révéler être un travail de trèèèès longue haleine.

Le décor australien décrit est très réaliste et détaillé, on voit très bien de quoi il retourne…La poussière rouge, les maisons qui sont plus proches de cabanes, le peu de moyens financiers des gens qui y vivent et du coup le développement d’un autre mode de vie.

C’est très bien fait, très bien écrit, fluide tout en étant très profondément travaillé. J’ai été complètement happée par cette lecture que j’ai dévorée en une journée. D’habitude je fais des pauses lecture pendant mes tâches ménagères du dimanche, pour ce roman j’ai fait de courtes pauses tâches ménagères pendant ma lecture dont je n’ai pu ressortir avant de l’avoir finie.

Un magnifique moment de lecture, un roman que je recommande absolument.

Pour finir un petit mot sur l’auteur :

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Elizabeth Haran, née à Bulawayo, en Rhodésie (actuel Zimbabwe) en 1954, rejoint l’Australie à l’âge de 10 ans. Elle vit avec sa famille à Adelaïde, et est l’auteure de 16 romans, toujours des récits d’aventures / d’amour se déroulant en Australie aux XIXe et XXe siècles. Publiés dans dix pays, dont l’Australie et l’Allemagne, où ils sont des best-sellers.

LITTERATURE CONTEMPORAINE

Rêves sur mesure – Nuría Pradas

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Rêves sur Mesure – Nuria Pradas  – traduction Martine Céleste Desoille – éditions L’Archipel – 4 avril 2018 – 330 pages –  22 €

Résumé :

AMOURS ET HAUTE COUTURE
DANS LA BARCELONE DES ANNEES FOLLES.

Barcelone, 1917. Antonio Molins, le fondateur de Santa Eulalia, boutique de luxe et atelier de création, vient de rendre l’âme.
A 22 ans, Andres, son fils aîné, reprend le flambeau, avec pour objectif de transformer l’entreprise familiale en une prestigieuse maison de haute couture, a l’égal de Chanel.
Pour l’épauler dans cette aventure, Fernando, styliste de génie, mais aussi grand séducteur… N’a-t-il pas épousé Rosa, la sœur de Fernando ? Et ravi le cœur de Laura, d’origine plus modeste ?
Alors que Santa Eulalia prospère et prépare le premier défilé de mode du pays, la rivalité amoureuse entre les deux femmes et les soubresauts de l’Histoire pourraient balayer bien des rêves…

Mon avis :

Rêves sur mesure est une belle saga romanesque où les différents personnages doivent faire face à leur destin. Entre la vie qu’on a rêvée et celle qu’on vit, la différence est parfois énorme quelles qu’en soient les raisons et la force de caractère est parfois mise à rude épreuve pour affronter les obstacles au bonheur que le destin se plait à mettre sur votre chemin.

C’est ce que nous raconte l’auteur dans ce roman dont l’histoire s’étale sur de nombreuses années en Espagne de 1917 à la période post guerre où tout est à reconstruire. On y découvre de nombreux personnages de différents milieux sociaux qui gravitent autour de la maison de couture Santa Eulalia. Entre amour, amitié, trahisons, désillusions, ils ont fort à faire pour garder le cap du bonheur. Forts attachants, ces personnages aux attentes si différentes de la vie ne sont pas armés de la même façon pour s’en sortir et il est très plaisant de voir leurs traits de caractères se forger et la manière dont ils affrontent, chacun à leur manière, les péripéties de leur vie.

Le contexte historique est bien décrit, on apprend des choses et tout s’intègre bien dans l’histoire. La montée en puissance de la maison de couture qui, à force d’implication et de travail de ses employés et patrons, acquiert une renommée grandissante…malheureusement mise à mal par la guerre. Et  quand tout est à recommencer, quand on pourrait tout laisser tomber, les personnages de ce roman ont ont tous donné pour sauver la maison de couture et les patrons ne sont pas restés sans rien faire. J’ai bien aimé voir la solidarité et l’humanité des patrons qui dénote très largement avec ce qu’on peut entendre de nos jours où c’est l’argent qui guide les décisions.

Rêves sur mesure est donc une très belle histoire, bien écrite, qui se lit très bien, qui passionne et qui offre un très bon moment de lecture.

Je remercie les éditions L’Archipel pour m’avoir permis de lire ce roman dans le cadre des partenariats d’avril

Pour finir, un petit mot sur l’auteur :

Núria Pradas

Diplômée de la philologie catalane à l’Université de Barcelone en 1980, Núria Pradas a enseigné pendant une vingtaine d’années la langue et la littérature catalane. Elle est l’auteure d’une quarantaine de textes et romans dont le premier, « Sol d’hivern », a été publié en 1995. Elle a écrit et a mis en scène des pièces de théâtre. »Rêves sur mesure » (Sueños a medida, 2016) est son premier roman publié en français.

POLARS/THRILLERS

Dark Web – Dean Koontz

dark web

Roman de 407 pages publié en février 2018 dans la collection suspense des éditions L’Archipel

De quoi ca parle :

« IL FAUT QUE J’EN FINISSE…
C’EST URGENT !

Tels sont les derniers mots d’un homme que la vie semblait avoir comblé… mais qui y a mis fin. Brutalement.
Jane Hawk, inspectrice du FBI, refuse de croire que son mari se soit donné la mort. Pour elle, il y a une autre raison. Sa conviction en sort renforcée lorsqu’elle apprend qu’une vague inexpliquée de suicides frappe le pays.
Quitte à se mettre à dos sa hiérarchie – qui souhaite étouffer l’affaire –, Jane veut des réponses, quel qu’en soit le prix… Or, son enquête dérange. Ses ennemis de l’ombre détiennent un secret si terrifiant qu’ils sont prêts à tout pour l’éliminer.
Mais, bien que seule contre tous, la fugitive la plus recherchée des États-Unis possède pour atouts son intelligence et sa froide détermination. La vengeance est comme l’amour : elle ne connaît aucune limite…« 

Mon avis:

Quand Babelio a lancé son opération Masse critique et que j’ai vu ce roman dans la liste, je me suis précipitée pour le sélectionner vu que je l’avais déjà repéré chez les éditions L’Archipel. Et oh joie, j’ai été retenue pour le recevoir.

Dark Web est difficile à qualifier, je ne le qualifierai ni de thriller, ni de polar, je dirai  plutôt que c’est un roman d’action. C’est un roman facile à lire, l’écriture est simple et fluide, les chapitres assez courts donnent un rythme soutenu à cette histoire dans laquelle on ne s’ennuie jamais.

C’est un roman qui démarre très vite, trop vite peut être, on a l’impression de prendre un train en marche, un peu comme un film dont on aurait manqué le début ou un tome 2 d’une série. Au moment où ce roman commence, Jane, l’héroïne en est déjà à un stade bien avancé dans son enquête, elle est déjà en cavale et même si des petits flash-back nous éclairent un peu sur ce qui s’est passé avant on reste quand même dans le flou. J’avoue que cela m’a un peu perturbée. Le fait de ne pas savoir grand chose de ce qui s’était passé avant, de ce qui avait amenée Jane à se conduire de la sorte m’a gênée et empêchée de m’attacher à Jane. Elle est restée pour moi trop étrangère et je n’ai pas su la trouver attachante.

Le mystère plane sur tout le roman, au fil des pages et des évènements le lecteur se pose plein de questions. J’ai aimé me demander ce qui se passait, qui était à la poursuite de Jane et comment elle allait s’en sortir. Sauf que pour moi, trop peu de réponses sont données au lecteur et du coup on reste sur notre faim à la fin, on a compris certaines choses mais tellement d’autres restent en suspens.

Globalement j’ai bien aimé cette lecture qui a su me garder entre ses pages pour aller jusqu’à la fin mais il m’a manqué un peu de psychologie des personnages et des explications plus poussées sur le pourquoi du comment pour en faire un coup de cœur. Ce roman reste un bon roman d’action tout de même.

Je remercie Babelio et les éditions L’Archipel pour cette lecture.

THRILLER

Sur la ligne blanche – Michel Embareck

sur la ligne blanche

Polar de 181 pages publié en 1985 et réédité par les éditions L’Archipel (Archipoche) en février 2018.

C’est un polar qui ravira les fans de rock tant la plongée au cœur de ce monde est totale.

De quoi ça parle :

« Star des médias, Langlet, surnommé le pape du rock, fait et défait les réputations dans le micro-maquereaucosme du show-biz. Trente ans, fast-donjuan, buveur, shooté, ubiquiste, ce wonder boy tout-puissant n’a pas réussi de la sorte sans se faire de nombreux ennemis. Aussi sa disparition soudaine fait-elle sensation.
Journaliste sur la touche, le narrateur, flairant le scoop de sa vie, se lance sur les traces du disparu, dont il va reconstituer le fulgurant et dangereux parcours en une série de ash-backs stroboscopiques, zigzaguant des milieux branchés aux campements de ferrailleurs et du Palace aux vestiges du Golf Drouot… » (Michel Lebrun, L’Année du polar)
Journalistes vendus aux producteurs, concerts organisés par la mafia, musiciens animés du seul souci d’échapper à l’usine… Entre Paris, Marseille, New York et Le Havre, l’enquête-fiction de Michel Embareck nous entraîne en Cadillac dans les coulisses obscures du show-biz, où l’intégrité s’achète et où l’honnêteté se noie dans le Jack Daniel’s.
Fresque d’une génération en perfecto et santiags croco, Sur la ligne blanche redonne au rock les couleurs du mythe.

Mon avis :

Fan de polars/thrillers, je saisis chaque occasion de découvrir un nouvel auteur et surtout quand il est français. Les éditions L’Archipel m’ont donné cette occasion dans le cadre de leur appel à partenariat pour le mois de février et j’étais ravie d’avoir été sélectionnée pour découvrir ce polar.  Sauf que je n’avais pas détecté le caractère omniprésent du rock pur et dur dans ce roman.

Car la plongée dans le monde du rock est telle que les non initiés, dont je fais partie, peuvent se retrouver perdus, noyés non pas dans l’alcool mais dans les références perpétuelles à des grands noms du rock. Je ne m’attendais pas à une telle immersion et du coup ma lecture s’en est ressentie un peu difficile. J’ai eu du mal à m’attacher aux personnages et ma lecture s’est faite de façon trop distante à mon goût pour apprécier pleinement ce que je lisais.

Cela étant dit, l’intrigue est bien ficelée, l’auteur nous balade entre le présent où le narrateur, un journaliste, essaie de comprendre ce qui a pu arriver à Philippe Langlet, ex-présentateur vedette de la télé française, pape du rock, poignardé dans les douches d’une prison américaine  et les 6 derniers mois de la vie de Philippe Langlet. L’alternance des chapitres donne du rythme à l’histoire et comme autant de coups de baguettes sur une batterie, l’auteur déroule la partition d’une enquête sombre, aux frontières de la légalité, comme sur une corde ou le moindre faux pas peut vous faire basculer.

Le tout porté par une écriture ciselée, incisive, des phrases courtes, très courtes, sans verbes, successions de mots forts …

extrait sur la ligne blanche

… comme des refrains d’une chanson avant de reprendre une écriture plus classique. Cette alternance de rythme colle parfaitement avec le sujet et participe au climat général de ce polar, une plongée totale dans un monde particulier.

La fin de ce polar a éclairé ma lanterne et j’ai refermé ce polar moins déçue que ce que je m’étais imaginé, je n’avais rien vu venir et cette belle surprise a été bien agréable.

Bref, ce polar est un bon polar qui ravira les fans de rock, ceux qui savent et qui  comprendront les références musicales qui parsèment le récit.

Merci aux Editions l’Archipel pour leur confiance

HISTORIQUE·LITTERATURE CONTEMPORAINE

Au nom de ma mère – Hanni Münzer

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Roman de 396 pages publié par les éditions L’Archipel le 8 novembre 2017, c’est mon second coup de cœur de ce début d’année 2018.

De quoi ça parle:

Étudiante à Seattle, Felicity reçoit un appel : Martha, sa mère, a disparu… Felicity la retrouve à Rome, où Martha s’est enfuie avec des archives familiales.
Martha a en effet découvert une longue lettre écrite par sa propre mère, Deborah, fille d’une diva qui connut son heure de gloire aux débuts du IIIe Reich. Une lettre qui va plonger Felicity dans une quête douloureuse.
Alternant passé et présent, ce roman mêle amour et trahison, colère et culpabilité, péché et expiation, autour d’un secret de famille courant sur quatre générations.

Mon avis :

Encore une lecture sur la seconde guerre mondiale. Je n’y peux rien, c’est ma thématique de lecture préférée. Chacune de mes lectures de cette nature a été porteuse d’émotions et s’est révélée être un coup de coeur ou presque et là encore j’ai été bouleversée.

Ce roman démarre très vite. En une cinquantaine de pages, l’auteur pose l’intrigue fort bien résumée par la quatrième de couverture. Des questions sont posées et le mystère est entier lorsque l’auteur nous fait faire un bond en arrière pour nous replacer dans les années 1920. On découvre alors Elisabeth et son mari Gustav et leur vie en Allemagne, on découvre progressivement comment le nazisme a pris le pouvoir dans ce pays.

« La puissance du bien se révèle sans fard afin de se prodiguer à tous, tandis que le mal s’approche de nous hypocritement et nous séduit par la ruse et la fourberie si bien que nous comprenons trop tard, voire jamais que nous sommes irrémédiablement pris à son piège »

C’est une histoire haletante qui monte en puissance au fil des pages, au gré des tentatives de cette famille pour quitter le pays avant qu’il ne soit trop tard. Entre rebondissements et tension narrative, on est happé dans cette période terrible où la peur de l’avenir vous pousse à faire des choses auxquelles vous n’auriez jamais pensé. Fort bien documentée, cette première partie de l’histoire est très intéressante sur la montée en puissance du pouvoir nazi.

On passe ensuite à l’histoire de Déborah, la fille d’Elisabeth et Gustav, qui est encore plus captivante. Elle est jeune mais doit déjà faire face à un destin tragique et tout faire pour s’en sortir avec son jeune frère. On suit sa vie aux côtés d’un officier SS qui les a aidés, elle et sa famille tout en cherchant des liens avec ce qu’on a appris dès le début du roman et du coup la lecture prend des tournures de « thriller », on a plein de questions et on tourne les pages encore et encore pour avoir nos réponses. L’histoire devient encore plus passionnante et captivante, de nombreux rebondissements, de nouvelles interactions avec des nouveaux personnages, une tension grandissante donnent un rythme effréné à cette lecture dont on ne peut plus se sortir avant d’en connaître le fin mot.

Et le retour au présent avec le dénouement final que nous offre l’autrice est tout simplement magnifique. On ne voit rien venir et le plaisir n’en est que plus grand. On a toutes les réponses à nos questions et on en ressort bouleversés.

C’est une belle histoire de femmes courageuses, fortes et déterminées que nous offre l’autrice avec en toile de fond une belle réflexion sur les liens familiaux et l’amour maternel.

La lecture de la postface nous apprend que si ce roman est une fiction il est adapté de faits réels.

Bref, cette lecture fût un énorme coup de cœur et je ne peux que vous encourager à découvrir ce roman à votre tour.