THRILLER

Satan était un ange – Karine Giebel

satan était un ange
Thriller-Noir – Thriller
ISBN: 9782266258654

Thriller de 384 pages publié le 12 novembre 2015 par les Editions Pocket, c’est le 4ème roman que je lis de l’auteur. Après Juste une ombre, Les morsures de l’ombre et Purgatoire des innocents, tous très appréciés j’ai poursuivi ma découverte de cet auteur avec ce thriller.

De quoi ça parle :

Deux trajectoires, deux lignes de fuite. Hier encore, François était quelqu’un. Un homme qu’on regardait avec admiration, avec envie. Aujourd’hui, il n’est plus qu’un fugitif tentant d’échapper à son assassin. Qui le rattrapera, où qu’il aille. Quoi qu’il fasse. Paul regarde derrière lui ; il voit la cohorte des victimes qui hurlent vengeance. Il paye le prix de ses fautes. L’échéance approche… Dans la même voiture, sur une même route, deux hommes que tout semble opposer, et qui pourtant fuient ensemble leur destin différent. Rouler droit devant. Faire ce qu’ils n’ont jamais fait. Puisque l’horizon est bouché, autant tenter une dernière percée. Flamboyante

Mon avis :

Ce thriller se déroule sous forme de road movie. On suit François, un homme « banal » en fuite à bord de son véhicule qui voit sa vie bousculée et basculer lorsqu’il croise la route de Paul, un jeune auto-stoppeur. Tous les 2 embarqués dans la même galère, ils unissent leurs forces pour s’en sortir.

Il y a de l’action,  le rythme est bon mais assez irrégulier. L’intrigue est un peu classique et (trop) prévisible. On imagine assez facilement ce qui va se passer et comment cela va finir…La quatrième de couverture très mystérieuse de cette édition (merci aux Editions Pocket) laissait présager un suspense intense. Mais pas du tout… l’histoire révèle assez vite qui est l’assassin qui poursuit François (et l’édition grand format est encore pire…Ah ces quatrièmes de couverture!!!!) et moi j’aurai aimé ne pas le savoir aussi tôt dans le roman.

MAIS 

Et c’est là tout le talent de l’auteur qui parvient à nous surprendre et à nous fournir à chaque lecture un bon moment livresque, différent du précédent roman lu, encourageant ainsi l’envie de découvrir toujours sa plume. Point de routine livresque avec Karine Giebel. Et j’adore ça.

Parce qu’effectivement, l’intrigue est peut être « cousue de fil blanc » mais à aucun moment on ne s’ennuie, chaque passage a son importance et l’émotion prend le pas sur le suspense. On prend plaisir à découvrir qui sont réellement les 2 personnages et surtout Paul, un personnage très mystérieux au départ, qui se révèle un peu plus au fil des pages. Il est très plaisant de voir évoluer la relation de François et de Paul et si on aimait assez facilement François, on apprend au fur et à mesure à apprécier Paul. Issus de 2 milieux radicalement opposés, ils s’apprivoisent l’un l’autre et une relation attachante s’instaure entre eux. Pour le plus grand bonheur du lecteur.

L’auteur nous offre une lecture qui fait réfléchir sur le comportement humain face à l’injustice de la vie et de la mort. Qu’est-on prêt à faire quand on n’a plus rien à perdre, même pas la vie? Et elle nous montre également qu’il peut y avoir du bon dans chacun d’entre nous, une belle leçon sur les comportements humains.

Ce roman n’est certes pas le meilleur roman de l’auteur que j’ai lu mais j’ai quand même passé un bon moment livresque sans m’ennuyer et c’est ce qu’il faut en retenir. A défaut d’être un excellent thriller à dévorer, Satan était un ange reste un bon roman à découvrir.

THRILLER

Juste une ombre – Karine Giebel

juste une ombreThriller de 608 pages publié par les éditions Fleuve éditions en 2012 puis par les éditions Pocket en 2013

« Tu te croyais forte. Invincible. Installée sur ton piédestal, tu imaginais pouvoir régenter le monde. Tu manipules ? Tu deviendras une proie. Tu domines ? Tu deviendras une esclave. Tu mènes une vie normale, banale, plutôt enviable. Tu as su t’imposer dans ce monde, y trouver ta place. Et puis un jour… Un jour, tu te retournes et tu vois une ombre derrière toi. À partir de ce jour-là, elle te poursuit. Sans relâche. Juste une ombre. Sans visage, sans nom, sans mobile déclaré. On te suit dans la rue, on ouvre ton courrier, on ferme tes fenêtres. On t’observe jusque dans les moments les plus intimes. Les flics te conseillent d’aller consulter un psychiatre. Tes amis s’écartent de toi. Personne ne te comprend, personne ne peut t’aider. Tu es seule. Et l’ombre est toujours là. Dans ta vie, dans ton dos. Ou seulement dans ta tête ? Le temps que tu comprennes, il sera peut-être trop tard… Tu commandes ? Apprends l’obéissance. Tu méprises ? Apprends le respect. Tu veux vivre ? Meurs en silence…« 

Mon avis :

Juste une ombre est le sixième roman de l’auteur après Terminus Elicius (2004), Meurtres pour rédemption (2006), Les morsures de l’ombre (2007), Chien de sang (2008) et Jusqu’à ce que la mort nous unisse (2009). Il a reçu le prix Polar francophone 2012 du Festival Polar de Cognac.

En ce qui me concerne, cette lecture fut ma seconde plongée dans l’univers de l’auteur. Après l’avoir découverte et aimée avec Jusqu’à ce que la mort nous unisse, c’est ce roman que j’ai choisi de mettre dans mes valises pour les vacances. Et ce fut une belle réussite puisque j’ai dévoré les 608 pages de ce thriller en quelques jours à peine.

C’est un roman moderne, à l’écriture fluide et aux chapitres courts qui invitent à la poursuite de la lecture. Parce qu’il n’y a pas de temps mort, dès le début ce roman met les nerfs du lecteur à rude épreuve. Cette ombre qui, dès les premières pages, suit l’héroïne agace, on cherche qui elle peut être, on croit savoir et puis finalement on doute de tout et de tous.

Ce roman s’articule autour de trois personnages principaux :

  • Cloé Beauchamps, jeune femme moderne, ambitieuse qui veut prendre la tête de l’entreprise qui l’emploie, c’est la victime et pourtant on la déteste. Trop fière, hautaine, elle s’imagine que tout lui est du et traite tout le monde comme des moins que rien. Bref, j’avoue qu’elle m’a parfois irritée au point de penser qu’elle méritait sont triste sort.
  • Le méchant est bien présent. Ombre dans la vie de Cloé dans les chapitres qui la concernent, il devient un personnage à part entière dans les chapitres qui lui sont consacrés et on découvre au fil des pages sa personnalité plus que tourmentée. Ces chapitres sont d’autant plus passionnants qu’on y cherche le moindre indice qui pourrait nous permettre de le démasquer.
  • Alexandre Gomez, le policier bourru, désagréable, peu scrupuleux des lois et qui vit son métier suivant son propre code de l’honneur. Sauf qu’au fil des pages, derrière ce côté détestable qu’il affiche en façade apparaît peu à peu un homme sensible, aimant et à l’écoute que ce soit envers son épouse ou son jeune coéquipier. C’est finalement le personnage qui m’a le plus touchée.

L’histoire est passionnante, l’intrigue est rudement bien ficelée. Quand bien même la base semble classique, l’auteur a su mettre en place une ambiance angoissante et captivante. Les trois personnages évoluent, se croisent, se cherchent et le lecteur ne peut décrocher avant de savoir ce qu’il va advenir de Cloé et les chapitres étant très courts rendent la chose encore plus plus ardue pour le lecteur car il est bien difficile de ne pas les enchaîner les uns derrière les autres.

Bref, ce roman est un thriller machiavéliquement prenant à lire sans tarder !!