
Le tout d’écrou est un court roman paru initialement en feuilleton dans un magazine en 1898. C’est un récit très mystérieux, sombre et angoissant dont j’ai apprécié la lecture même si je l’ai trouvée moins accessible que mes lectures habituelles.
On assiste, comme le premier narrateur, à la lecture du journal d’une gouvernante. La jeune femme a été engagée par un riche célibataire pour veiller sur ses neveu et nièce, Flora et Miles, orphelins qui vivent dans une vaste propriété isolée à la campagne. Si les deux enfants apparaissent extraordinairement charmants, bien vite il se passe des choses troublantes qui remettent en cause la quiétude de l’endroit. De mystérieuses apparitions d’anciens serviteurs apparaissent à la gouvernante et c’est tout l’univers de cette lecture qui bascule.
Les « classiques », que j’ai beaucoup lus quand j’étais jeune, ne font plus partie de mes lectures habituelles et même si de temps en temps je prends plaisir à retrouver ce genre,, chaque lecture demande une concentration intense que je n’ai pas forcément au moment où je lis. Dans Le tour d’écrou le style est assez lourd avec des notes de bas de page qui expliquent comment analyser la lecture qui m’ont peu intéressée et que j’ai fini par ne plus lire car cela me coupait trop dans ma lecture. Le texte est donc moins accessible et beaucoup plus dense mais malgré cela j’ai quand même apprécié l’ambiance de ce roman.
C’est un huis clos puisqu’on est en permanence avec cette gouvernante et toute la lecture se fait dans l’ambiguïté la plus totale. C’est magistralement orchestré par l’auteur qui joue avec nos nerfs tant on s’interroge sur ce qu’on est en train de lire : thriller ou roman fantastique? la gouvernante est-elle la proie d’esprits maléfiques, réels ou non, qui en veulent à sa vie? sommes-nous dans l’esprit torturé d’une femme malade et doit-on se fier à tout ce qu’elle raconte? Pendant toute la lecture le lecteur est plongé dans ce que voit et raconte la gouvernante et cette ambiguïté constante, ce questionnement dure jusqu’à la dernière page. Et j’ai énormément aimé être dans cet état de « stress » pendant toute ma lecture, j’ai aimé tourner les pages pour savoir ce qu’il en était réellement.
J’avais vu le film adapté de ce roman avec Nicole Kidman et si je ne me souvenais plus de la fin, cette lecture m’en a rappelé l’ambiance froide, angoissante et prenante qui met en ébullition les perceptions du lecteur et j’ai bien envie de revoir le film maintenant que j’ai lu le roman dont il est adapté.
Cette lecture est idéale en cette période d’octobre, à lire au coin du feu, sous un plaid, avec une boisson chaude pour se réchauffer et compenser le froid glacial qui s’instillera doucement au fur et à mesure que les pages de ce livre se tourneront. Un classique de plus à ajouter à mes bons souvenirs de lecture et dont je vous recommande la lecture si vous ne l’avez pas encore lu.
Je remercie Sylvie du compte @lectures_sur_ordonnances sur Instagram pour m’avoir donné envie de lire ce roman