LITTERATURE CONTEMPORAINE·PREMIER ROMAN

Le passeur – Stéphanie Coste

Le passeur de Stéphanie Coste paru aux éditions Gallimard le 7.01.2021 – 136 pages

J’aime beaucoup lire sur les histoires des migrants, ces hommes et ses femmes qui mettent leur vie en danger pour espérer avoir une vie meilleure dans un autre pays en prenant d’énormes risques pour essayer d’atteindre leur rêve. Tout ce que j’avais lu jusqu’alors, c’était du point de vue des migrants. Avec Le passeur, c’est du point de vue de celui qui « aide » les migrants à accomplir leur rêve qu’on se place. Oui mais voilà, Le passeur n’est pas un gentil dans l’histoire.

J’ai fait de l’espoir mon fonds de commerce .Tant qu’il y aura des désespérés, ma plage verra débarquer des poules aux œufs d’or. Des poules assez débiles pour rêver de jours meilleurs sur la rive d’en face

Seymoun, le plus puissant passeur de migrants de la côte libyenne vers Lampedusa, est un homme détestable, dépourvu de toute humanité, qui ne voit ces hommes, ces femmes et même ces bébés, qui, au péril de leur vie, tentent le voyage vers un monde qu’ils espèrent meilleur, que comme des marchandises à convoyer. C’est une lecture difficile car criante de réalise et de vérité.

A la veille d’une énième traversée, « la cargaison » c’est-à-dire le groupe de migrants qui se présente va perturber Seymoun et faire remonter des souvenirs de son passé. Le lecteur découvre alors tout ce qu’a vécu Seymoun et cela apporte un peu de lumière à cet homme si sombre, froid et inhumain.

la résilience finit par capituler sous le poids des chagrins

J’ai eu beaucoup de mal, émotionnellement, au début avec la personnalité de Seymoun, cette inhumanité, cette façon de traiter ses compatriotes, de rester complètement insensible, dénué de toute empathie. Et puis, quand on découvre ce qu’il a vécu avant, page après page, on se surprend à éprouver nous même un peu d’émotion positive pour cet homme que la vie n’a pas épargné.

On se dit Dieu va me donner du répit, des forces, du sursis. Puis on se demande à quel moment Dieu a enfilé les habits du Diable, et ses chaussures pour nous piétiner avec ?

C’est une histoire marquante, forte en émotions qui décrit de façon directe et très réaliste ce que vivent les migrants mais d’un point de vue totalement différent de ce qu’on lit habituellement sur le sujet. C’est une lecture que j’ai énormément aimée. L’autrice a une plume précise et directe qui donne toute sa force à cette histoire et est très agréable à lire. Je ne m’attendais pas à ressentir autant d’émotions différentes pendant cette lecture que j’ai terminée complètement scotchée.

Ce roman a été une très belle découverte pour moi et je vous recommande vivement de lire à votre tour cette histoire.

LITTERATURE CONTEMPORAINE·PREMIER ROMAN

La librairie de Téhéran – Marjan Kamali

La librairie de Téhéran de Marjan Kamali paru chez Hauteville le 18 août 2021 – 384 pages

La littérature du Moyen-Orient est un thème de lecture qui me plaît énormément depuis que j’ai dévoré tous les romans de Khaled Hosseini. Quand je suis tombée sur ce roman La librairie de Téhéran de Marjan Kamali paru aux éditions Hauteville pour le rentrée littéraire de septembre, je n’ai pas résisté à découvrir une autrice que je ne connaissais pas. Il s’agit d’un premier roman et si le résumé m’a bien plu, la lecture a été quelque peu perturbante. Au début de ma lecture j’ai été assez déçue de la façon dont se déroulait l’histoire et il m’a fallu attendre la dernière partie du roman pour apprécier pleinement cette histoire.

On suit Roja en 2013 qui va retrouver Bashman, son amour de jeunesse dans sa maison de retraite et enfin découvrir pourquoi il l’a abandonnée 60 ans plus tôt alors qu’ils avaient prévu de se marier. Ce jeune activiste politique, bien décidé à changer le monde qu’elle avait rencontré à La librairie de Téhéran, avec qui elle avait noué une relation amoureuse dans un pays mouvementé et qui n’a pas tenu sa promesse, l’épouser.

Après l’ouverture du roman où Roya, septuagénaire, mariée à Walter, se rend dans cette fameuse maison de retraite pour y retrouver Bahman, on bascule en 1953 au moment où Roya a rencontré Bahman dans cette librairie tenue par un homme charmant qui offrait la possibilité aux jeunes de découvrir tant des romans du pays que des romans étrangers. L’histoire qui se déroule alors sous nos yeux est assez sympa, la rencontre entre Roya et Bahman, l’amour qui nait entre eux jusqu’à vouloir se marier, la façon dont leurs parents respectifs voient les choses différemment, les relations tendues entre Roya et sa future belle-mère le tout sur fond de contexte politique instable dans lequel Bahman joue un jeu dangereux, tout cela se lit bien mais reste assez plat et trop lisse. Quand arrive le moment où Bahman n’est pas au rendez-vous et que Roya voit sa vie basculer, il n’y a aucune surprise puisqu’on sait dès le départ que nos deux amoureux ne sont plus ensemble. Cela m’a enlevé un peu de piment à cette longue partie où on découvre la naissance de leur amour car on sait qu’ils ne se marieront pas. J’ai donc trouvé cette première moitié de roman assez décevante, trop longue et manquant de dynamisme, d’autant plus qu’on devine assez facilement ce qui s’est passé et qu’on attend de voir comment l’autrice va amener le reste de l’histoire.

On bascule ensuite dans la vie qu’a eu Roya après cet évènement, son départ pour les Etats-Unis, la façon dont elle rencontre Walter et leur vie et si l’émotion était au rendez-vous à certains moments ce n’était pas non plus transcendant.

La dernière partie, celle où pointent les révélations et explications, de façon progressive et de plus en plus émouvante au fil des pages a, heureusement, relevé cette lecture. J’ai beaucoup aimé cette second moitié que j’ai trouvé beaucoup plus riche et profonde dans le traitement des personnages et de leurs comportements qui donnent un éclairage nouveau sur la lecture. Et la fin a été largement à la hauteur et a fait basculer cette lecture de « mouais » à « chouette ».

C’est donc une lecture qui s’est révélée être une bonne lecture au final pour un premier roman qu’il faut, à mon sens, découvrir sans en attendre trop. C’est une belle histoire d’amour, agréable et facile à lire.

LITTERATURE CONTEMPORAINE·PREMIER ROMAN

Canyons – Samuel Western

Canyons de Samuel Western paru chez Gallmeister le 6.06.2019 – 224 pages – traduction Juliane Nivelt

Résumé:

Idaho, 1970. Ward, sa petite amie Gwen, et Eric, le frère jumeau de cette dernière, partent chasser sous un ciel d’azur. La vie semble sourire à ces trois jeunes gens insouciants à peine sortis de l’adolescence. Mais par un coup cruel du destin, Ward tue accidentellement Gwen et anéantit ainsi à tout jamais leur avenir. Vingt-cinq ans plus tard, Ward, abîmé par l’alcool et hanté par le passé, recroise la route d’Eric. Sa rage intérieure a consumé son talent de musicien et fait le vide autour de lui. Le moment est désormais venu pour chacun d’affronter ses démons, et Ward invite Eric à une partie de chasse dans son ranch au pied des Bighorn Mountains. Les deux hommes se préparent alors à une nouvelle expédition : Ward espère y trouver sa rédemption, Eric sa vengeance.

Mon avis :

Tout commence par un terrible accident de chasse, terrible car tellement stupide…un fusil dans une main, chargé, un doigt qui appuie accidentellement, bêtement sur la détente, et malheureusement la tête de Gwen dans la ligne de mire. Voilà ce qui est arrivé lorsque Gwen, son frère jumeau Éric et son petit ami Ward étaient tous les trois, pour la dernière fois…de la vie de Gwen.
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Ce drame a eu un impact considérable sur la vie d’Éric, musicien talentueux qui a sombré. Ward ne s’en est guère mieux sorti même s’il s’est marié et a eu des enfants, son acte dramatique est resté dans ses pensées. Quand les 2 hommes se retrouvent 25 ans plus tard et décident de partir ensemble pour une chasse au cerf, que va-t-il se passer?
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J’ai globalement bien aimé cette lecture où on voit évoluer les sentiments des 2 hommes, cette histoire où la nature joue aussi un rôle. Entre vouloir tuer et pouvoir passer à l’acte il y a une différence. Cette expédition à la chasse au cerf est une occasion pour les 2 hommes de se retrouver, de s’expliquer et comme ils n’ont pas le même but, ce périple est source de tension.
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Cela étant je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages, si au début Eric m’a touchée, ce sentiment a été trop fugace et au final je suis ressortie de ma lecture assez mitigée dans mes sentiments. J’ai bien aimé mais j’ai trouvé que ça restait assez superficiel. Il m’a manqué un petit quelque chose pour faire de cette histoire une excellente lecture. Elle restera dans mes souvenirs une lecture sympathique mais sans plus.

COUP DE COEUR·HISTORIQUE·LITTERATURE CONTEMPORAINE·PREMIER ROMAN

L’hiver de Solveig – Reine Andrieu

L’hiver de Solveig de Reine Andrieu chez Préludes le 10.02.2021 – 448 pages

Résumé :

Été 1940. Dans la France occupée par les Allemands, les habitants sont contraints de donner gîte et couvert à l’ennemi. À Lignon, paisible bourg du Bordelais, les Lenoir, une famille de notables, doivent héberger Günter Kohler. Passée sa répulsion première, Noémie, la jeune épouse, éprouve une violente attirance pour l’adjudant qui vit désormais sous leur toit.
Printemps 1946. La guerre est terminée, mais elle a laissé derrière elle son lot de malheurs, et de nombreux déplacés. Parmi eux, une fillette, retrouvée assise sur un banc, dans un village non loin de Bordeaux. Qui est-elle ? d’où vient-elle ? et pourquoi semble-t-elle avoir tout oublié ? Justin, un gendarme de vingt-quatre ans, décide de la prendre sous son aile et de percer le mystère qui l’entoure.

Mon avis :

Ce roman il m’avait tapé dans l’œil dès que la maison d’édition en avait parlé sur Instagram en novembre dernier et j’attendais février avec impatience pour découvrir cette histoire sur un de mes thèmes préférés de lecture. Alors quand la maison d’édition me l’a proposé en service presse, c’était à nouveau Noël pour moi. Et je n’ai du tout été déçue après sa lecture.

Alternant des périodes pas si éloignées et les personnages, l’autrice nous offre une magnifique histoire, prenante et passionnante sur la seconde guerre mondiale.
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La parole est donnée à chaque personnage et c’est très agréable d’avoir les pensées de chacun des protagonistes. On se retrouve pris dans une intrigue savamment orchestrée où la tension s’amplifie au fil des pages et de l’écoulement du temps qui fait se rapprocher les deux « périodes » principales de cette histoire.
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L’aspect historique est très bien mené, on est vraiment immergés dans cette horrible période, on vit avec les personnages les événements qui se déroulent, on tremble avec eux car on sait qu’il va se passer quelque chose de dramatique mais dont on ignore encore tout.
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J’adore ce genre de romans où on est plongés au milieu d’une énigme, où on cherche nous-mêmes à trouver la solution et où on tourne chaque page avec frénésie parce que l’histoire est palpitante, parce que plus on avance plus on se rapproche du dénouement.
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Porté par une très belle plume, très agréable à lire, offrant une intrigue riche, dense et passionnante, ce roman se dévore d’une traite. Le commencer c’est accepter de ne pas pouvoir le lâcher avant la fin tant les personnages sont attachants.
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J’ai vraiment adoré cette lecture, c’est un coup de cœur que je vous recommande vivement de découvrir dès le 10 février 2021 en librairie.

Je remercie Maud des éditions Préludes de m’avoir envoyé ce roman dont j’attendais la parution avec impatience.

POLARS/THRILLERS·PREMIER ROMAN

La mystérieuse affaire de styles – Agatha Christie

La mystérieuse affaire de styles d’Agatha Christie parue aux éditions Le masque en 1991 – traduction Thierry Arson – 223 pages

Résumé :

Lorsque la richissime Emily Inglethorp est retrouvée empoisonnée dans son manoir de Styles, les soupçons se portent rapidement sur son très jeune mari, Alfred Inglethorp. Mais le verdict paraît trop évident au colonel Hastings, qui décide de faire appel à son vieux compagnon Hercule Poirot. Ce dernier met alors tout en œuvre pour découvrir à qui pourrait profiter le crime. Car il y a aussi les beaux-enfants de Mme Inglethorp, et Cynthia, la protégée de la défunte : tous auraient pu se procurer la strychnine qui a servi à la tuer…
Les maigres indices ne faciliteront pas la tâche d’Hercule Poirot et mettront à l’épreuve sa perspicacité légendaire…

Mon avis :

En 2021 j’ai décidé de lire les romans d’Agatha Christie où apparaît Hercule Poirot dans l’ordre. J’ai donc commencé avec La mystérieuse affaire de styles, qui est le premier roman d’Agatha Christie et aussi le premier roman où apparaît Hercule Poirot, son personnage fétiche et celui de la majorité de ses lecteurs.

Mrs Inglethorp meurt chez elle au petit matin dans des circonstances troublantes sans que les autres résidents de la maison réveillés en sursaut ne puissent rien y faire. Qui pouvait lui en vouloir au point de la tuer? Ses 2 fils issus de son premier mariage, son nouveau mari, ses domestiques ? Il faut dire que cette vieille dame n’était pas très aimée car bien que très généreuse « elle rappelait toujours aux gens ce qu’elle avait fait pour eux« .
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c’est donc la première fois qu’on voir apparaître Hercule Poirot, sollicité par son ami Hastings également ami avec un des fils de Mrs Inglethorp, pour résoudre cette mystérieuse affaire.
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Hercule Poirot mène l’enquête, il discute, interroge, fouine mais sans jamais nous donner aucun indice. Parce que ce n’est pas lui qui raconte, on n’est pas dans sa tête, toute l’histoire nous est racontée par Hastings. On reste éloignés du raisonnement d’hercule Poirot, seules ses petites conversations avec Hastings ou avec d’autres pourraient nous donner des pistes si l’on pouvait voir où il veut en venir. Mais ce n’est jamais le cas.
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C’est très rythmé sans temps mort, il y a des rebondissements des arrestations et des fausses pistes. Et si l’annonce du coupable m’a fait tiquer, l’explication détaillée, marque de fabrique du fameux détective, m’a finalement convaincue.
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Mais il y a quand même un petit bémol : il ne me semble pas que nous, lecteurs, puissions trouver le coupable autrement que par un coup de chance en misant sur le bon suspect. On ne se dit pas « ah mais bien sûr!! » quand à la fin on sait, l’explication finale ne nous ouvre pas les yeux en raccordant tous les indices qu’on avait sous le nez, on y apprend aussi des choses qu’Hercule Poirot a découvertes en « coulisses » et qui l’ont mis sur la piste du coupable. C’est frustrant.
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Cela reste tout de même une bonne lecture détente, un bon moment livresque.

Rendez-vous en février pour ma lecture du second roman de la série Hercule Poirot : Le crime du golf

Non classé

Collisions – Emma Dayou

collisions

Du pur polar français!!

Roman policier de 220 pages publié par les éditions L’aube le 2 octobre 2014

De quoi ça parle :

La femme est nue, crucifiée sur un Abribus. Le meurtrier a violé sauvagement sa victime avant d’exhiber son corps en pleine rue. Claire, femme flic, tout juste nommée à la P.J. de Lille, se lance dans une course contre la montre pour le clouer sur le banc des accusés. Mais pour l’identifier, elle va devoir faire remonter à la surface les vérités enfouies, les histoires les plus sombres et les secrets bien gardés. Rose, lycéenne, victime de harcèlement, est submergée par la violence, la peur et la honte. Une rencontre inattendue la pousse à parler. Flics, victimes, suspects, coupables se passent à tour de rôle la parole. Dans un rythme haletant, ils dessinent d’eux-mêmes des portraits oscillant entre noirceur et humanité, entre tendresse et violence, jusqu’au dénouement final.

Parfois au détour d’un rayonnage de bibliothèque, on tombe sur un roman qui nous attire. C’est ce qui s’est passé ici. C’est plus particulièrement le titre et la couverture sobre, sombre avec une toute petite image qui m’ont fait prendre ce roman dans les rayons. La lecture de la quatrième de couverture m’a définitivement convaincue de tenter l’aventure, ce d’autant plus que cela faisait très très longtemps que je n’avais pas lu de roman purement policier français.

On découvre d’un côté, Claire, une jeune policière qui, avec son équipe composé d’un jeune informaticien et de 2 briscards de la police, va devoir découvrir qui a tué une jeune femme et a exposé son corps en pleine rue sur un panneau publicitaire. D’un autre côté, on découvre Rose, une jeune lycéenne, victime de harcèlement qui trouve le courage de dénoncer ce qu’elle a subi.

Construit sur le schéma « un chapitre un personnage », écrit simplement mais efficacement, ce roman tisse la toile de l’intrigue de manière progressive. Comme dans une recette de cuisine, les indices et les rebondissements s’ajoutent comme des ingrédients d’un bon de petit plat. Et une pincée de coïncidence troublante par ci, et un détail qui tue par là…. L’auteur nous fait mijoter.

Le rythme est assez lent et plat mais sans pour autant être rébarbatif, assez proche je trouve des polars « classiques » français comme ceux de Fred Vargas.

Et derrière l’intrigue se cache la réflexion sur le traitement du viol dans notre société, la manière dont les victimes et les auteurs sont perçus. L’auteur a su traiter d’un sujet moderne malheureusement trop fréquent et l’intégrer dans un roman policier bien construit, avec une intrigue bien ficelée.

Bref, un bon polar à découvrir!

LITTERATURE CONTEMPORAINE

Une vie entre deux océans – M.L Stedman

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Roman de littérature contemporaine publié par les éditions Stock en 2013 puis par Le livre de poche en 2014. Premier roman de M.L Stedman. Titre original : The Light Between Oceans. Traduit de l’anglais (Australie) par Anne Wicke. 449 pages

Après avoir connu les horreurs de la Grande Guerre, Tom Sherbourne revient en Australie. Aspirant à la tranquillité, il accepte un poste de gardien de phare sur l’île de Janus, un bout de terre sauvage et reculé. Là, il coule des jours heureux avec sa femme, Isabel. Un bonheur peu à peu contrarié par leurs échecs répétés pour avoir un enfant. Jusqu’à ce jour où un canot vient s’échouer sur le rivage. À son bord, le cadavre d’un homme, ainsi qu’un bébé, sain et sauf. Pour connaître enfin la joie d’être parents, Isabel demande à Tom d’ignorer les règles, de ne pas signaler « l’incident ». Une décision aux conséquences dévastatrices…

Ce premier roman de l’auteur a connu un succès énorme lors de sa sortie en grand format et il est maintenant disponible en format poche alors autant vous le dire tout de suite FONCEZ FONCEZ FONCEZ!!!

J’avais choisi ce roman dans la liste des 4 livres mensuels qui m’étaient offerts par Myboox après avoir gagner le concours de chroniques et comme bien d’autres romans il patientait dans ma monstrueuse pile à lire. Ce n’est que très récemment que je me suis décidée à le lire et si je ne regrette absolument pas mon choix je me mettrai des baffes pour avoir attendu aussi longtemps avant de découvrir cette merveilleuse histoire.

Parce que je vous le dis tout de suite, cette lecture fût un coup de coeur. Malgré son énorme succès, je n’avais pas été lire les avis des autres lecteurs et m’était contentée de la quatrième de couverture. Et quelle bonne décision ai-je prise ouh la la la parce qu’après l’avoir lu, j’ai découvert avec horreur que certaines chroniques en disaient beaucoup trop et m’auraient privé de la part de mystère qui entoure cette lecture.

Bref venons en au fait. C’est une histoire qui commence par un naufrage. Tom et Isabel voient échouer sur une plage de leur île un canot de sauvetage avec à son bord un cadavre et un bébé vivant. Et sous la pression d’Isabel, ils décident de ne pas signaler l’incident. Tout cela est concentré dans le premier chapitre qui est le moment charnière du roman. Et le chapitre suivant remonte très loin en arrière à une époque ou Tom ne connaissait pas Isabel et où en revenant de la guerre il devait retrouver une vie normale et y reprendre goût. On y vit avec lui son métier de gardien de phare, sa rencontre avec Isabel puis leur vie ensemble et leurs vaines tentatives pour devenir parents.

Ne criez pas au scandale je ne spoile rien car avec le 1er chapitre on sait déjà tout ça. Et c’est bien ce qui m’a perturbée au début de ma lecture car chaque évènement qui se passait dans cette première partie, j’en connaissais déjà l’issue et j’attendais avec impatience de retrouver le moment présent. Cela étant dit cette première partie n’en est pas moins passionnante car elle permet de bien cerner les deux personnages, leurs caractères, leurs envies et de comprendre le pourquoi de la décision de ne pas signaler le naufrage, le cadavre et le bébé.

Et pour la deuxième partie, je suis bien contente de ne pas avoir lu les avis de certains lecteurs et même si vous pouvez facilement savoir ce qui s’y passe je préfère vous laisser la chance de garder votre ignorance pour découvrir pleinement la suite de cette histoire qui se révèle pleine de suspense et de questionnements.

C’est une belle réflexion sur la maternité et le désir d’être maman, l’égoïsme liée à ce desir/besoin qui pousse à prendre/accepter certaines décisions et comment vivre avec. Car c’est bien de cela qu’il est question dans ce roman. Isabel persuade Tom de garder le silence sur cet incident et tous les deux vont devoir vivre avec leurs choix et vivre ensemble. J’ai énormément apprécié le côté très psychologique de ce roman mélangé avec une intrigue très bien menée.

Et le côté isolé de cette île au milieu de l’océan où la mer est bien présente m’a aussi énormément plu et me fait dire que les romans qui tournent autour de la mer ont un impact certain sur mon ressenti livresque (mais ça ce sera pour un autre article à venir). Le phare est également un personnage à part entière et participe à l’ambiance générale de cette histoire sensible mais dure, calme et parfois agitée. Bref tous les bons ingrédients pour une belle réussite livresque.

Si vous ne l’avez pas encore lu, c’est le moment ou jamais de vous plonger dans cette merveilleuse histoire.

LITTERATURE CONTEMPORAINE

L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikéa – Romain Puértolas

le fakirRoman de 256 pages publié le 21/08/2013 par les Editions La Dillettante – 19.00 €

« IKEA. Ou comment un banal et innocent mot de quatre lettres, prononcé à mi-voix dans un taxi à Roissy Charles de Gaulle, peut vite devenir le début d’une rocambolesque et hilarante aventure. De la crise européenne au régime post-Kadhafiste libyen, un voyage inattendu, riche en quiproquos et rebondissements, ballotera, dans une armoire, un arnaqueur professionnel sur le chemin de la rédemption et de l’amour. »

Mon avis :

Il s’agit du premier roman de l’auteur qui a rencontré un bon succès lors de sa sortie.

cette lecture fut pour moi un pur moment de rigolade livresque!!!

C’est un roman qui attire l’œil avec sa couverture très voyante mais pas très jolie (selon moi) et son titre à rallonge qui font qu’on retourne l’objet pour en lire la quatrième de couverture. J’avoue que je ne l’avais pas repéré (puisque je ne vais plus dans les librairies pour limiter mes achats) mais le club de lecture La Marguerite l’a fait pour moi puisque ce roman a été évoqué lors d’une réunion et en termes élogieux.

Je suis donc partie moi aussi en voyage avec le Fakir et j’ai adoré la ballade. L’histoire est bien faite, il y a plein de rebondissements, les personnages se croisent selon un scénario très bien construit et c’est très plaisant à lire. On lit des choses qu’on a forcément pensées à propos du magasin en lui même et on rigole bien.

Le personnage principal, le Fakir, est très attachant, il est un véritable escroc mais on l’adore dès les premières pages et on suit son évolution au fil des étapes de son voyage et de ses rencontres.

Tout a déjà été dit sur ce roman qu’on compare beaucoup au vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire, et moi qui ai lu les deux, j’ai très nettement préféré le Fakir :-).

Bref, avec le mauvais temps qui s’installe, c’est la lecture idéale pour retrouver le sourire.

LITTERATURE CONTEMPORAINE

Les gens heureux lisent et boivent du café – Agnès Martin-Lugand

les gens heureuxRoman de 256 pages publié le 6/06/13 par les éditions Michel Lafon, 14.95 €

«  » Ils étaient partis en chahutant dans l’escalier. […] J’avais appris qu’ils faisaient encore les pitres dans la voiture, au moment où le camion les avait percutés. Je m’étais dit qu’ils étaient morts en riant. Je m’étais dit que j’aurais voulu être avec eux.  » Diane perd brusquement son mari et sa fille dans un accident de voiture. Dès lors, tout se fige en elle, à l’exception de son coeur, qui continue de battre. Obstinément. Douloureusement. Inutilement. Égarée dans les limbes du souvenir, elle ne retrouve plus le chemin de l’existence. C’est peut-être en foulant la terre d’Irlande, où elle s’exile, qu’elle apercevra la lumière au bout du tunnel. Entre  » Le Journal de Bridget Jones  » et  » Love Story « , l’histoire de Diane nous fait passer par toutes les émotions. Impossible de rester insensible au parcours tantôt dramatique tantôt drôle de cette jeune femme à qui la vie a tout donné puis tout repris, et qui n’a pas d’autre choix que de faire avec. »

Mon avis :

C’est le premier roman de l’auteur et ce fut pour moi une lecture détente agréable.

A force de voir ce titre un peu partout sur les blogs et sur Internet de façon plus générale, je me suis laissée tentée quand mes yeux se sont posés dessus à la médiathèque. Et même si ce ne fut pas la lecture à laquelle je m’attendais, j’ai bien aimé cette histoire.

Le début est très prenant et laisse présager une lecture sombre, triste et émouvante. On découvre Diane, jeune trentenaire qui se retrouve veuve après avoir perdu son mari et sa fille dans un accident de voiture et qui n’arrive pas à s’en remettre (en même temps comment lui en vouloir). Elle ne veut voir personne, se coupe du monde extérieur, de son travail et se terre chez elle avec ses souvenirs et recherchant encore et toujours les odeurs laissés par ses deux amours. Seul son associé et ami Félix, un jeune homme homosexuel très atypique et particulièrement drôle, arrive encore à se faire entendre de Diane et fait tout ce qu’il peut pour la sortir de son état. Les deux personnages sont très bien décrits et on les aime dès les premières pages. L’écriture simple, laisse bien passer les sentiments de chacun et c’est très agréable à lire.

Seulement le changement arrive quand Diane décide de partir en Irlande, un voyage dont son mari avait toujours rêvé, et qu’elle décide de faire, contre l’avis de tous, pour lui et pour elle aussi. Sauf qu’à partir de là le roman a perdu, selon moi, en profondeur et on tombe dans une histoire « à l’eau de rose » un peu culcul qui m’a rappelé les romans Harlequin de ma mère, tous faits sur le même modèle « Ils se rencontrent, ils se détestent mais finalement ils s’aiment etc…. ». Car en Irlande, Diane a un voisin plutôt grognon avec qui elle fâche dès le début et tous les deux se comportent comme chien et chat. L’histoire devient alors beaucoup plus superficielle et légère et avec tous les rebondissements connus et attendus d’un roman d’amour. Et même si l’auteur se rattrape sur la fin, c’est cette impression qui reste prédominante.

Cela étant, cela ne fait pas de ce roman un mauvais roman, j’ai tout de même beaucoup aimé cette lecture simple qui offre un très bon moment de détente ; c’est juste un peu surprenant à la lecture de la quatrième de couverture.

Bref, une lecture agréable à lire pour se détendre.