LITTERATURE CONTEMPORAINE

Les inséparables – Stuart Nadler

les inseparables livre

Les inséparables – Stuart Nadler – Editions Albin Michel – Traduction Hélène Fournier – 3 mai 2017 – 416 pages – 22.50 €

Résumé :

Boston, de nos jours. Avec la mort de son mari, Henrietta Olyphant, a tout perdu. Confrontée à de sérieuses difficultés financières, elle accepte à contrecœur que soit réédité le roman osé qu’elle a publié dans sa jeunesse : Les Inséparables. Jugé trash à l’époque, il est devenu culte mais a valu à son auteur, féministe engagée et universitaire accomplie, d’être rejetée par ses pairs.
Au même moment, Oona, sa fille, brillante chirurgienne de quarante ans, débarque chez elle après avoir quitté son mari. Sans savoir que Lydia, sa propre fille âgée de quinze ans, vit un cauchemar depuis que circule une photo d’elle dénudée dans son prestigieux pensionnat…
Bientôt réunies, toutes trois devront faire face à leurs désirs, à leurs contradictions et à leurs tabous.

Mon avis :

Les inséparables est un très bon roman, une plongée au coeur des relations familiales à travers l’histoire de 3 femmes, la grand-mère, la mère et la petite-fille et leurs amours. Un excellent moment de lecture.

Les relations amoureuses sont au coeur de ce roman. Henrietta, la grand-mère vient à peine de perdre son mari qu’elle aimait depuis longues années et elle doit apprendre à vivre sans lui et affronter des difficultés financières qui la contraignent à accepter la réédition d’un livre qu’elle a écrit dans sa jeunesse mais dont elle est loin d’être fière. Sa fille Oona, a une belle carrière professionnelle mais son mariage bat de l’aile et elle envisage le divorce. Quant à Lydia la petite fille d’Henrietta et la fille d’Oona, elle découvre les « joies » d’une première relation amoureuse qui lui vaudra les foudres de la communauté puritaine après qu’une photo d’elle dénudée se soit retrouvée sur le net.

Les péripéties qui arrivent à nos 3 héroïnes les conduisent à se retrouver tant physiquement que moralement, elles n’ont jamais autant échanger que depuis qu’elles connaissent des déboires qui les ont conduites à se retrouver dans la même maison.

C’est drôle de par les situations qui se présentent mais aussi très profond sur les relations familiales et amoureuses, l’auteur en profite pour égratigner au passage le puritanisme, les façons de gérer le harcèlement à l’école des écoles privées où le maître mot est qu’il ne faut pas faire de vagues. Tout comme Henrietta avait eu a affronter les reproches à la sortie de son livre, sa petite fille Lydia doit affronter les mêmes reproches suite à ses déboires. Toutes les deux sont de 2 générations différentes, ne semblent pas si proches l’une de l’autre mais ce que vit aujourd’hui Lydia va leur permettre de renouer des liens.

Le style de l’auteur est fluide et très agréable à lire, c’est rythmé et tout s’enchaîne bien.

Après avoir découvert cet auteur avec Un été à bluepoint que j’avais bien aimé, j’ai tout autant aimé, voire même un peu plus, ce roman que j’ai trouvé plus dynamique. J’ai beaucoup aimé voir les relations des 3 femmes évoluer au fil des pages, les voir se rapprocher et se comprendre.

Bref, j’ai beaucoup aimé cette lecture qui confirme mon goût pour la plume de son auteur que je vais suivre avec intérêt et que je vous invite à découvrir à votre tour si ce n’est pas déjà fait.

Pour finir un petit mot sur l’auteur :

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Diplômé de l’Université de l’Iowa, Stuart Nadler a été distingué par la National Book Foundation comme l’une des cinq révélations 2012 aux Etats Unis.
Il enseigne la littérature dans le Wisconsin.

Il est l’auteur d’un recueil de nouvelles Le livre de la vie.

Un été à Bluepoint est son premier roman a rencontré un vif succès.

Les inséparables est son second roman.

LITTERATURE CONTEMPORAINE

Un été à Bluepoint – Stuart Nadler

un été à bluepoint

Un été à Bluepoint – Suart Nadler – Editions Albin Michel – 2 janvier 2015 – Traduction Bernard Cohen –  – 432 pages – 22.90 €

Résumé :

Arthur Wise est devenu en peu de temps l’un des plus puissants avocats des États-Unis. Fort de cette ascension fulgurante, il s’offre une maison à Bluepoint, non loin de Cape Cod, à proximité de celle de son associé, Robert Ashley.

C’est là, durant l’été 1952, que Hilton, son fils de dix-sept ans, se lie d’amitié avec Lem Dawson, le « boy de couleur » chargé de l’entretien des lieux et du courrier. Bien que sensible à la discrimination – les Wise sont juifs –, son père voit d’un mauvais œil cette complicité. Mais ce même été, lorsque l’adolescent tombe amoureux de Savannah, la nièce de Lem, il ne sait pas encore que l’innocente idylle va tourner au drame, lui révélant la face cachée de son père et signant pour ainsi dire l’arrêt de mort de Lem.

Des années plus tard, hanté par le souvenir de la jeune fille qu’il n’a jamais oubliée, Hilly part à sa recherche. Mais la culpabilité et les bonnes intentions peuvent-elles racheter le passé ?

Mon avis :

Un été à Bluepoint est un chouette roman bien écrit sur les secrets et leurs conséquences sur nos vies, sur la culpabilité et la manière dont on vit avec et dont le dénouement est surprenant. J’ai bien aimé cette lecture toute en linéarité mais qui tient tout de même en haleine jusqu’au bout.

Ce roman tourne autour de Hilton Wise « Hilly » qui nous raconte sa vie en 3 parties. La première partie est celle de son adolescence, celle qui a bouleversé sa vie. La richesse nouvelle de son père qui a provoqué leur déménagement à Bluepoint, qui a changé radicalement le comportement de ses parents qu’il ne reconnait plus, on voit bien les relations entre le fils et le père se tendre au fil des pages. Et l’amitié qui se lit entre Hilly et Lem Dawson le « boy noir vendu » avec la maison, et surtout avec sa nièce Savannah va provoquer le drame qui bouleversera la vie de Hilly. Hilly, qui n’est qu’un adolescent, ne veut pas affronter la colère de son père en lui avouant qu’il craque pour Savannah, il n’a pas le caractère suffisant pour assumer ses opinions face à son père. Alors à la place il révèle à son père un autre secret, un truc qu’il a vu pour dévier l’attention de son père sur autre chose. Mais cela va avoir des conséquences bien lointaines de ce que Hilly aurait pu imaginer. Et c’est ce qu’il nous raconte dans les deux parties suivantes, à des années d’écart et jusqu’à la fin le lecteur est plongé dans les relations père/fils que l’auteur dissèque en profondeur.

Ce roman est très bien écrit, la plume de l’auteur est très agréable à lire et du coup même s’il ne se passe pas grand chose, ça se lit bien et le lecteur n’a pas envie de quitter cette histoire. En effet, le rythme est très linéaire, il n’y a pas de gros rebondissements, le narrateur nous déroule tranquillement son histoire, sa vie, sa culpabilité, comment il doit se battre faire oublier qui est son père. On sent bien la rancœur à l’égard de ce père qu’il tient aussi pour responsable de ce qui s’est passé ce fameux été et sa rupture totale avec lui et son argent. Mais peut-on vraiment se couper complètement de son père?

Et malgré cette linéarité qui pourrait être dérangeante, on arrive à la dernière partie où tout se met en place et s’accélère progressivement. On sent bien que des choses vont apparaître et on a hâte de savoir lesquelles. Et c’est là qu’on voit le talent de l’auteur car on ne voit rien venir, l’auteur nous a baladé pendant 400 pages et nous a amené tranquillement jusqu’à un dénouement cohérent qui surprend sans surprendre finalement.

Bref, c’est un très bon roman que j’ai pris beaucoup de plaisir à lire et un auteur que j’ai découvert et que je vais suivre dorénavant avec beaucoup d’attention.

Pour finir un petit mot sur l’auteur :

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Diplômé de l’Université de l’Iowa, Stuart Nadler a été distingué par la National Book Foundation comme l’une des cinq révélations 2012 aux Etats Unis.
Il enseigne la littérature dans le Wisconsin.

Il est l’auteur d’un recueil de nouvelles Le livre de la vie.

Un été à Bluepoint est son premier roman. Il a écrit ensuite Les inséparables (terminé tout juste ce matin et apprécié également, chronique à venir très prochainement)