POLARS/THRILLERS

Le cas Van Noorden – Raphaël Passerin

Le cas Van Noorden de Raphaël Passerin paru aux éditions du Val le 31 mai 2021 – 213 pages

Le cas Van Noorden est un roman policier atypique et original très plaisant à lire.

Tout commence avec la découverte, dans un appartement, de quatre corps d’hommes en décomposition disposés à la manière des quatre points cardinaux d’une boussole et dont l’une des victimes semble être le propriétaire de l’appartement, un certain Audric Herbert. Et puis on repart en arrière, le soir où Audric Herbert a organisé un dîner dans son appartement, un dîner de retrouvailles entre amis qui ne se sont pas vus depuis 7 ans. Mais les choses ne vont pas du tout se dérouler comme prévu. Audric, Tony, Victor attendent que Carl, revenu spécialement à Paris pour un colloque après 7 ans d’absence, sorte enfin du bureau pour dîner. Quand Léa, la nouvelle petite amie de Victor se trompe de porte en sortant des toilettes et découvre le corps inanimé de Carl, la soirée vire au drame. Et encore plus quand Audric décide de séquestrer le livreur de sushis pour l’aider à prouver qu’il n’est pas coupable. Et ce livreur de sushis, Sadegh Hossein Yavari, lecteur de polars et étudiant en droit pénal recalé deux fois à l’examen du barreau prend sa mission au sérieux.

L’écriture est magnifique, hyper travaillée et les répliques de Sadegh sont tout simplement géniales. Je l’ai adoré pendant toute ma lecture tellement il est drôle, sarcastique, habité par la mission dont il a été investi. La construction de l’intrigue est très agréable, moitié huis-clos moitié en extérieur, on ne s’ennuie jamais, les indices, les rebondissements, les réflexions s’enchaînent et on est complètement immergés aux côtés de Sadegh.

Cette lecture a vraiment été une très bonne surprise, je ne m’attendais absolument pas à ça et j’ai énormément aimé cette façon assez originale de mener un véritable roman à suspens car même si l’auteur bouleverse les codes habituels, on est bien en présence d’une véritable intrigue policière avec toutes ses composantes et une résolution finale qui tient la route.

Une très belle découverte que la plume de l’auteur que je remercie vivement de m’avoir contactée pour me proposer la lecture de son roman en service presse. Je ne peux que vous conseiller de tenter de résoudre à votre tour Le cas Van Noorden.

THRILLER

Les yeux d’Iris – Magali Collet

Les yeux d’Iris de Magali Collet paru aux éditions Taurnada le 4 novembre 2021 – 256 pages

Les yeux d’Iris est le second roman de l’autrice. Son précédent roman La cave aux poupées a eu du succès et je peux déjà vous dire que je l’ai rajouté sus ma wish list car si Les yeux d’Iris a été ma première découverte de l’autrice, ce ne sera pas la dernière. J’ai beaucoup aimé la plume et l’ambiance de ce roman et ça m’a donné envie de relire cette autrice.

Le résumé de la quatrième de couverture est très succinct et mystérieux. Voyez plutôt :

Un meurtre et un suicide.
Trois hommes. Trois femmes.
Des retrouvailles.
Un pacte.
Tout se paye, même l’amitié.

Je n’ai pas eu envie d’en savoir plus et me suis lancée dans cette lecture les yeux fermés, confiante. Et cela a été une belle réussite même si la fin m’a un peu déçue, non parce qu’elle n’était pas cohérente, mais parce qu’elle est arrivée trop vite et qu’elle n’était pas celle que j’attendais. Cependant cela n’enlève absolument pas à ce thriller son côté passionnant, angoissant et captivant. Je l’ai dévoré en moins de 12 heures.

On suit Morgane, expatriée en Irlande, qui revient en France, à la demande de son amie Julie. Elle retrouve son frère, Frédéric, qui l’a toujours protégée et qui le fera encore. Il y a d’autres personnages mais je ne vous en dirai pas plus pour ne pas vous gâcher le plaisir de la découverte.

L’autrice a su construire une intrigue très dense autour de thèmes très sensibles et certaines scènes sont assez violentes et difficiles à lire. Les indices sont diffusés à petites gouttes au fil des pages et laissent le lecteur perplexe. Dans quelle lecture s’est-il fourré? J’ai adoré la tension qui grimpe au fur et à mesure, le fait de ne pas savoir où l’autrice voulait m’emmener, je me suis laissée attraper dans cette intrigue très bien ficelée, très dynamique et très sombre.

Les personnages sont très bien brossés, psychologiquement bien travaillés, les thèmes abordés dans ce roman sont hyper intéressants et très bien traités. J’ai énormément aimé la façon dont l’autrice, à travers chaque personnage, nous montre ce qui peut se passer et les conséquences de certains évènements, ce qui définit chaque personne et fait de nous ce que nous sommes.

C’est machiavéliquement orchestré, il est impossible de le lâcher, on avale les mots, les pages, on s’en prend plein la tête au niveau révélations et on attend avec impatience le dénouement final de cette histoire. Et c’est là que se situe le petit bémol qui a empêché l’énorme coup de coeur qu’aurait pu être cette lecture. La tension était tellement forte pendant toute la lecture, certains éléments tellement surprenants et angoissants que finalement la fin m’a paru trop « simple ». Elle n’a pas été celle que j’attendais et même si elle est cohérente je m’attendais à quelque chose de beaucoup plus intense.

Cela étant, ce thriller psychologique reste une excellente lecture, une histoire très bien construite qui vous emporte dès la première page et qui se dévore du début à la fin. Je ne peux que vous conseiller de découvrir la plume de Magali Collet.

Je remercie les éditions Taurnada pour leur confiance et l’envoi de ce roman

COUP DE COEUR·FANTASTIQUE / SCIENCE FICTION·THRILLER

Widjigo – Estelle Faye

Widjigo d’Estelle Faye paru aux éditions Albin Michel Imaginaire le
29 septembre 2021 – 256 pages

Widjigo d’Estelle Faye est un mélange de roman fantastique et de thriller que j’ai découvert complètement par hasard en visitant la page des éditions Albin Michel Imaginaire et pour lequel j’ai complètement craqué sur la couverture et le résumé. Et cette lecture a été un coup de cœur surprise, je ne m’attendais qu’à une lecture sombre et énigmatique mais j’ai eu bien plus que ça et les 50 dernières pages ont fait basculer mon ressenti de « très bonne lecture » à COUP DE COEUR.

On suit Jean Verdier, un jeune lieutenant de la République, qui, en 1793, est envoyé avec son régiment sur les côtes de la Basse-Bretagne pour capturer un noble, Justinien de Salers, qui se cache dans une vieille forteresse en bord de mer. Alors que la troupe tente de rejoindre le donjon en ruines ceint par les eaux, un coup de feu retentit et une voix intime à Jean d’entrer. A l’intérieur, le vieux noble passe un marché avec le jeune officier : il acceptera de le suivre quand il lui aura conté son histoire. Celle d’un naufrage sur l’île de Terre-Neuve, quarante ans plus tôt. Celle d’une lutte pour la survie dans une nature hostile et froide, où la solitude et la faim peuvent engendrer des monstres…

C’est tout d’abord la plume de l’autrice qui m’a emportée. C’est une écriture très poétique qui arrive à plonger le lecteur dans l’ambiance sombre, mystérieuse et hostile de cette nature sauvage où évoluent les différents personnages. On a vraiment l’impression d’être avec eux, on s’imagine très bien la vue qu’ils ont et c’est très la meilleure façon de ressentir leurs émotions car l’autrice nous immerge complètement dans l’histoire. Et il ne fait pas bon vivre sur cette île de Terre-Neuve car les membres de l’expédition disparaissent les uns après les autres et ce qui rode autour d’eux et les décime n’a pas l’air très sympathique.

Le fait de savoir que le narrateur, en la personne de Justinien, s’en est sorti ajoute au mystère et rend la lecture addictive car on a envie de savoir comment il a pu s’en sortir. Les allers/retours entre ce qui se passe sur l’île pendant l’expédition et ce qui se passe entre Justinien et Jean Verdier dans la forteresse dynamisent encore plus le récit et c’est très plaisant à lire et surtout de ressentir cette tension extrême qui grandit de pages en pages.

Je n’avais absolument pas vu venir ce que l’autrice nous réserve dans la dernière partie du récit et c’est ce qui a fait basculer cette lecture en coup de coeur. Je ne peux évidemment pas vous en dire grand chose pour ne pas vous gâcher le plaisir.

Je ne peux que vous conseiller très fortement de découvrir ce roman, tant pour la plume de l’autrice que pour l’histoire qu’elle propose et si le fantastique vous effraie, il ne faut pas en avoir peur car dans ce roman c’est très bien dosé, acceptable. On est plus dans une ambiance sombre, angoissante et en cette période de l’année c’est la lecture idéale à s’offrir au coin du feu.

THRILLER

Victimes – Bo Svernstrom

Bo Svernstrom – traduction Lucas Messmer
EAN : 9782207143537
560 pages
Éditeur : DENOËL (03/02/2021)

Victimes de Bo Svernstrom est un thriller suédois paru le 3 février 2021 aux éditions Denoël dans leur collection Sueurs froides et qui est passé complètement inaperçu dans la sphère livresque. Aucune chronique sur Livraddict, seulement deux sur Babelio, je ne l’ai pas vu passer sur Instagram et pourtant il est excellent.

Je dois bien avouer que ce n’est pas la couverture qui m’a attirée ; bien au contraire, je pense que c’est cette couverture qui est responsable du fail commercial de cette parution et c’est vraiment dommage car c’est un thriller addictif, habilement mené et original qui interroge fortement sur la psychologie d’un tueur. J’ai pris un énorme plaisir à lire ce thriller, j’ai été surprise et même si j’avais vu venir un élément du dénouement, cela n’a absolument pas entaché mon ressenti sur cette lecture tant la construction et le contenu sont passionnants.

Tout commence par la découverte du corps d’un homme affreusement mutilé dans une grange au nord de Stockholm. Et quand on dit affreusement mutilé c’est vraiment çà car le pauvre homme s’est vu arracher la langue, les doigts et l’appareil génital. Et quand il apparaît que la victime est encore en vie, l’inspecteur Carl Edson et son équipe qui s’attendaient à une enquête pour meurtre assez routinière, revoient leur copie, d’autant plus que les victimes s’amoncellent. Ils ont affaire à un ennemi redoutable…

Le problème avec ce genre de roman c’est de pouvoir exposer son ressenti sans enlever l’intérêt de la surprise au futur lecteur … donner envie sans trop en dire…. L’auteur a réussi a mettre en place un thriller très original dans la construction en bouleversant les codes et les points de vue et en surprenant agréablement le lecteur qui ne s’attend absolument pas à ce qui va lui arriver.

J’ai énormément aimé cette lecture qui m’a surprise, émue, horrifiée et captivée du début à la fin. Il n’y a aucun temps mort, tout est très bien amené, tout est cohérent et même si j’avais compris un petit élément, la résolution finale de ce thriller ne m’a pas déçue car selon moi l’intérêt était principalement dans le déroulé de l’histoire, dans l’analyse profondément addictive du méchant de l’histoire et si au départ on s’attend à un thriller assez classique, la surprise l’émotion et l’originalité sont au rendez-vous pour faire de cette lecture un excellent moment de plaisir livresque.

Je ne peux que vous recommander de passer outre cette couverture peu heureuse et de découvrir ce roman qui vaut vraiment le coup.

POLARS/THRILLERS

… Et pour le pire – Noël Boudou

…Et pour le pire de Noël Boudou – éditions Taurnada – 13.05.2021 – 250 pages

Résumé :

Bénédicte et Vincent auraient pu vieillir paisiblement ensemble. Malheureusement, le destin en a décidé autrement, il y a vingt ans…
Vingt ans. Vingt ans à attendre… à attendre que les assassins de sa femme sortent de prison.
Depuis vingt ans, Vincent Dolt n’a qu’une seule idée en tête : venger sa douce Bénédicte…
Depuis vingt ans, seule la haine le maintient en vie.
Mais une vengeance n’est jamais simple, surtout à 86 ans.
Il a vécu le meilleur, il se prépare au pire…

Mon avis :

Noël Boudou est un auteur que j’ai découvert avec la lecture de son précédent roman, Benzos, paru en 2019 chez Taurnada, et que j’avais beaucoup aimé tant pour la plume de l’auteur que pour l’intrigue très bien menée . Alors quand Joël des éditions Taurnada m’a proposé de découvrir son nouveau roman, je n’ai pas hésité une seconde…et je ne regrette absolument pas (comme d’habitude avec les romans de cette maison d’édition) car …Et pour le pire a été un coup de coeur.

Dès les premières pages on s’attache au personnage de Vincent Dolt, ce vieux monsieur de 85 ans qui vit reclus, isolé dans sa maison avec son chien Bill depuis plus de vingt ans après que sa femme, Benedicte, ait été sauvagement assassinée. Les émotions qui nous étreignent à la lecture de ce qui s’est passé il y a vingt ans, la détresse de Vincent qui a perdu celle qu’il aimait, attrapent le lecteur par le coeur et il est impossible de le quitter. Il rumine sa haine, il attend depuis 20 ans que ceux qui lui ont pris ce qu’il avait de plus cher à son coeur sortent de prison pour pourvoir régler ses comptes, il est cynique, son regard sur la vieillesse est truculent, il nous fait sourire souvent par ses petites réflexions. Il m’a énormément fait penser à Clint Eastwood dans le film Gran Torino, c’est lui que j’ai vu dans ma tête pendant toute ma lecture. Bref, ce personnage est tellement attachant et les émotions tellement fortes dès le début que lâcher ce roman est complètement impossible.

Et si le résumé laisse à penser que cette histoire va être cousue de fil blanc, il ne faut absolument pas se fier aux apparences car l’auteur a parfaitement maitrisé l’art des révélations et des rebondissements qui font qu’on a l’impression d’être une boule de flipper, on se prend des taquets qui nous retournent et pimentent cette lecture et lui font prendre une tournure inattendue et surprenante mais tellement addictive. On est complètement pris dans l’histoire et on la dévore pour savoir comment tout cela va finir.

C’est violent, sombre, très émouvant et très bien construit, une très belle réussite. J’ai tout adoré dans cette lecture, tant les personnages forts, les pointes d’humour, les rebondissements qui amènent de la complexité et de la densité à cette intrigue qui se révèle passionnante du début à la fin.

Cette lecture a été un coup de coeur, il est disponible en librairie à partir d’aujourd’hui et je ne peux que vous conseiller de découvrir Vincent Dolt, vous l’aimerez à coup sûr.

Je remercie encore une fois Joël des éditions Taurnada pour sa confiance

POLARS/THRILLERS·THRILLER

A pas de loup – Isabelle Villain

A pas de loup d’Isabelle Villain paru aux éditions Taurnada le 14.01.2021 – 190 pages

Résumé :

Lorsque Rosalie, Philippe et leur petit Martin, âgé de six mois, décident de s’installer à La Barberie, un éco-hameau niché en plein cœur des Alpes-de-Haute-Provence, c’est bien pour fuir un quotidien devenu trop pesant. Pour tenter une expérience audacieuse. Vivre autrement. En communion avec la terre et en harmonie avec les saisons.
Mais l’équilibre de cette nouvelle vie va un jour se fissurer. Un grain de sable va s’infiltrer, déstabiliser et enrayer cette belle mécanique.
Et ce très beau rêve va se transformer peu à peu en un véritable cauchemar.
Votre pire cauchemar…

Mon avis :

J’avais déjà lu et beaucoup aimé Mauvais genre et Blessures invisibles, les précédents romans d’Isabelle Villain qui étaient des polars. Avec A pas de loup l’autrice s’initie au genre thriller et c’est une belle réussite pour une première tentative.

A pas de loup est un thriller, un roman noir prenant et glaçant.
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La Barbarie est un eco-hameau en plein cœur des Alpes de Haute Provence où sont venus s’installer des familles motivées par l’envie de vivre en communion avec la terre, la nature, en harmonie avec les saisons, loin du tumulte et de la vie stressante des grandes cités urbaines. Parmi eux Rosalie et sonars, Philippe, sont arrivés quand leur fille Martin avait 6 mois. Sauf qu’aujourd’hui Philippe n’est plus là et on sent bien qu’il n’est plus le bienvenu dans cette communauté. Alors quand Martin, 6 ans, disparaît en pleine nuit, c’est le début des ennuis, le premier maillon d’une chaîne d’événements qui vont mettre à mal le rêve qui se jouait jusqu’alors à la Barberie.
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En alternant passé et présent, l’autrice nous présente tous les acteurs de cette histoire, elle nous présente chacun des membres de cette communauté et les raisons, diverses, propres à chacun, qui les ont conduit à tout abandonner pour venir vivre à la Barberie.
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L’autrice joue avec nous, elle décortique ce mode de vie, les règles mises en place pour organiser cette micro-société, elle place les pièces de son puzzle et peu à peu le voile se fissure et on se rend compte que tout n’est pas aussi idyllique qu’on voudrait bien nous le faire croire à la Barberie.
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C’est fluide dans l’écriture, ça se lit tout seul et les pages se tournent très vite pour savoir comment ça va finir. J’ai énormément aimé cette lecture que j’ai trouvée originale dans les thèmes abordés, dans les relations des personnages et même si certains aspects de l’intrigue m’ont semblé un peu trop faciles et auraient mérité, selon moi, un plus de développement pour augmenter la tension, c’est une intrigue bien construite, prenante et glaçante jusqu’à la toute dernière page que l’autrice nous propose.
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Ce thriller sort aujourd’hui et je ne peux que vous conseiller de vous le procurer, vous passerez un excellent moment de lecture.

Je remercie Joël et les éditions Taurnada pour leur confiance

COUP DE COEUR·THRILLER

Entre fauves – Colin Niel

Entre Fauves de Colin Niel paru aux éditions du Rouergue en septembre 2020 –

Résumé :

Martin est garde au parc national des Pyrénées. Il travaille notamment au suivi des derniers ours. Mais depuis un an et demi, on n’a plus trouvé la moindre trace de Cannellito, le seul plantigrade avec un peu de sang pyrénéen qui fréquentait encore ces forêts, pas d’empreinte de tout l’hiver, aucun poil sur les centaines d’arbres observés. Martin en est chaque jour plus convaincu : les chasseurs auront eu la peau de l’animal. L’histoire des hommes, n’est-ce pas celle du massacre de la faune sauvage ? Alors, lorsqu’il tombe sur un cliché montrant une jeune femme devant la dépouille d’un lion, arc de chasse en main, il est déterminé à la retrouver et la livrer en pâture à l’opinion publique. Même si d’elle, il ne connaît qu’un pseudonyme sur les réseaux sociaux : Leg Holas. Et rien de ce qui s’est joué, quelques semaines plus tôt, en Afrique.
Entre chasse au fauve et chasse à l’homme, vallée d’Aspe dans les Pyrénées enneigées et désert du Kaokoland en Namibie, Colin Niel tisse une intrigue cruelle où aucun chasseur n’est jamais sûr de sa proie.

Mon avis

J’ai découvert Colin Niel avec son roman Seules les bêtes que j’ai lu et adoré en 2020. Alors quand je suis tombée sur son nouveau roman Entre fauves en librairie, je me suis jetée dessus et cette lecture a été comme la première, un coup de cœur.

Pour la majorité des gens le lion est le roi des animaux, beau, majestueux, il est aimé des grands et des petits alors quand Martin, garde d’un parc national en France, fervent défenseur de la cause animal, tombe sur la photo d’une jeune fille debout, un arc à la main, à côté du cadavre d’un lion, il voit rouge…actif sur les réseaux sociaux pour dénoncer ces monstres, il décide ce coup-ci d’aller plus loin et de partir lui-même à la chasse à la tueuse.
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Pour Kondjima, berger en Namibie, dans un pays rongé par la sécheresse où tous les animaux peinent à survivre, le lion est un redoutable prédateur qui a massacré son troupeau de chèvres. Il est comme le renard qui tue nos poules, le loup qui s’en prend aux brebis et Kondjima n’a qu’une seule idée en tête, tuer ce lion qui a fait de sa vie un enfer encore pire.
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Apolline est une jeune fille, étudiante passionnée de chasse à l’arc qui rêve de s’offrir un lion en trophée.
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Charles est ce lion, seul, affamé, qui rôde auprès des hommes et qui nous raconte également sa vie.
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Avec ses quatre personnages dont les histoires se mêlent au fil des chapitres, dans une construction très originale du récit, l’auteur nous offre une intrigue palpitante, une histoire qui fait monter notre tension au fil des pages et le tout servi par une plume magnifique, des descriptions à vous couper le souffle.
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C’est magnifique, machiavéliquement orchestré, l’auteur vous attrape dans son viseur et ne vous lâche plus jusqu’au dernier mot. C’est une histoire aux personnages très travaillés, complexes et c’est un vrai régal de les suivre pour voir comment tout va finir, comment l’auteur va nous emmener jusqu’au bout de cette chasse.
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J’ai tout aimé dans ce roman qui, après Seules les bêtes, vient confirmer mon admiration pour Colin Niel. Cette lecture est un coup de cœur tant par l’intrigue en elle même que par les réflexions qu’elle a provoquées chez moi.
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Bref, j’ai adoré cette lecture et je ne peux que vous conseiller de lire cet auteur au talent fou pour offrir des intrigues prenantes, originales et instructives.

POLARS/THRILLERS

UN(e)SECTE – Maxime Chattam

UN(e)SECTE de Maxime Chattam paru chez Albin Michel le 30.10.2019 – 454 pages

Résumé :

Et si tous les insectes du monde se mettaient soudainement à communiquer entre eux ? À s’organiser ?
Nous ne survivrions pas plus de quelques jours.

Entre un crime spectaculaire et la disparition inexpliquée d’une jeune femme, les chemins du détective Atticus Gore et de la privée Kat Kordell vont s’entremêler. Et les confronter à une vérité effrayante.

Mon avis :

Après avoir bien aimé Le signal, j’ai eu envie de récidiver avec cet auteur. Alors quand j’ai vu Un(e)secte à la bibliothèque, j’ai saisi l’occasion. Je l’aimé plus que le précédent même si ce n’est pas (encore) le grand kiffe.
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A Los Angeles, Atticus Gore, policier, doit faire face à un cadavre dépouillé du moindre gramme de chaire en un temps défiant toutes les lois de la décomposition. Quelles bestioles ont pu agir ainsi ?
A New York, Kat Kordell, détective privée, enquête sur la disparition d’une jeune femme dans la chambre de laquelle gisait le cadavre d’un chat aux entrailles mouvantes et avec de mystérieux symboles pyrogravés sur la colonne vertébrale.
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Ca commence très fort et très vite on est embarqués dans ces deux enquêtes que l’on suit en parallèle et qui démangent, grattent et piquent notre curiosité.
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Ça se lit bien et quand on commence à se dire que ouais bon c’est bien gentil mais on voudrait un peu de bestioles et de flipette quand même, l’auteur nous entend et nous offre quelques scènes bien gores et je dois bien avouer que j’ai surveillé les crevettes du réveillon avec attention au moment de les dépiauter (je sais, ce ne sont pas des insectes mais quand même, on ne sait jamais !!!).
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Sur le fond de l’intrigue, c’est assez bien fait même s’il me semble avoir déjà vu et/ou lu sur cette question, mais globalement, l’auteur a su raccorder tous les wagons de son histoire et quand on referme ce roman, on se dit que c’était une chouette histoire, pas forcément aussi flippante qu’on l’aurait espérer mais qui remplit sa mission de nous faire passer un bon moment de lecture.

THRILLER

Le chuchoteur – Donato Carrisi

Le chuchoteur de Donato Carrisi paru chez Calmann-Levy le 5.05.2010 – 440 pages – traduction Anaïs Bokobza

Résumé :

Cinq petites filles ont disparu. Cinq petites fosses ont été creusées dans la clairière. Au fond de chacune, un petit bras, le gauche. Depuis qu’ils enquêtent sur les rapts des fillettes, le criminologue Goran Gavila et son équipe d’agents spéciaux ont l’impression d’être manipulés. Chaque découverte macabre, chaque indice les mènent à des assassins différents. La découverte d’un sixième bras, dans la clairière, appartenant à une victime inconnue, les convainc d’appeler en renfort Mila Vasquez, experte dans les affaires d’enlèvement.
Dans le huis clos d’un appartement spartiate converti en QG, Gavila et ses agents vont échafauder une théorie à laquelle nul ne veut croire : tous les meurtres sont liés, le vrai coupable est ailleurs. Quand on tue des enfants, Dieu se tait, et le diable murmure…

Mon avis :

Le chuchoteur est un thriller qui a eu un succès fou auprès des lecteurs et que j’avais envie de lire depuis longtemps. Et s’il a été une très bonne lecture, cela n’a pas été un coup de cœur.

L’auteur place les pièces d’un puzzle dont une en particulier est comme un petit caillou dans la chaussure, gênant, irritant, se rappelant à vous au fur et à mesure de votre marche vers le dénouement. Cette pièce du puzzle est intrigante certes, on sait qu’elle trouvera sa place, mais elle obsède et perturbe.

L’intrigue est bien menée, on a vraiment l’impression de vivre l’enquête de l’intérieur, aux côtés des membres de l’équipe menée par le professeur en criminologie Goran Gavila.

Toutes ses leçons sur le comportement et l’analyse des tueurs en série sont passionnantes et immergent réellement le lecteur dans cette horrible histoire.

L’instinct de tuer est en chacun de nous. Mais grâce au ciel, nous sommes aussi dotés d’un dispositif qui nous permet de le garder sous contrôle, de l’inhiber. Cependant, il existe toujours un point de rupture.

(…)

On part de l’hypothèse que personne ne naît tueur en série, mais qu’on accumule passivement des expériences et des stimuli, comme une sorte d’incubation de la personnalité meurtrière, qui débouche ensuite sur la violence.

(…)

Nous les appelons « monstres » parce que nous les sentons loin de nous, et donc nous les voulons « différents », disait Goran dans ses séminaires. Au contraire, ils nous ressemblent en tout et pour tout. Mais nous préférons balayer l’idée qu’un de nos semblables est capable de telles atrocités. En partie pour absoudre notre nature. Les anthropologues appellent ça la « dépersonnalisation du coupable », et cela constitue souvent le principal obstacle à l’identification d’un tueur en série. Car un homme a des points faibles et peut être capturé. Pas un monstre ».

Mila Vasquez, la nouvelle arrivée, est attachante, on la trouve bizarre mais on l’aime bien.

Le rythme est bon, le lecteur est bien pris dans la toile tissée par l’auteur, accroché et ne pouvant sortir de ce labyrinthe et jusqu’aux 100 dernières pages j’ai bien aimé.

Mais la fin m’a fait brusquement redescendre de mon nuage. Trop de rebondissements assénés comme des coups de poings en pleine figure, ne laissant pas le temps au lecteur d’appréhender les choses et de réfléchir avant le coup suivant….une scène sortie de nulle part, inexplicable et invraisemblable…autant de gros détails qui m’ont refroidie direct dans mon enthousiasme.

Et si les 10 dernières pages ont un peu rattrapé les choses, me faisant découvrir un genre de tueur en série qui m’était jusqu’alors inconnu et mettant au grand jour toute la manipulation mise en œuvre par l’auteur, mon ressenti final est quand même plus modéré.

📈📉📈 Ces emoj reflètent parfaitement mon parcours à la lecture de ce thriller. J’aime me faire manipuler dans mes lectures, ne rien voir venir et me prendre une claque avec la ou les révélations finales mais là c’était beaucoup trop et trop abrupt.

Je lirai le tome suivant et j’espère qu’il m’emportera de la 1ère à la dernière phrase.

THRILLER

Proies – Mo Hayder

Proies de Mo Hayder paru chez Pocket le 9.06.211 – 544 pages – traduction Jean-Hubert Martinez

Résumé :

Alors qu’elle dépose ses courses dans le coffre de sa voiture, une femme est jetée au sol par un individu qui prend la fuite à bord du véhicule. Selon la police, pour laquelle il ne s’agit que d’un banal fait divers, l’agresseur ne s’est sans doute pas rendu compte de la présence d’une fillette sur la banquette arrière. Mais le scénario s’assombrit : l’enfant reste introuvable et une deuxième petite fille disparaît dans les mêmes circonstances. Le ravisseur ne tarde pas à se mettre en contact avec la police… À nouveau, le commissaire Jack Caffery et le sergent Flea Marley vont plonger dans l’horreur à l’état pur.

Mon avis :

Je n’avais jamais lu Mo Hayder alors que j’en avais entendu des avis positifs alors quand je suis tombée sur Proies dans un brocante, je me suis dit que c’était l’occasion. C’était il y a plus de deux ans et c’est seulement en ce mois de novembre consacré aux thrillers dans le cadre du Black November Challenge de Séverine de la chaîne Youtube Il est bien ce livre que j’ai décidé de le sortir de ma PAL pour la 3ème semaine où il fallait lire un thriller dont le thème était les enfants. Et grand bien m’en a pris car cette première découverte de l’autrice est une réussite.

Proies est un excellent thriller qui maintient en haleine pendant plus 500 pages et qui offre une très bonne intrigue bien menée.
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C’est un tome d’une « série » avec des enquêteurs récurrents et même si le fait de ne pas avoir lu les tomes précédents m’a contrariée, cela ne gêne absolument pas la lecture.

On suit le commissaire Jack Caffery et le sergent Flea Marley dans une enquête où il est question de fillettes enlevées et si au départ, l’enquête semble simple, la situation se corse assez rapidement pour partir dans une course poursuite contre un très vilain monsieur et contre le temps qui n’est pas propice au retour des victimes en vie.

Les deux personnages des enquêteurs sont bien travaillés, ni trop lisses, ni trop borderlines, le rythme est excellent, les questions, les indices et les rebondissements s’enchaînent parfaitement et à aucun moment on ne trouve le temps long. Et pourtant vu le nombre de pages de ce thriller, le risque de longueurs était envisageable.

C’est donc un très bon thriller, haletant et prenant comme je les aime.

Je vais maintenant remonter le temps en lisant les tomes précédents dans l’ordre et suivrai les nouvelles parutions de cette auteure avec intérêt.